Nainwak's World

[La_Pistachou]

Quelque part, à l'Est du Pigeon Voyageur ....

" Grymin, ton état de santé m'inquiète... Tu m'as promis de ne pas me laisser seule, dit la voix d'une jeune naine"

Le nain vêtu d'une longue robe noire, allité depuis plusieurs temps maintenant, ne cessait de tousser et essayait en vain de réguler sa respiration. Dans chaque trait de son visage dicernait-on une haine inqualifiable adoucie par le temps qui le rattrapait, preuve que ses jours étaient désormais comptés. La jeune naine restait à son chevet nuit et jour, prenant soin de lui comme une fille de son père souffrant. Ne pouvant contenir ses émotions, ses sanglots semblaient se déverser sans cesse sur sa peau d'une blancheur éclatante.

"Ma fille, je me sens mourir. Sèche tes larmes et accomplis ce que je t'ai demandé car c'est la seule chose que tu puisses faire pour me remercier de t'avoir secourue. Exploite ce que je t'ai inculqué et pense à moi quand tu en auras fini avec ..."

Le vieillard inspira son dernier souffle et finit sur ces quelques mots adressés à cette naine qu'il avait élevée comme sa propre fille, cette fille que le destin ne lui permit pas d'avoir avec la personne qu'il aimait.

"Grymin? Grymin?! NOOOOOON, tu .... tu ne peux pas me laisser comme ça! bégaya-t-elle. Pourquoi les Dieux s'acharnent-ils sur moi?! Qu'ai-je fait pour mériter un tel sort? "

Après avoir repris ses esprits, la naine plia bagage et s'affaira à prendre la route vers l'Est. Elle savait que son destin se jouait là-bas ....

"Je te vengerai .... je te vengerai ... "




Au Pigeon Voyageur ...

Maintenus par le comptoir, Feragoner et son ami Azharh passaient le temps en attendant le retour de Pistachou. L'aubergiste, n'ayant jamais rencontré de client à la descente compable, observait les compères les yeux écarquillés. "Mais comment vont-ils monter les escaliers ? se demanda-t-il impatient de les voir en action"

"Bon ... alors ... z'tai dit que tu ... que ... tu z'rais perdant .. tu vois hein? hein tu vois? , articula Az avec beaucoup de difficulté

- Ben z'pas ma faute si c'te caliss de corps d'humain y'é pourri ... "

Mais son ami ne l'entendit pas, il s'était effondré sous l'effet enivrant de l'alcool qui remplaçait le sang de ses veines.

"T'as p'ête pô gagné en fait .. marmona l'humanoïde avant de suivre l'exemple de son ami"



Aux alentours de l'auberge ....

Malgré une nuit brève et très peu reposante, Pistachou était partie au petit jour pour scruter les environs sans l'aide de Vylia qui méritait un long sommeil. Aucune trace de l'enfant, rien. Cependant la connection psychique qui la liait à son mari lui apprit que ce dernier était dans les parages depuis quelques temps. Elle savait qu'ils viendraient à son secours un jour ou l'autre, comme si ele n'était pas capable de se retrouver sa propre fille seule. La naine voulait démentir cette image que ses compagnons avaient d'elle, elle ne supportait plus qu'ils la sousestiment ainsi. Alors elle décida de ne plus retourner à l'auberge avant quelques temps, le temps nécessaire pour remettre ses idées en place. Alors, à la nuit tombée, elle s'abritait sous un arbre et attendait que la dague se manifeste. Mais l'objet ne lui apporta aucune information ce soir là, ni celui d'après. Malgré la faim qui lui tenaillait le corps, la naine, déterminée, resta seule ainsi pendant une semaine. Elle ne s'enquérait pas du tout de ses amis qui, peut être morts d'inquiètude, la recherchaient en vain. Cependant, un matin, alors que Pistachou marchait vers l'Ouest, elle rencontra une jeune naine évanouie. N'ayant plus la force de la transporter jusqu'à l'auberge, par télépathie, elle fit appel à Azharh qui accourut rapidement.

"Tu sais que tu nous as fait très peur ?! cria le mari inquiet

- C'est pas le moment de me parler de ça hein ! Et puis tu es très bien placé pour parler de ça en plus ! TU veux me faire la morale c'est ça?! "

Et après une dispute, devenue presque rituelle, les amoureux s'enlacèrent sur un tendre baiser qui montrait leur amour passionnel.

"Allez, je te parle, conclut Pistachou

- Euh mais ... j'ai fait quoi?

- Ben voilà, tu reconnais jamais tes erreurs !!

- Bon les amoureux, arrêtez hein. On doit ramener cette jeune naine à l'auberge, elle semble à moitié morte, déclara le dragon d'une voix ferme et sonore.

- Pour une fois qu'il dit quelque chose d'intelligent ..."

Ainsi le couple , sur le dos du dragon, se dirigeait vers le Pigeon Voyageur, emportant avec eux la naine et peut être leur fin ....

[Nain permeable]

Suivant le chene dans la foret magique, Wolf arriva dans une espèce de grand cirque au milieu de la foret où tous les arbres étaient disposés en rond.

- Ici se trouve le siège de notre conseil suprême, dit Cheng. C’est là que nous prenons toutes les décisions importantes quand au devenir de la nainanité. C’est ici que nous détenons le savoir absolu, le savoir des anciens, d’avant les grandes tribulations.

- Vous voulez dire que vous savez comment était le monde d’avant, s’écria Wolf en écarquillant les yeux !

- Oui, tout a été conservé dans nos cellules ligneuses, chaque arbre ici dans le conseil possède une partie de l’histoire et grâce à la syntonisation, nous mettons en commun ces connaissances pour reconstituer le grand savoir originel.

- Et vous pourriez me dire comment était le monde d’avant ?

- Oui, je le pourrais.

- … … …

- Ben pourquoi vous ne me le dites pas ?

- Parce que tu ne me l’as pas demandé, Loup.

- Mais si je vous l’ai demandé, insista Wolf en s’énervant un peu.

- Non, tu m’as demandé si je POUVAIS te le dire, et je t’ai répondu que je POUVAIS le dire, mais tu ne m’as pas demandé de te le DIRE

- Bien, donc maintenant je vous le demande : Comment était le monde d’avant les grandes tribulations ?

- Tout d’abord, il faut que tu comprennes qu’il ne se présentait pas du tout comme celui-ci. Tout d’abord, il n’y avait qu’un seul monde qui s’appelait alors la Terre, et il était peuplé d’une race de Mages supérieurs appelés hommes. Bref, les hommes étaient les maîtres du monde, ils possédaient une énergie magique d’une puissance extraordinaire appelée Pétroleum ou parfois Nucléaire, grâce à elle, ils avaient des carrosses qui se déplaçaient tous seuls, des machines volantes plus grandes et plus rapides encore que les grands dragons bleus et ils exploraient les étoiles. Mais ils étaient aussi d’une cruauté sans mesure, ils avaient semble-t-il réduits les nains en esclavage, ceux-ci étaient condamnés à l’immobilité et parqués dans des espèces de réserves appelées jardins. Mais heureusement, un groupe d’hommes braves connus sous le nom de FLNJ (Front de Libération des Nains de Jardins) pris de pitiés pour les nains ont réussi par de brillantes actions commandos à en libérer certains et à les mettre en lieu sur.
Cependant, la soif de puissance des hommes était telle qu’ils ont commencé à se battre pour la domination de l’énergie magique Pétroléum, en utilisant des armes de plus en plus puissantes et sophistiquées, ils ont fini par faire exploser le monde. Le continuum galactique lui-même a été pulvérisé et le monde d’avant s’est retrouvé fragmenté en tout un tas de morceaux qui sont les mondes d’aujourd’hui. Mais cette transformation n’est pas complètement achevée, car de nouveaux mondes continuent encore à se créer. Seuls les nains auraient survécu à cette terrible catastrophe, mais l’on murmure que certains humains auraient malgré tout réussi a en réchapper et ne rêveraient que d’asservir de nouveau les nains en esclavage.
Voila un peu le résumé de notre connaissance à ce sujet, et j’ai fort à craindre que le bébé de ton amie n’ait été enlevé pour le compte d’un de ces maudits mages humains, mais je ne puis t’en dire d’avantage sans mettre ta vie en danger.
Suis moi je vais te présenter ma nièce, Syvie Penstre, elle prendra soin de toi, car il faut que tu reprennes des forces avant de poursuivre ta route.

- Mais ne pourriez vous au moins m’en dire d’avantage sur cette terrible menace qui plane sur nous ?

- Non, le Loup, car tu pourrais être fait prisonnier par l’ennemi dans ta quête et au moins on ne pourra te faire dire ce que tu ne sais pas, même en te torturant à mort.

- Agréable perspective, vous en avez d’autres aussi amusantes en réserve ?

- Allez, ami, ne prends pas la mouche ainsi, va plutôt voir Sylvie elle pourvoira à tous tes besoins.

- Alors ça, ça m’étonnerait, grommela le loup garou en fantasmant sur une belle ribaude accorte et peu farouche. Il se sentait un peu en manque d’aventure féminine et ce n’était certes pas un arbre même femelle qui pourrait combler ce genre de besoins. En attendant il se sentait une faim de loup ( ! ) et salivait à l’avance en pensant à un bon repas.

Wolf aperçut soudain un élégant pin sylvestre qui s’approchait de sa démarche souple et aérienne.

- Bonjour, je suis Sylvie Penstre, la nièce de Cheng Eliée, pour vous servir, ami loup.

- Bonjour, appelez moi Wolf, et dites moi vite si je peux trouver quelque chose à me mettre sous la dent ici, je suis mort de faim.

- Hélas, ce ne sera pas chose facile, car nous ne nous nourrissons que par une phase de connexion avec la Vouivre, la grande énergie du sol et je doute que cette méthode vous convienne.

- Euh, vous n’auriez pas plutôt un chapin ou deux ? Je m’arrangerai pour les rôtir moi-même.

- Hélas, seigneur Wolf, il n’y a pas un seul chapin dans toute la foret magique, car nul animal ne saurait y survivre, mais je puis vous proposer quelques truffes des racines de Cheng.

- Va pour les truffes, dommage que je n’aie point quelques œufs pour m’en faire au moins une bonne omelette. Par contre je meurs de soif, auriez vous quelque chose à boire.

- Il n’y a pas d’eau non plus dans la foret magique, nous absorbons celle du sol en même temps que nous nous régénérons. Mais peut être pourriez vous vous satisfaire de celle qui coule des noeuds de mes branches.

Ce disant, le pin (oui je sais c’est une femelle, mais je refuse de le mettre au féminin bande de vicieux) souleva une de ses branches pour permettre au Loup Garou d’aspirer le liquide qui en sourdait.

- Schhlurrrp, tiens c’est pas mauvais comme goût ça rappelle un peu un mélange de chlorophylle et de gomme arabique. Et il vous sert à quoi ce liquide.

- En fait il sert à nettoyer toutes nos cellules, il récupère les déchets qu’elles produisent et les extrait vers l’extérieur de notre tronc. C’est un peu comme votre urine, en fait.

- SSSPPPRRROOUUAATCCHHHBEUUUURKKK !

- Oh ! Pardon, je suis désolée, je n’aurais peut être pas du employer cette analogie ?

- Wof, c’est pas grave, après tous les mélanges bizarres que j’ai bus entre la taverne des chevaliers et ma propre caverne, j’en suis plus à ça près. Bon je vais retourner voir Cheng pour qu’il m’indique la suite des réjouissances.

[Feragoner]

La petite naine se réveilla, elle regarda autour d'elle et s'apercu dans une chambre. Le soleil passait a travers des rideaux. Pendait qu'elle bougeait dans son lit, elle senti une chaleur bienfaitrice sur sa jambe gauche. Elle eut un malaise et fouilla rapidement dans sa poche. Elle y sorti une chose bleu-mauve qui brillait de mille-feux. Elle ne savait pas où elle avait trouvé cette chose mais elle ne voulait jamais s'en séparer. Elle fouilla dans sa mémoire et une scene lui apparut soudain.

- Qu'est ce que c'est que ca!!!!! demanda Grymin
- C'est à moi!!!!!
- Donne moi cette chose immédiatement!!!!!

Grymin lui arracha la chose bleu dans les mains et la regarda attentivement.

- Non ce n'est pas possible. VITE!!!!!!
- DONNE MOI MON PORTE-BONHEUR!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! cria la fillette
- Non je le garde....vas-tu arreter de crier.
- OUIN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! JE VEUT MON PORTE-BONHEUR!!!!!!!!!! Il me protège!!!!!!!
- ARRETE DE CRIER!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
- PFFFFFFFFFF DONNE-MOI MON PORTE-BONHEUR!!!!!!!!!!!!!!!!!
- STOP!!!!!!!!!!!!!! ARRETE!!!!!!!!!!!!!!!
- Donne donne donne donne donne donne donne.
- OK!!!!!!!!!!!!! D'ACCORD!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mais avant...

Le vieux nain fit quelque chose au porte bonheur de la fillette et lui redonna.

- Qu'a tu fait a mon porte-bonheur!!!!
- Je l'ai entouré d,un sort qui empecheras ca détection!!!
- Pourquoi???
- On ne sais jamais...en tout cas le detenteur ne pourras jamais savoir où elle est maintenant. Et même avant je crois qu'il ne le savais pas. Bon arrête de parler et retourne a tes livres et bois-ceci!!!!!

La fillette réouvrit les yeux, laissa tomber une larme et regarda à nouveau son porte-bonheur.Elle le regarda un moment et dit:

- Tien il est plus brillant aujourd'hui...bizarre...C'est peut-être à cause du soleil.

Elle entendit des bruits de pas, remits son porte-bonheur dans sa pche et se coucha sur le lit et fit semblant de dormir. Ne se doutant pas que le fameux détenteur de cette chose gardait la porte de sa chambre.

--------------------------------------------------------------------------------------
Dsl Jade je voualis mon écailles BON!!!!!!!!!!

[Ezechiel]

***Pendant ce temps, A la Taverne...***

Stalfos essuyait toujours ses verres avec une obstination sans faille... Les écuyers, désoeuvrés dans cette période d'accalmie, erraient dans la taverne ou aux abords, tapant sur les nerfs de celui qui est toujours d'un calme ultra légendaire....

"-Bon zyva, on va pas rester les attendre comme ca la !!!"
Stalfos braqua sur Ezekhohr son regard impénétrable...
"-Nous devons attendre leur retour. C'est à Pistachou et Azharh de régler ce probleme, nous ne pouvons nous immiscer dans leur vie de famille.
-gnagnagna !!! Et ferag et Wolf c est des petits cousins c est ca ??? nan, ce que je vois c'est que y'a plein de monde qui est parti les aider, et que moi tu me dis de pas y aller ! En plus je suis de la famille aussi, je suis son parrain quand même !!!!!!!!!
-d'ailleurs c'est sans doute une grossière erreur, mais bon je dis ca je dis rien... En tout cas, c'est comme ca. Tu ferai largement mieux de rester ici.
- Toi tu nous tricote encore un de tes plans foireux... Et si tu me disais une fois pour toute pourquoi tu ne veux pas me laisser y aller ?
-Tu es trop impliqué dans cette histoire, et avec un comportement instable comme le tien, on ne pourra en tirer rien de bon.
-J'EN VEUX PAS DE TES PHRASES ENIGMATIQUES A LA... gné ? t'a répondu quoi ??? je suis instable, c est ca ??? traite moi de taré tant que t'y es !!!
-Ca n'arrangera rien, mais bon si tu veux... Espece de taré.
-GRAH !!! BON !!"

Les yeux de Ezekhohr flamboyèrent d'un coup, d'un rouge ne presageant rien de bon... Mais il se calma aussitot, et eu un petit rictus.

"-Tu n'attendais que cela pour me prouver ton raisonnement... mais ca sera plus dur que ca, sac d'os !!! Allez a la prochaine, occupe toi bien de la taverne en notre absence !!!"

Ezekhohr se leva, se dirigea d'un pas magistral vers la sortie, ouvrit la porte, et sans un regard en arriere, la franchit la tete haute.
Apres l'avoir violement claquée, il s'arreta cependant.

"-Bon, maintenant je vais ou moi ? "

Apres avoir réuni ce qui lui restait de bon sens, il se rendit compte soudain qu'il y avait UNE personne qui devait savoir où retrouver les autres, qui devait tout savoir surement meme... si evident, et pourtant azharh et lui n'y avaient pas pensé, vu que cette personne était totalement étrangère a cette histoire...
Il s'envola pour Héliopolis.
"J'espere qu'ils s'en tirent bien quand meme... Ferag..."



Il repensa aux jours qui avaient suivis son retour a la taverne...



"-Hey Az ! c'est qui le gars bizarre la ? il me dit quelque chose...
- Ah bon ? T'es sur ? tu ne l'as pourtant jamais vu ! sous cette forme
-Jamais vu ? huuuuuh... me dit quelque chose quand meme... Boarf ! tant pis... Tiens ou elle est la patate volante ?
-Sais pas...
-On doit regler un truc encore je pense.........
-Rha vous allez pas recommencer !
-Nanan, nanan... Enfin... Sans doute pas... enfin peut etre... enfin voila faut qu'on cause."

La journée s'etait deroulée sans incident, bien qu'étrangement calme... Azharh semblait tout observer, il ne bougeait pas de son coin de taverne... L'inconnu, appellé Gareph comme l'appris Ezekhohr, restait lui aussi a une table, regardant tout le monde, et plus particulièrement le vampire... A ce qu'il lui semblait. La soirée avait commencé... Apres quelques tonneaux, l'ambiance s'était quelque peu déridée, Azharh observait toujours aussi fixement, mais ne semblait plus voir grand chose... Stalfos avait commencé une partie d'ooselet avec Pistachou, et se faisait battre a plate couture (faut il encore le préciser, Pistachou ne buvait point, sauf lorsqu'on la forcait.) Ezekhohr, lui se vautrait dans les tonneaux, buvant pour oublier qu'il devait ressembler à un alcoolique fini...

Tout pret de lui, il vit tout a coup passer un eclair bleu...

"-HEY !!! FERAG !! T'es..... *hips* rentré !!! il étététait... temps ! *hips*"

L'inconnu, le dénommé Gareph, se retourna, une lueur dans l'oeil...

"-Tu m'as enfin reconnu... Sti y était temps...
-Ah ! *hips*cuse moi, c'était toi, heuu*hips*... garou, ou *hips*, un truc comme c*hips*... Hein ? quoi toi viens de d*hips*ire ?
- t'avai meme pas fait expres... Criss que t'es pitoyable..."

Ezekhohr, quelque peu dessoulé par le retournemeent de situation (il roula de sur le tonneau et se retrouva en dessous), put articuler clairement :

"-Fe...Ferag ? Vache... T'a maigri, tu le savais ca ?
-CAVE !!! Je suis sous forme humaine, c'est tout ! ouvre les yeux, c'est plus facile pour voir !!!!
-Bon... En tout cas... Tu sais qu'on a des trucs a se dire tous les deux...
-Oui... Allons dehors, pour ne deranger personne."

Et ils traversèrent la taverne l'un apres l'autre, sous les regards enervés de Stalfos et Pistachou...

"-Ah !!! vous deux !!! vous allez pas recommencer vos betises, autrement c'est corvée de rideaux, hein !!!
-On va juste parler, pistachou...
-Pourquoi parler dehors, alors ? hein ?
-... Pour avoir la paix. Tu saisis ?
-d'accord, d'accord, etripez vous joyeusement, mais me demandez plus de recoller les morceaux apres !!!"
Sur cette remarque, furibonde, elle se leva et partit dans sa chambre, sans un regard pour les deux interessés...

"-Ne te mele pas de ca cette fois ci. Tu n'as rien a faire dans cette explication.
-Je me doutais bien que l'un d'entre vous me dirait cela avant de sortir... Sachez que je ne cherche qu'a proteger vos vies, vous n'en avez qu'une, ne la gaspillez pas.
-Le sujet de notre litige est plus important que notre vie meme... C'est notre existence meme que nous mettons dans la balance, la facon dont nous vivons.
-La vie ou la mort la dedans n'est un état de peu d'importance. Laisse nous."
Le flamboiement des orbites du maitre de la guilde s'etrecit, comme s'il plissait les paupieres...
"-Comme vous voudrez... Mais vous le regretterez bien assez tot."
Lui aussi se detourna, et retourna essuyer ses verres puisque Pistachou etait partie.

Ezekhohr et Feragoner sortirent alors... Ils retournerent dans la plaine ou l'ancien combat avait eu lieu, la où plusieurs pages de l'histoire de leur vie ont été écrite... Le point de commencement de ce qui les a rendu a ce qu'ils sont maintenant... Sur la plaine glacée, le vent soufflait, des nuages lourds et bas filant a toute vitesse dans le ciel de la nuit...

"-Tu comptes rester sous cette forme, pour t'expliquer ? remarque, pourquoi pas... C'est presque comme si ce n'etait pas Ferag en face de moi...
-En effet, ce n'est pas Ferag ; Je suis Gareph, et sous cette forme, je n'ai pas le meme mode de pensée... J'ai... un peu plus de sentiments humains... Je voulais juste te dire que le début de cette querelle n'est pas importante, insignifiante meme... Tu es le premier a avoir vu Flara, sur le coup ca a été un choc pour moi. Mais maintenant, cela n'importe que peu...
-Oui... Seul compte maintenant le resultat de ce combat...
-Commencons."

Lentement, les deux adversaires sortirent leurs armes. Gareph prit dans son dos deux griffes sublimes, toutes en courbes et rondeurs, mais visiblement aussi acérées que peut l'être l'arme la mieux forgée... Ezekhohr attrapa d'une main ferme la poignée de sa double lame, ses yeux virant doucement au rouge... Ils se regarderent encore... et sourirent...

Ils savaient qu'ils mettaient leur vie dans la balance, ils savaient que l'un d'entre eux pouvait périr ce soir ; ils connaissaient l'attention de tous les instants qui leur serait exigée, car un coup suffit parfois pour mettre un terme à une existence. Ils étaient au courant des risques qu'ils encourraient... Et pourtant, ils souriaient a la mort, et se preparaient à se battre de tout leur coeur, de toute leur âme, juste pour se mesurer l'un a l'autre... C'étaient des démons, des démons de la guerre, ne vivant que pour pouvoir affirmer qu'ils n'étaient jamais morts devant un adversaire... La, sans spectateur pour pouvoir les gener ou les interrompre, ils pouvaient enfin se mesurer. Ils pouvaient enfin se comparer. Ils pouvaient enfin se battre.
Ils s'élancèrent.

Le premier contact fut rude, chaque coup ayant été lancé de toute leur force ; La double lame heurta une des griffes, et para de l'autre extremité l'autre attaque. Le deuxieme coup s'enchaina a une vitesse phénoménale, l'oeil peinant à suivre les mouvements des lames ; la encore, chaque attaque fut parée ou détournée. Et les coups se succedèrent ainsi, les deux protagonistes aussi bons bretteurs l'un que l'autre, sans pouvoir déterminer un avantage certain dans la mélée. Les regards echangés n'étaient que haine, haine de l'autre, et joie, joie de trouver quelqu'un à sa hauteur, et de pouvoir enfin le combattre sans retenue. Des egratinures furent echangées, mais aucun coup sérieux n'atteint quelque combattant.

La nature sembla répondre a la violence de ce combat, et bientot une pluie violente se mit à tomber, accompagnée de coups de tonnerre, et d'éclairs éblouissants, zébrant la nuit d'encre autour des ennemis, comme encensant la violence de leur affrontement... Ce n'était pas une nuit comme les autres ; il était destiné de se passer quelque chose d'incroyable à ce moment là...



Ezekhohr emergea alors de ses souvenirs ; sa ville natale était en vue... Il y fut bientot arrivé, et se dirigea immédiatement vers le temple de la lune.

“-YO soeurette ! T'es la ?
-Evidemment crétin, ou veux tu que je sois ?
-ben chais pas, t'as peut etre une vie a toi...
-abruti ! Qu'est ce que tu veux, d'ailleurs ? Tiens ? T'as pas des charmants compagnons a me presenter encore ? Et mon mimi dragon, iléoù ?
-Pas la, justement je l'ai égaré quelque part, t'a pas un tuyau a me filer ?
-Tu veux que je te parle des certitudes du présent, ou des possibilités de l'avenir, c'est bien ca ?
-Euh... Ouais voila en gros ! Enfin t'as tres bien compris quoi !
-Mais ca sera pas gratuit, tout ca... hinhinhin...
-Attends hey oh !! Tu vas pas faire chanter ton propre frere !!! en plus y'a urgence, c'est pour retrouver ma nièce, on l'a perdue elle aussi...
-T'as vraiment aucune cervelle, pour perdre autant de monde !!! Et comment elle s'appelle la pauvre enfant qui t'a comme parrain ? (si c'est pas horrible d'infliger ca a une si jeune âme...)
- Elle s'appelle Helvina (oui je sais, prénom pourri... mais bon.)

La dessus, les yeux de la Dame Blanche se fermèrent, et elle commenca a soupirer... Un soupir surnaturel, a n'en plus finir, comme si le tonnerre se dechargeait continuellement, mais assourdi par la poitrine de la jeune femme... Quand elle releva les paupières, ses yeux étaient nuit noire, vide absolu, dans lequel le vampire se perdit... Il lui semblait contempler un vide, un vide qui lui brule les yeux, un vide qui lui déchire l'âme... Il plongea en avant, tombant dans la nuit la plus noire qu'il eut vue, tombant dans la non-existence... Il sentit son existence s'eparpiller dans l'absolu, et tenta desespérement de garder tout ce qui le composait... Il etait une goutte d'eau claire dans un fleuve en furie, luttant pour rester uni, ayant oublié son point d'attache et sa destination...

Elle ouvrit alors la bouche, et, sans que ses levres ni sa mechoire ne bouge, une voix resonna contre les parois du temple, le faisant trembler sur ses fondations...

“La descendante les chevaliers vont chercher,
Un ennemi mortel ils vont devoir affronter.
En ces temps de tromperie et de ténêbres
Leur esprit sera pris par une mortelle fièvre.
A leur coeur ils vont devoir se fier,
De leur coeur ils vont devoir se méfier.

L'héritière de leurs chairs sera illuminée
Aux yeux de celui qui vint me parler
Vers la mort il doit se depecher
Pour avoir une chance de les sauver
Ses compagnons deja sont torturés
Leur âme est sourde, leurs coeurs fermés.”

Ezekhohr se sentit retrouver le sol sous ses pieds... Il voulu ouvrir les paupières, et se rendit compte qu'elles étaient deja ouvertes... Il se trouvait dans le noir le plus complet, il ne se souvenait meme plus de couleurs... Il appella doucement :
“-Asu ?
-Oui, je suis la.
-Euh... enleve tes mains de mes yeux stp...
-? tu te sens bien ?
-Galèèèère... On est mal...
-allo ? Qu'est-ce qu'il y a ?
-Ben... Comme qui dirait, je vois plus rien quoi... C'est encore avec ton foutu regard de tarée la !
-Ben c'est pas ma faute, c'est tout le temps comme ca quand ma déesse me possede... Mais si tu refléchissais un poil avant de pleurnicher, je suis sure que t'arriverais a quelque chose
-gnagnagna... Facile a dire tiens !!! Explique toi ou ca va pas aller !!!
-Reflechis... Elle t'a dis qu'elle te donnait la possibilité de voir Helvina...
-aaaaaaaaah ! Vache... ca lui arrive d'être plus précis dans ses paroles ? Elle m'a meme pas dit par ou aller...
-si. Reflechis.
-pfffff... alors... gnagnagna... tenebres... heritiere... gnagna... Vers la mort il doit se depecher... oué.. Ben c'est pas tres precis tout ca, dans mon état la moindre porte fermée peut me tuer...
-Si elle parlait aussi clairement que tu as l'air de penser, elle aurait juste dit : “arrete de chercher, tu pourra jamais trouver”...
-pfffff... meme pas drole Bon... Vers la mort... Mais oui ! Je suis pretre du soleil... Pour moi la mort est le crépuscule, la mort est l'ouest !!!
-bieeeeen... Tu vois t'as encore une petite réserve de neurones !!!
-Bon chuis parti thanx sister !!!
-oué c'est ca casse toi... euh nan, la sortie c'est l'autre coté
-Merde ! Tain on est mal... Avec mon incroyable sens de la perdition, je peux etre sur de partir n'importe où, sauf a l'ouest...
-Je ne peux t'aider plus... Reflechis, tout est dans le poème.”

Et tant bien que mal, il reussi a sortir du temple... Dehors, il s'accorda une pause, pour apprendre a écouter ses autres sens... La vue n'est pas tout, quand meme !!! Puis, il essaya de s'orienter... Et repensa soudain a un des vers de la Dame Blanche... A leur coeur ils vont devoir se fier.... Il inspira un grand coup, et partit dans la direction qui semblait l'attirer le plus... Vers l'endroit où il savait devoir aller... Vers l'ouest.



Pendant son vol, il put recommencer a ruminer ses souvenirs, tout en s'habituant à la vie sans les yeux... Il se replongea dans son combat avec le dragal...



Cela faisait deja plusieurs heures qu'ils se battaient ainsi... La resistance physique de leurs corps avait été brisée depuis longtemps, seuls leurs esprits les forcait encore a bouger, a continuer le combat, a lancer une attaque de plus sur l'autre... Ils étaient au dela de toute fatigue, de toute douleur, la seul chose qu'ils ressentaient étaient une envie de surpasser l'autre, de pouvoir lui dire “je suis meilleur que toi”... Leurs corps ensanglantés bougeaient toujours à la meme vitesse, malgré leurs blessures, malgré leurs muscles déchirés, malgré les éléments qui étaient toujours déchainés autour d'eux... Les éclairs fusaient toujours, la pluie tombait toujours, bien que a cause de l'aura de glace de Feragoner, qui s'était intensifiée tout au long du combat, les gouttes explosaient aux abords des ennemis, et tombaient ensuite lentement, sous la forme de la neige la plus pure qu'ils n'avaient jamais vue... Bien sur, ils n'avaient pas le temps de le remarquer.

Les coups de leurs armes alternaient depuis quelques temps avec des sorts dévastateurs, ils echangeaient des novas de glaces et des colonnes de feu comme des enfants se lancent un freesbee... Ezekhohr avait manipulé les os de son corps pour former une carapace protectrice autour de ses endroits vulnérables, comme la poitrine, les articulations, etc... Gareph, lui, avait adapté son style de combat comme une sorte de danse, pour essayer de frapper son adversaire là où il s'y attendait le moins... Mais la fureur du combat fut décuplée a partir du moment ou il passa une contre attaque victorieuse sur son adversaire, le jetant a terre plusieurs metres plus loin... Le vampire se redressa, et hurlant toute sa rage, commenca a faire trembler la terre sous ses pieds ; son aura se decupla, et ses ailes soudain s'enflammèrent... Ses yeux se mirent à bruler aussi, et il se jeta sur celui qui avait osé le toucher avec toute la fureur d'un incendie a l'assaut d'une foret de brindille... Gareph s'y etait préparé, mais la puissance des coups qu'il recut alors le balaya, conjugué a la chaleur qui emmanait mainteannt du corps du vampire. Celui qui ne devait pas supporter la lumière du soleil brulait maintenant comme une torche vivante, et ne semblait pas en souffrir outre mesure !

Stalfos regardait les deux ennemis. Il etait la depuis longtemps, mais ni l'un ni l'autre n'avaient pris conscience de sa présence, tant ils étaient absorbés dans leur combat... Il reconnu la l'immense don du Dieu d'Ezekhohr, Rã, en la possibilité de conjuguer ombres et lumières... Ces flammes ne dévoraient pas les ombres, elles les nourrissaient au meme titre qu'elles produisaient de la lumière... Le vieil archimage regarda maintenant Gareph : quelles pouvaient etre les réactions de Feragoner, sous cette forme insolite ???

Apres un autre echange de passes d'armes, La lame de nécromancie du vampire se mit a luire plus fortement, semblant resonner a un quelconque appel... Bientot, des ombres en sortirent, et se mirent à tourner autour du dragal, lui hurlant dans les oreilles, le traversant pour lui voler sa force vitale, lui cachant la vue, jusqu'a ce que le coup de son adversaire ne porte...

Gareph, apres avoir encaissé plusieurs coups frontaux, lui déchirant la peau, poussa alors un grand cri, ressemblant tres fortement au rugissement du dragal quand il est furieux... Son corps se mit alors lentement a se recouvrir d'une mince pellicule de glace, qui semblait sourdre de cette meme peau... Ainsi recouvert, meme les flammes de l'épée du vampire ne l'atteignaient plus, et le dragal repartit a l'assaut avec une ardeur renouvellée.

Les coups échangés alors etaient a chaque fois doublés d'un coup de tonnerre, la furie des éléments augmentant avec ceux qui les commandaient... La tempête ne faiblissait pas, bien au contraire, et la prairie étaient hachée par une grêle glacée, les arbres abbattus par un vent tourbillonnant qui balayait les environs, la riviere en contrebas de la plaine avait débordé et ses flots en furie charriaient quantité de rocs arrachés a ses berges... La terre elle meme se fendit bientot sous les pieds des combattants, faisant remonter de la lave qui affleura en surface et sembla ne pas vouloir se solidifier... Des éclairs déchiraient tout ce qui pouvait dépasser de la plaine, arbres, collines, rocs éclataient sous sa fureur destructrice...

Au milieu de cette apocalypse, Ezekhohr et Feragoner se battaient toujours, encore, indifférent a la ruine autour d'eux, indifférent a tout sauf au prochain coup que l'autre allait porter... Autour du vampire grandirent alors les flammes qui le dévoraient, pour se condenser en une lumière aveuglante, l'entourant et le protégeant, le devoilant et le masquant tout a la fois... Son intensité se rapprocha de celle du soleil, et il fut bientot entouré d'un astre flamboyant, boule de lumière brulant Gareph... On ne distinguait plus au milieu de ce soleil que deux yeux d'un eclat rouge terrible, et une lame bougeant a toute allure, pour lacerer le dragal privé de sa protection. Celui ci ne s'arreta pas pour autant, et sans broncher sous les dommages que lui provoquaient la boule de feu, il la fouilla de ses griffes etincelantes, arrachant a chaque fois un morceau de plus du vampire...

Stalfos regarda les ennemis se battre... Il eu un petit sourire... “Je leur ai dit que je ne les interromperai pas, soit ; mais rien ne m'interdit de jouer un peu avec les élements... “
Il commenca à se concentrer, regardant la tempete au dessus des combattants... Les eclairs arreterent de tomber... la tempete garda toujours sa fureur, mais les eclairs etaient retenus...

Ezekhohr et Gareph ne s'en rendèrent absolument pas compte, ils combattaient toujours avec la meme fureur... Leurs limites psychiques etaient proches, et bientot l'un d'eux allait tomber pour ne plus se relever...

Stalfos estima que suffisemment d'énergie était accumulée... Il relacha son controle des éclairs. Il ne les guida pas sur les combattants, non ; il regroupa juste des nuages vers eux, un chemin d'eau, conduisant mieux l'électricité...

La foudre les frappa de plein fouet, éclair surpuissant resultant de l'accumulation contre nature d'énergie... Ils furent tous deux terrassés par l'impact, et perdirent connaissance aussitot. Ils chutèrent et atterrirent lourdement sur le sol, que Stalfos s'était chargé de solidifier quelque peu... Les éléments se calmèrent, le soleil se mit a poindre à l'est ; les nuages se dissipaient déjà... Une belle journée se préparait. Stalfos rentra dans sa taverne en sifflotant.



Bien entendu, Ezekhohr ne savait pas tout cela, heuresement pour le maitre de guilde ; il savait juste qu'il avait du s'effondrer en meme temps que ferag, et quand il s'était reveillé, il avait eu du mal à guérir... Plusieurs jours il resta allité, malgré sa régénération exceptionnelle, et pour la premiere fois qu'il sortit de sa chambre, il croisa Gareph qui avait l'air d'en faire de meme... Ils s'étaient juste souri, et avaient dit en meme temps : “ca sera pour une prochaine fois... “




Ezekhohr ne savait depuis combien de temps il volait ; mais a un moment, il vit, sur le fond sombre de ses yeux ouverts, une lueur, minuscule, si pale que presque invisible, mais une lueur quand meme... Comme si elle avait toujours été la, elle luisait comme un phare dans la nuit, guidant Ezekhohr vers là où il devait se rendre...

Il ajusta sa trajectoire vers elle, et souffla : “Me voici, Helvina !”

[Azharh]

La jeune Khiaria attendait, tendue dans son lit, entièrement cachée sous sa couette... Les pas continuaient sans cesse près de sa porte, mais personne ne semblait vouloir entrer dans la chambre où elle se trouvait... Aussi, après quelques minutes d'attente, le sommeil repris le dessus sur la vigilance de la jeune femme, et elle replongea dans des rêves dont on ne se souvient pas...

Lorsqu'elle se réveilla à nouveau, elle sentit dans sa chambre une présence, non... deux !!! Elle se concentra, retint son souffle, et put entendre très clairement deux respirations distinctes, l'une venant de sa droite, l'autre de sa gauche. Tous deux des souffles d'hommes, d'après leur vitesse et l'amplitude de chaque inspiration...

Elle jeta un coup d'oeil discret à sa gauche, par dessous la couette, pour entrapercevoir un homme de stature moyenne, revêtu de vètements aux tons bleutés et aux motifs quelque peu compliqués. Son visage présentait les traits d'un gaillard solide et fort, qui semblait extrêmement sympathique et jovial. Il semblait avoir environ 30 ans, peut-être un peu moins... Pour l'instant, d'après l'inclinaison de sa tête penchée sur sa poitrine, et d'après la régularité quelque peu sonore de son souffle, il paraissait somnoler. Mais quelques mouvements à peine perceptibles de ses mains et de ses jambes montraient clairement qu'il ne dormait que d'un oeil.

Khiaria se replongea avec le plus de délicatesse possible sous sa couette, puis se retourna avec la plus grande discrétion possible vers la droite, afin d'apercevoir l'homme à sa droite. Elle souleva la couette...

Assis non loin d'elle sur une chaise, près de la fenêtre, un homme assez grand, qui devait avoir 25-26 ans, les cheveux sombres, revêtu d'un beau vêtement pourpre et or brodé de fils d'or, semblait être perdu dans ses pensées. Les traits de son visage étaient incroyablement fins, bien que de nombreuses petites rides à son front trahissaient une vie déjà lourde d'expériences douloureuses... Les yeux de l'homme, d'un vert envoûtant pensa Khiaria, semblaient perdus dans la profondeur de ses pensées...

Khiaria ne savait pas pourquoi, mais ce mystérieux inconnu l'attirait puissamment... Et il se trouvait là, tout prêt d'elle... Elle n'aurait qu'à faire un geste et il poserait les yeux sur elle, leurs regards se croiseraient, se noyeraient l'un dans l'autre... A cette pensée, la jeune femme sentit un frisson lui parcourir le dos.

Le regard de l'inconnu quitta soudain le vide dans lequel il semblait baigner pour se diriger vers le lit. Khiaria voulu cacher son visage sous la couette mais, pour quelque obscure raison, elle ne pu le faire... En vérité, elle n'en éprouvait pas réellement l'envie...

"Ah, je vois que vous êtes réveillée, mademoiselle " dit l'inconnu en se levant. "Je suis ravi de constater que vous allez visiblement bien mieux "

"...merci..."

Réponse stupide, pensa Khiaria. Mais sous l'effet d'une intense émotion qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer, elle n'avait rien trouvé de mieux à dire...

"Elle est réveillée ??? Bien ça... Comment vous sentez vous, belle demoiselle ??? " demanda l'autre homme qui venait d'ouvrir les yeux.

"...mm...bien merci !"

"Ma femme vous a trouvée, évanouie prêt de la route, à trois heures de marche à l'Ouest du village" expliqua le premier inconnu.

"Mais que faisiez vous toute seule là-bas, sans provision ni équipement de quelque sorte ? " renchérit le second. "Êtes-vous une villageoise égarée ?"

"Non... non... En fait, je suis... en voyage... vers l'Est, je crois..."

"Vous croyez ? " demanda le premier inconnu d'une voix quelque peu surprise.

"Oui, en fait... "

Elle s'interrompit... Grymin ne lui avait-il pas appris à ne jamais rien révéler à des étrangers, ni sur ses agissements, ni sur ses intentions...
L'idiote ! Elle allait avouer à cet étranger, au charme si troublant, le but de son voyage...

Azharh, quand à lui, se demandait bien pourquoi la jeune femme c'était tue aussi subitement, et pourquoi elle restait maintenant silencieuse, avec un air visiblement très gêné... Il la fixait droit dans les yeux, mais elle semblait maintenant détourner son regard...
Il tenta donc de lire dans ses pensées, pour savoir quelle pouvait être la raison de ce changement soudain, mais il se heurta à une résistance mentale farouche... Il n'insista pas... Chacun est libre de vouloir garder pour soi seul les tourments de son passé...

"Vous disiez que vous vous dirigiez vers l'Est ? Quelle chance : mes amis et moi allons sûrement voyager dans cette direction, dans quelques jours !"

A ces mots, et sans qu'elle ne sache trop pourquoi, Khiaria se sentit envahie d'une joie poignante...

A ce moment précis, le deuxième homme réapparut, suivi d'une jeune Dame aux longs cheveux noir de jais... Dès qu'elle la vit, Khiaria sentit une sourde colère monter en elle.

La femme s'approcha d'elle.

"Mon Dieu comme je suis contente de voir que tu vas mieux !!! Je t'ai trouvée évanouie sur le bord du sentier... J'ai eu peur que tu ne sois morte... Heureusement ce n'était que l'épuisement !"

Mais comme réponse, Khiaria n'adressa à la femme qu'un regard froid et bref...

"Bon Az, maintenant que la demoiselle est réveillée, qu'est-ce qu'on fait ?" demanda le deuxième homme sur un ton qui trahissait le reproche.

Cette phrase résonna dans la tête de Khiaria avec autant de force et de violence que si on lui avait assené un coup de marteau... Avait-elle bien compris, bien entendu ??? Le nom qui avait été prononcé, le non du bel inconnu, 'Az' ? Mais dans ce cas, cela voulait dire que ces gens qui l'avaient trouvée sur la route et soignée n'étaient autres que...

[La_Pistachou]

Depuis que les Chevaliers avaient recueilli Khiaria, Pistachou et Az etaient en perpetuel conflit. Le nain reprochait a sa femme d'avoir agi inconsciemment, qu'elle n'avait aucune notion des dangers qu'elle courait. Cependant pour Pistachou, il n'etait pas totalement innocent dans l'affaire car depuis leur mariage, elle n'assistait a aucun combat, ne touchait meme plus a son arc ni a son carquois: la Taverne la maintenait prisonniere. De plus l'entourage la traitait differemment, il n'etait plus du tout question pour elle d'aller affronter l'Ennemi maintenant qu'elle etait mere.

Puis ils en vinrent a leur fille. Pistachou se blamait d'avoir manque de vigilance, apres tout c'etait pour son confort que le parrain veuillait sur la petite. Les sanglots remplacerent les cris, la naine ne pouvait supporter le lourd fardeau que representait son passe. Az, en mari aimant, la consolait avec de douces paroles et sechait les larmes qui deferlaient le long des joues de son epouse. Son visage etait si marque par la tristresse, sa beaute autrefois pure et presque angelique etait alteree par les rudes epreuves qu'ils avaient surmontees ensemble, toujours unis par leur amour qui ne faisait que s'intensifier a l'issue de leur combat.

Leur reconciliation fut interrompue par Gareph qui venait chercher Az pour veiller sur Khiaria. Alors il posa sur les levres de sa bien-aimee un baiser charge d'amour et de tendresse puis suivit son ami.

Une fois en dehors de la chambre, le dragon, voulant satisfaire sa curiosite:

" Alors ca va mieux avec Pistachou? "

Az ne lui donna pour reponse qu'une grosse claque "amicale" sur la tete.

"Aie ! Mais ca fait mal !

- Ca t'apprendra a prendre ca a la legere, ca se voit que t'es pas marie toi ...

- "

Les deux compagons se glisserent silencieusement dans la chambre de Khiaria. Malgre leur promesse mutuelle, ils s'endormirent plus ou moins profondement sur leur chaise. Cependant, Az fut reveille par les mouvements de la naine.

Khiaria avait meilleure mine qu'a son arrivee: la pauvre enfant semblait avoir marche des heures durant jusqu'a l'epuisement. Pistachou se sentit rassuree quand elle apercut la naine eveillee, meme si cette derniere regardait son epoux avec grand interet. Ce genre de detail ne lui echappait jamais, c'est pourquoi Pistachou dicerna, malgre les efforts vains de Khiaria, le mepris qu'elle tentait de cacher a la vue de celle qui lui sauva la vie. Depuis que Pistachou avait passe le pas de la porte, le regard de la naine alitee se baladait entre elle et son epoux, comme si elle les observait minucieusement. L'expression de ses grands yeux verts traduisait une extreme ruse. On pouvait penser qu'elle renfermait de grands secrets, qu'elle en savait plus que ce que l'on pouvait penser. D'ailleurs, Pistachou commenca a eprouver de la mefiance vis a vis de Khiaria car les regards langoureux qu'elle lancait a son mari ne lui plaisait pas du tout ... .. mais pas du tout ...

Non, elle devait certainement etre un peu trop sur la defensive et mal interpreter les agissements de Khiaria, apres tout, elle lui avait sauve la vie, la pauvre devait juste montrer de la reconnaissance vis a vis Az et de la mefiance a son egard ... Alors Pistachou laissa la naine en compagnie de ses amis.

Apres cette entrevue, un sentiment d'embarras, de mal aise l'envahit. Pistachou devrait se rejouir d'avoir secouru une innocente, cela aurait du lui permettre d'oublier sa culpabilite a l'egard d'Helvina mais la naine ne voyait pas cela sous cet angle. Alors elle tenta discretement ses recherches, pendant que ses compagnons prenaient soin de Khiaria.

Elle sillonnait les environs, restant toujours a proximite de l'Auberge. La dague semblait ne pas vouloir lui indiquer une piste car elle restait immobile. Alors Pistachou tenta de s'improviser un autel a l'abri des regards entre les hauts arbres de la foret.

Pistachou meditait quand elle apercut une forme dans les airs, se dirigeant vers le Pigeon Voyageur...

[Ezechiel]

Ezekhohr avait volé aussi vite qu'il avait pu, sans prendre le temps de s'arreter, sans prendre le temps de se reposer... La lueur dans le noir de sa nuit était un ordre lancé a son esprit, lui disant “Rejoints-moi !!!”

Alors il a volé, volé pour la rejoindre... Elle lui semblait désespéremment lointaine, elle ne grandissait pas, restait toujours une tete d'épingle s'enfonçant cruellement dans son esprit... Alors il n'avait pas compté ses forces, et volait sans penser à rien d'autre que la lueur... Que s'était-il passé pour elle ? Allait-elle bien ?

Il avait volé, encore et toujours, somnolant lorsque des vents porteurs le lui permettait, mais jamais s'arettant, jamais se reposant... Il ne se rappelait plus combien de jours il avait volé ainsi, il savait seulement qu'il devait voler pour retrouver cette lueur... Il ne ressentait meme plus la fatigue, il ne ressentait meme plus la douleur que son corps lui hurlait obstinément... Mais il avancait toujours, en direction de la lueur, sans meme se demander s'il allait finir par y arriver, sans meme se demander s'il aura assez de forces pour terminer son voyage...

Quelques temps ? Des heures ? Des jours ? Passèrent, et enfin il remarqua la lueur grandie, plus imposante... Il ne s'en était pas rendu compte tellement elle grandissait lentement... Mais le fait était la... Il sentait qu'il touchait au but. Il jeta ses dernieres forces dans la partie...



Au dessous de lui, Pistachou vit une silhouette passer, une silhouette qu'elle reconnu tres facilement... Comment a-t-il reussi a nous retrouver, lui ???? Elle le regarda mieux, et remarqua quelque chose de bizarre : il ne semblait vraiment pas aller bien, il ne volait pas droit, et donnait des coups d'ailes désordonnés et azharhdeux... Elle regarda derriere elle, et vit son objectif : la taverne. Elle s'élanca.



Dans un état de semi-conscience, Ezekhohr se rendit compte qu'il devait maintenant etre tout pret de son but... Il ressentit un coup sourd au niveau de son torse... J'ai du atterir... Vite !!! Helvina n'est pas loin !!! Insensible a la douleur qui lacérait ses membres, il se releva tant bien que mal, et tituba, se rapprochant toujours plus de la lumière... “Helvina !!! Helvina, ou es tu ??? HELVINA !!!!”
Tout autour de lui, il entendait des bruits etranges, on aurait dit des voix, mais passée a travers un brouillard ouaté, de telle sorte que les inflexions seules parvenaient... Il continuait a appeller, tout son etre concentré sur le moindre bruit pouvant indiquer qu'il ne s'etait pas trompé, que sa niece etait quelque part tout pres de lui... Des sons lui parvenaient encore, il reconnu presque des mots...

“Ezek... calme t... Que fait t... semble mal... entends pas... voit non plus...”

Mais il n'en avait cure, il voulait trouver sa nièce, la tenir enfin dans ses bras, la serrer contre son coeur et savoir enfin qu'il ne pouvait plus rien lui arriver... Il se sentit ralentir, comme si il etait en train de nager a contre courant, et lutta pour continuer a avancer, pour aller plus pres encore, il ne pouvait pas etre emporté maintenant, si proche du but... Il tomba a genoux, et se releva aussitot, se degageant d'une force le tirant en arriere... Partout autour de lui, les voix ethérées semblaient affollées, elles parlaient toutes en meme temps, elles ne voulaient rien dire, elles n'étaient pas Helvina...

“Il se débat !!!... Ez calme toi !!!... il est.... pourquoi est il... que lui est il arr.... fou furieux ! Vite... tenez le pour que...”

Soudain, la lumière éclata, comme si l'on pouvait allumer le soleil, et Ezekhohr hurla tant la douleur irradiait dans ses sens... Il voyait la lueur, il l'entendait, il la sentait !!! Il pouvait presque la toucher, elle etait a sa portée !!! Son monde était passé des ténèbres a la lumière, il pensa que ses yeux devaient etre totalement brulés maintenant... Mais il continua a avancer vers la lumière, tentant de se libérer du courant qui le bloquait, tentant de faire les quelques pas nécessaires a l'accomplissement de sa mission...

Finalement, il se sentit glisser, comme si son ame se dechirait lentement, la partie qui devait retrouver Helvina se separant lentement de sa conscience, qui avait fui depuis longtemps... Il entendit une nuit plus noire que jamais, il vit le silence absolu à l'interieur de son esprit...



Sur le seuil de la taverne, Helvina regardait, terrifiée, les autres tenter de maitriser ce qui semblait etre leur ami, vu la sollicitude qu'ils lui portaient... Elle transpirait a grosses gouttes, se demandant depuis l'arrivée de l'étrange personnage “Comment connait il mon nom ? Comment m'a-t-il reconnue ? Qui est-il ?” et surtout... “Les autres vont-ils s'en rendre compte ???”

Elle restait la, adossée au montant de la porte, impossible pour elle d'effectuer le moindre mouvement... Elle entendait encore Grymin lui dire :

“-Surtout, mefie toi de celle qui est ta mère, son nom est Pistachou... Si jamais elle venait a savoir que tu es sa fille, tu peux etre considérée comme morte...
-Pourquoi ? Je suis sa fille pourtant !
-Je ne sais pas Helvina, je ne sais pas...”

La peur mordait son coeur comme l'aurai fait un loup, le broyant dans un étau implacable, le rendant instable et battant follement... Elle ne pouvait bouger, faire meme un geste, de peur que les autres remarquent sa présence...

Elle vit alors l'etrange nain ailé s'évanouir, et tomber lourdement a terre, difficilement retenu par ses amis... par mes parents... Elle se pris a souffler, pensant que maintenant il ne pourrait plus hurler a la ronde son nom...

Son coeur s'arreta lorsque qu'elle vit Pistachou se retourner, et la fixer d'un regard dur... Il lui parut qu'elle la regarda pendant tres longtemps, elle commencait a defaillir... Elle voulait s'enfuir de toute sa volonté, mais ne le pouvait pas, elle voulait l'attaquer et la tuer ici meme, mais n'osait pas...

Enfin Pistachou se mit a parler...

“-Hé toi !!! rends toi utile, va chercher dans ma chambre le grand sac de toile ! Vite !!”
Elle rajouta ensuite un bref “s'il te plait”, trop tard pour paraitre naturel, ce qui fit lever les yeux de son mari, peut habitué a tant de verve de la part de sa femme, surtout envers une inconnue...

Mais Helvina ne le remarqua meme pas, tant son soulagement la noya, comme une vague deferlant sur un navire pendant la tempête... Plusieurs secondes plus tard, elle se reprit, et bafouilla un “oui, oui”, puis partit en courant... En remontant vers la chambre, elle se dit Il faut faire quelque chose pour cet homme qui me connait...





Pistachou sortit enfin de la chambre ou l'intrus avait été allongé... Ses traits tirés lui promettaient un sommeil proche et lourd. Helvina la regarda se retirer dans sa chambre a elle, et l'air de rien, entra là d'ou elle sortait... Elle grimaca en voyant l'autre homme, celui qui était inquiétant, avec des eclairs bleus dans les yeux, assit a coté du lit de l'autre... Mais elle se reprit bien vite.

“-Bonjour monsieur !
(l'autre releva brusquement la tete, l'air surpris...)
-ah, euh... Khiaria, c'est ca ? Tu m'as surpris... Je voulais te remercier pour nous avoir aider a soigner notre ami Ezekhohr, tout le monde t'en est reconnaissant... Meme Pistachou, meme si elle est un peu sur les nerfs en ce moment... “

Helvina eu comme un flash de lumière blanche, lorsqu'elle entendit le nom de celui qui était littéralement tombé du ciel... Sans y prêter garde, elle continua son stratagème...

“-Vous devez etre fatigué, et affamé, depuis le temps que vous et Dame Pistachou le soignez et le veillez ; laissez moi prendre mon tour de veille, cela me fera plaisir
-Mais non, mais non, ne vous inquiétez pas ! J'ai l'habitude, et je peux rester encore longtemps ici. Mais merci de votre sollicitude, elle me va droit au coeur.
-Pourtant, votre mine m'indique le contraire... Je vous assure que cela ne me dérangera pas...”

Et, tout en prononcant sa derniere phrase, elle accentua sa phrase avec une once d'art, influencant si legerement le dénommé Gareph, qu'il ne se rendit compte de rien...
Il parut se souvenir de quelque chose tout a coup...

“-Tiens, j'avai oublié combien j'avai faim !!! Bon, puisque vous vous proposez, je vais y aller, mais je reviens tout de suite après ! Pas question de vous laisser veiller cette nuit, vous devez dormir a votre age !
-Si je peux servir au moins a cela, j'en suis heureuse... “



Lorsque Feragoner dépassa la jeune femme, la frolant par l'epaule, il remarqua deux choses etranges... Il crut apercevoir une pointe de bleu a travers les vetements de la jeune femme, un bleu peu commun en ce monde... Et du coin de l'oeil, alors qu'il l'avait presque depassée, il eu l'impression de voir un fin sourire étirer ses lèvres... Mais n'y pretant pas plus attention, il se dirigea vers la cuisine de l'auberge afin de se restaurer.


Helvina se retrouva enfin toute seule, avec l'homme qui l'avait démasquée ; elle ne savait comment, mais il semblait connaitre sa véritable identité... Ne distinguant pas tres bien son visage dans la penombre ambiante, elle se pencha pour le regarder...

Il avait les yeux ouverts.

Hoquetant de frayeur, elle se retira vivement, tombant a la renverse sur le sol de la chambre... Elle attendit qu'il se redresse, pointe son doigt sur elle, et crie “HELVINA !” jusqu'a ce que les autres arrivent... Jusqu'a ce que sa mère arrive...

Mais il n'en fut rien. Au bout d'un moment, elle se releva, et retourna le regarder : il avait bien les yeux ouverts, mais ne semblant pas conscient... Quelle était cette étrange personne ? Capable de dormir les yeux ouverts ? Ceux-ci avaient d'ailleurs les iris rouges, ce qui n'avait pas frappé Helvina de prime abord, tant ses yeux semblaient... environnés de ténèbres... comme si une chappe d'ombre les recouvraient... Elle détailla ensuite le reste du corps... Il avait les cheveux blanchis, d'apres elle ils devaient etre bruns auparavant, mais maintenant d'un blanc cassé... Son teint etait des plus pales aussi, comme pour s'accorder a la couleur de ses cheveux... On aurait pu croire que son sang s'était retiré de son visage... Ben dites donc ! Il doit etre bien malade, tiens ! Mais l'élément le plus incongru de sa personne est surement ses ailes... Etrange creature... Je me demande s'il peut voler facilement avec ca... Enfin bref.

Elle frissona en pensant au temps qu'elle avait deja perdu ; Mr Gareph allait sans doute etre bientot de retour... Elle se prépara alors et posa ses mains sur le visage de l'etre inconscient... Pour les retirer aussitot.

Il est glacé !!! Mais qu'est-t-il donc ????

Par un gros effort de volonté, elle reposa ses mains, et les maintins sur la chair, sentant la morsure du froid sur ses doigts...

Elle plongea alors dans son esprit, comme dans un fleuve, et se retrouva un instant un peu décontenancée...

L'art est une magie extremement versatile, lui repetait tout le temps Grymin, il peut tout aussi bien caresser que fracasser, on peut ne pas le sentir nous effleurer, ou se retrouver brisé sous ses coups de boutoir...

Elle avait effleuré Gareph de son Art, pour lui donner envie de manger ; maintenant, elle allait briser la volonté de cet homme, pour l'empecher de reveler son secret...

Mais elle fut surprise par la forme de l'esprit de cet homme : Elle avait deja visiter plusieurs esprits, c'était meme un reflexe pour elle que de sonder son esprit apres avoir rencontré quelqu'un ; elle avait meme deja rencontré des personnes qui arrivaient inconsciemment a dresser des barrieres mentales : Le bel homme aux yeux verts par exemple, semblait avoir des remparts impenétrables autour de son esprit... De meme, sa propre mère, l'aborhée Pistachou, mais pas de la meme manière : elle avait l'esprit si réceptif, qu'il se brouillait au moindre contact, comme si Helvina essayait de voir au fond d'un lac apres y avoir jeté un gros caillou ; d'ailleurs, cela semblait influencer aussi son humeur, car la premiere fois qu'elle l'avait explorée Pistachou avait eclaté d'une colère noire, pour un rien du tout... Et l'autre homme, bleu d'habit comme d'esprit, Helvina ne comprenait pas son mode de pensée, ni la moindre information qu'elle voyait : on aurait dit qu'il n'était pas humain, on aurait dit qu'il pensait a une autre échelle que les petits humains ; elle se sentait écrasée par des pensées immenses... Et lorsqu'elle avait visité cet esprit, elle avait ressenti un froid si intense qu'elle s'était retirée bien vite...

L'homme qui était allongé, lui aussi, tentait de se protéger ; mais elle s'infiltra facilement, vu l'état de fatigue auquel était arrivé son corps. Elle se retrouva soudain au beau milieu de son esprit, et manqua se disloquer sous l'incroyable dualité de celui-ci... C'est comme si elle était dans le vide, avec un soleil d'un coté, et la nuit de l'autre ; Un de ses cotés etait brulé vif, l'autre completement gelé... De plus, il lui semblait que cet esprit n'était pas à sa place dans ce corps, comme s'ils n'étaient pas parfaitement accordés ensemble, comme s'ils n'étaient pas faits pour aller ensemble...
Devant l'immense souffrance qu'elle ressentit, cette sensation de déchirement, elle se replia sur elle meme, renoncant a lire ses pensées et souvenirs... Elle se souvint soudain de la raison de sa présence dans cet esprit, et y hurla, a l'aveugle, en esperant que cela marchera, et en utilisant toute la puissance de son Art pour soutenir ses mots :

“NE ME DENONCE PAS !!!”

Puis elle se retira aussi vite qu'elle le put, retrouvant son corps effondré sur le lit en travers de l'autre... Il n'avait pas bougé ; rien ne transparaissait de son action...

Elle s'essuya le visage, qui s'était couvert de sueur, et s'assit en attendant le retour de Mr Gareph, comme une jeune demoiselle qui aime à aider son prochain...

[Feragoner]

Gareph descendait les escaliers. Il n'avait qu'une pensée en tête c'était celle de manger.

- Que fait tu ici demanda Pistachou, on t'avais demander de garder Khiaria et Ez.
- Bah jai eu un pti creux, je vien amnger.
- Comment ca tu as mangé vla même pas 2 heures......
- Ah oui?
- OUI!!!!!!!!
- Ah c'Est pas grave jai un petit creux....

Gareph alla s'assir et commanda cinq grosse piece de viande non cuite, 3 tonneaux de biere et attendit. Apres de longues minutes d'attente, les pièces de viandes arriverent suivi de deux tonneaux. Il paya avec 2 saphirs et commenca à manger. En dix minutes il avait engloutit toute sa collation et ainsi que vidé entièrement les deux tonneaux de biere sous les yeux ébahis des autres clients. Azharh et Pistachou préféraient l'ignorer et de faire comme s'ils ne le connaisaient pas.

- Owwwwwwww j'ai mal au ventre......je revien ca ne seras pas long.

Gareph sorti, un immense burps se fit entendre et la temperature chuta de quelques dizaine de degrés. Le feux à l'intérieur de l'auberge s'éteindis. Le froids intense dura queqlues minutes et Gareph revint.

- Fiou, je me sens mieux, jai evacuer mon trop d'énergie.

Gareph regarda autour de lui les clients frigorifié jusqu'a la moelle.

- Euh désolé, vous aller voir la chaluer va revenir dans quelques minutes.

Il monta les escaliers et retourna dans la chambres où Ezekhorh dormait. Lorsqu'il entra, il vit Khiaria assise sur une chaise pres d'une fenetre a regarder la lune. Elle le regarda rentrer et elle dit:

- Déja?
- Oui....il n'a pas bougé?
- Non pas d'un centimètres.
- D'accord.

Gareph retourna s'assoir sur sa chaise tandis que Khiaria regardai la merveilleuse lune qui brillait dans la nuit étoilé.

[Ezechiel]

Ezekhohr se trouvait à la taverne des chevaliers, en compagnie de tous ses amis... Feragoner, Stalfos, Azharh, Pistachou, Wolf, Chteun et tous les autres rippaillaient sur la grande table, échangeant plaisanteries, coups de poing, bourrades amicales, tonneaux de bière... Tous avaient l'air heureux comme des enfants, la salle était remplie d'un brouhaha agréable et réchauffant...

Le vampire sourit, heureux de la joie retrouvée de ses amis ; lui cepandant ne ressentait aucune chaleur, comme s'il venait juste d'arriver de la plaine glaciale, et était encore à se dégeler auprès du feu... Il s'adossa à sa chaise, commençant à se détendre ; aucun de ses amis ne lui parlaient, ne le chambraient, aucun même ne semblait prêter attention à lui ; mais cela ne l'inquiétait pas outre mesure : tant que eux ils s'amusaient, il se sentait satisfait...

A la tablée, il y avait une place vide, entre Pistachou et Azharh ; se penchant un peu plus pour regarder, Ezekhohr se rendit soudain compte qu'elle était occupée par Helvina, la ravissante enfant gazouillait en regardant toute cette agitation insolite.

Le bébé détourna les yeux, et le regarda de ses grands yeux verts, ensorcelants, une expression étonnée sur son adorable visage. Le vampire sentit alors un titillement aux abords de son esprit, comme un chat gratte la porte d'une maison lorsqu'il veut rentrer... Il regarda l'enfant plus intensément, et parvins presque à voir ; à imaginer ? un mince fil d'argent reliant cet enfant à chacune des personnes présentes dans la salle. Certains liens étaient plus forts que d'autres, certains semblaient plus agités que d'autres ; mais tous existaient, et tous menaient à la petite fille. Et en ce moment, elle s'interessait au fil argenté qui menait à lui, et plus elle se projetait à la rencontre de son parrain plus ce fil semblait s'épaissir, se renforcer...

Ezekhhor fut alors frappé par un fait, si commun que personne n'avait jusque là dut s'en rendre compte : le bébé avait toujours été extrèmement réceptif à toutes les personnes qui l'entouraient, et partageait souvent l'humeur de la personne la plus proche d'elle ; c'était bien sur une caractéristique habituelle des bébés, mais chez Helvina elle était encore plus affirmée, tant qu'elle pouvait passer du rire aux larmes suivant la personne assise à côté d'elle. A côté d'Ezekhohr, elle prenait son côté joueur et gamin, et partageait sa préférence pour Feragoner en ce qui concernait la personne à embêter. A coté de celui ci, par contre, elle était plus verstatile, et pouvait bouder d'un coup comme jouer avec tout ce qui l'entourait.A côté de Stalfos, elle prenait son impassibilité : c'était le meilleur moyen de la faire dormir... (nononon, j'ai pas dit que stalfos était tout mou !!! juste pas très expressif... )

Avec effarement, le vampire se rendit compte que la gamine sondait depuis toujours l'esprit de toutes ces personnes, sans peut-être s'en rendre compte, sans sans doute y trouver grand chose pour l'instant ; cette magie lui rappella celle d'Azharh, mais en plus sauvage, indomptée, non canalisée... Qui sait ce qu'elle pourrait faire, plus tard ? Lorsque ce pouvoir aura pris toute son ampleur, lorsqu'elle pourra comprendre et craindre les secrets enfouis par toutes ces personnes au passé chargé ?

Perdu dans ses pensées, il avait totalement oublié le banquet qui se déroulait ; tout se déroulait cependant sans lui, et aucun ne remarquèrent son trouble... Il regarda à nouveau vers Helvina, mais celle-ci fixait maintenant sa mère ; et quasiment aussitôt, le bébé se mit à pleurer... Chose étrange, personne ne semblait y prêter attention, si bien qu'au bout de quelques instants Ezekhohr se leva pour prendre la gamine dans ses bras.

pauvre petite... Elle a du sentir l'état extrème dans lequel se trouve Pistachou en ce moment... Mais elle ne veut nous parler de son problème...

Il se baissa pour prendre une chaude couverture qui était posée à côté du berceau, et annonça à tout le monde :
“-Je vais promener la gamine, elle a sûrement besoin d'un peu d'air !”

Toujours aucune réponse... Le banquet se déroulait, Ezekhohr et Helvina auraient pu être invisibles ça n'aurait rien changé... Avec un haussement d'épaule, le vampire sortit dans la nuit étoilée.

Tout de suite, Helvina se calma et arrêta de pleurer ; Ezekhohr ouvrit la couverture et l'enroula dedans, si bien qu'on voyait à peine sa petite frimousse à la fin... Il commença à marcher dans la nuit, bercant doucement l'enfant, profitant du léger vent qui parcourait la plaine endormie.

Il sentit à nouveau sur son esprit l'exploration timide de la petite, mais n'y prêta pas attention : depuis que son esprit avait été emprisonné par celui du vampire, il lui semblait qu'il avait érigé autour de lui des barrières mentales épaisses et dures comme la pierre, comme le réflexe de protection de celui qui s'est fait frapper... Azharh et lui avaient longtemps discuté de cela, et même le grand magicien ne semblait pas réussir a abaisser ses murailles.

Mais la griffe de la petite fille se fit plus insistante, et Ezekhohr constata soudain qu'elle lui transmettait un message, aussi clairement que le bruit d'une goutte d'eau tombant à terre dans une grotte immense... Ce n'était pas une pensée complètement formée, c'est juste un vague sentiment, mais le message était très clair :

laisse moi entrer.

Le vampire se figea. Sans même y penser, il renforca encore ses murailles mentales, comme en se souvenant du contact affreux de l'esprit du vampire sur le sien, completement nu...

Mais le monde parut bientôt exploser autour de lui, et une souffrance incomparable s'empara de lui. Helvina, voyant qu'elle ne rentrerait pas comme ça, s'était forcé un chemin à travers ses pensées, et avait maintenant vue sur tout son être !!! Il se raccrocha à chaque fragment de son esprit eclaté par l'entrée de la petite fille, qu'il voyait maintenant comme tout autre : c'était un esprit clair, très vif, extrêmement puissant et bien entraîné, et... empli d'une haine, une haine mortelle qui suintait de ses pensées, une haine qui semblait son unique compagne dans la vie...

Mais cet être effroyable, qui pourtant était Helvina, semblait perdu, désorienté... Elle se recroquevillait au milieu des décombres de l'esprit du vampire, tel une enfant perdue dans une fôret oppressante...

Après un temps qui sembla immensément long au vampire, mis au supplice comme il l'était, écartelé par l'esprit qui avait forcé le sien, Helvina sembla se ressaisir, et hurla dans sa tête :

NE ME DENONCE PAS !!!

C'était comme si le tonnerre avait éclaté dans sa tête, et se répercutait sur les parois... Ezekhohr tomba à genoux, les mains tentant d'empecher son crâne de s'emmietter, et il tomba inconscient.



Il se réveilla doucement, comme au lendemain d'une beuverie ayant duré 7 jours... Il ne pouvait aligner deux pensées consécutives, et rien que de se rendre compte de sa douleur lui fit l'effet de se faire piétiner le cerveau par un troupeau de bisons... Il attendit alors, sans bouger de peur d'attiser quelque douleur pire encore, et au bout d'un temps, que ce soit des secondes ou des années, il leva légèrement la tête... Il tenta de se protéger les yeux de l'éblouissante lumière du soleil qui tombait droit sur lui, bien qu'il ne ressentit aucune chaleur ; mais il se rendit bientôt compte que nul soleil n'éclairait la pièce... Ou peut être si ; mais il ne pouvait le savoir.

Il entendit soudain un mouvement à côté de lui ; et la voix de feragoner emplit l'espace, manquant lui délabrer ce qui lui restait d'esprit...

“-CALISSE !!!!!!! IL EST REVENU A LUI !!!!! VENEZ VOIR STI !!! EZEKHOHR EST VIVANT, TABARNACK !!!!
-feeeraag...
-Oui ? (le dragal dut se pencher pour entendre la voix du vampire affaibli...)
-ta gueule...
- !”

Mais le dragal n'eut pas le loisir de s'en formaliser (bien que vu sa tete, il regrettait deja d'avoir hurler si fort, car maintenant az et pistachou arrivaient et il ne pouvait plus le déchiqueter tranquillement...), car une voix inconnue l'interrompit :

“-Ah ? Ah oui en effet il a l'air de bouger ! Mais il est toujours aussi pâle...
-C'est normal, Dame Khiaria, il est... disons qu'il souffre d'une maladie bizarre mais pas très grave, et qu'elle rend sa peau très froide et très pâle... on appelle ca la... euh... la vampiritis humulinaca !
-Ah booooooon... “

Ezekhohr réussi à se dire de penser plus tard à donner des baffes à Ferag pour ce mensonge pitoyable...

Mais le dragal n'eut pas le loisir de s'enfoncer davantage, car la porte s'ouvrit brusquement et laissa passer le couple.

“-Ez !!! Tu vas bien ? Comment va tu ???
-Ez !!! Comment vas tu ? Tu vas bien ???”

Ils se regardèrent, haussèrent les épaules, et reportèrent leur attention sur leur ami.

Mais celui-ci ne répondait pas... Il restait immobile, les yeux fixes... fixés sur un point derrière Feragoner... fixés sur Khiaria...

Il venait de comprendre... Maintenant qu'il avait l'esprit moins embrumé, il ne voyait plus un soleil éblouissant, mais une silhouette faite de lumière, indubitablement la silhouette d'une jeune femme () et non pas celle d'un bébé... Il savait qu'il avait trouvé celle qu'il cherchait, celle pour qui il avait traversé des pays entiers... Il contemplait Helvina, et ses yeux qui ne voyaient plus qu'elle lui montraient une superbe demoiselle, à peine plus jeune que sa mère... Mais infiniment plus cruelle.

Les autres le virent fixer la jeune fille, et pensèrent qu'il avait réagi à une voix nouvelle.

“-Ah oui ! Tu n'as pas à t'inquiéter, c'est une jeune fille du nom de Khiaria, nous l'avons croisée en chemin ; elle est très gentille, et a même veillé sur toi pendant un moment.
-Khiaria...
-Oui, c'est ca. Ez, t'es sûr que tu te sens bien ? Tu a l'air complètement déboussollé, et peux-tu nous expliquer pourquoi tu ne sembles plus y voir ??? Tu ne réagis même pas quand on te passe une bière sous les yeux !!!
-Oui oui.. je vais bien, c'est normal pour les yeux. Ca doit être à cause de ma “maladie”, n'est-ce pas Ferag ?
-Gné ? Heuu...
-Enfin bref, je dois vous dire quelque chose d'important : Helvina est... est... argh... elle est...
-Quoi !!! Tu as des nouvelles ??? Parles vite !!! Tu l'as retrouvée ???”

Mais, horrifié, Ezekhohr ne les entendait même plus... Il essayait de se débattre contre une corde, une corde qui retenait sa volonté et l'empêchait de terminer sa phrase... Il comprit soudain le sens de son cauchemar, ce n'en était pas un ; par il ne savait quel moyen, Helvina était maintenant une adulte, et ne voulait pas être retrouvée... Elle lui avait imposé le silence aussi sûrement qu'avec un couteau sous la gorge : il ne pouvait se libérer de l'entrave mentale qu'elle lui avait posée, il ne pouvait révêler à Azharh et Pistachou... que leur fille se trouvait à trois pas d'eux...

Khiaria eut un petit sourire en voyant celui qui la menaçait s'étrangler en essayant de poursuivre sa phrase coute que coute...

“Ez !!! Qu'y a t'il ??? Calme toi !!! Tu parlais de Helvina !!!”

Lentement, il laissa retomber sa tête sur l'oreiller... Des larmes de sang commençèrent à couler de ses yeux fixes, et tachèrent les draps... il murmura dans un souffle :

“non... je ne sais rien de plus... je suis désolé...”

Il sentit Pistachou et Azharh s'effondrer après cette fausse joie... Il les entendit sangloter doucement, la douleur d'avoir perdu leur fille ravivée par ce faux espoir... Il en pleura encore plus, à cause de la peine qu'il leur avait infligée, mais surtout il pleura à cause de la pitié qu'ils lui inspiraient, à avoir leur fille juste à côté d'eux sans pouvoir le savoir... et il pleura, de rage contre lui-même, de ne pouvoir le leur dire, de ne pouvoir se libérer de cette étreinte et de leur hurler ce qu'il savait...


Un grand cri de rage résonna dans la nuit d'encre...

[La_Pistachou]

Après plusieurs nuits mouvementées ponctuées par d’incessants cauchemars, Pistachou n’avait plus la force physique de continuer ses recherches. Malgré l’amour qu’elle avait pour sa fille, elle était exténuée par ces dernier temps qui n’avaient pas été de tout repos pour elle. De plus, Azharh prétendait qu’il était préférable de ne pas laisser Khiaria seule et bien sûr, il se dévoua pour lui tenir compagnie. Alors la naine passait ses journées seules car Gareph restait au chevet de leur ami Ezekhorh qui recouvrait lentement de son mal étrange.

Tout ce que pouvait faire Pistachou, c’était rester dans leur chambre minable et penser. Elle en profita pour feuilleter son grimoire qui ne lui avait pas servi depuis assez longtemps. Tant de souvenirs lui revinrent à l’esprit : Helvin lui avait offert ce recueil sur son lit de mort et grâce à lui, elle en était arrivée là. Devait-elle réellement lui en être reconnaissante ? Après tout, elle était devenue tout ce qu’elle ne voulait pas devenir ! Qu’avait-elle en consolation ? Un mari ? Oui bien sûr, quand il n’était pas saoul, il allait se battre aux côtés de ses compagnons, la laissant à la Taverne car elle avait maintenant une vie de ménagère et en plus elle devait s’occuper de leur fille. Toutes ses pensées la ramenaient à sa fille.

Mais cette fois-ci, aucune larme ne s’échoua sur ses joues, la douleur était remplacée par un sentiment beaucoup plus intense dans le cœur de Pistachou : la haine. En effet, elle abhorrait la petite Khiaria… cette petite garce, qui lui devait la vie, se permettait de tourner autour de son mari dans de telles circonstances ! Mais ce qui l’horripilait le plus était qu’il n’était pas indifférent à ses charmes, il n’évitait pas ses œillades. Cependant, malgré toute cette haine, quelque chose empêchait Pistachou de concrétiser son désir de se débarrasser de son adversaire; sa raison lui rappelait que ses armes ne devaient servir qu'une bonne cause mais on n'est pas toujours si raisonnable ...

Les pensées de la naine continuaient de divaguer dans son passé… soudainement, un souvenir lui ressurgit dans les moindres détails dans sa mémoire. Elle se souvint de Fultri (son ami d’enfance qui avait tenté de l’enlever et de la garder pour lui), et plus exactement de la révélation qu’il lui avait faite :

« Je t'ai toujours aimé, je n'ai jamais osé te le montrer, tu as été indifférente vis à vis de moi, tu t'étais rendue compte de mon amour et tu n'as même pas fait mine d'être touchée par cela. Non, bien sûr que non, c'est bien connu, Pistachou n'aime que son arc, jamais elle ne détournerait les yeux de lui. Sauf le jour où elle rencontre un nain, un ivrogne, qui l'émeut par quelques actes, par son départ et ça y est, c'est le grand amour, ils se marient. »

Ces paroles raisonnaient à l’infini dans l’esprit de la naine, chaque mot martelant de plus en plus fort dans sa tête. Soudainement, elle se redressa de son lit et accourut vers Ezekhorh, les yeux pleins d’ambition.

Le vampire était alité et semblait somnoler seul dans sa chambre. Quand Pistachou pénétra dans la pièce, il ouvrit un œil pour apercevoir son visiteur puis l’autre quand il reconnut son amie. Il était encore très faible et ne pouvait toujours pas se déplacer seul. C’est pourquoi, en amie attentionnée, elle lui avait apporté une bière bien fraîche. Après tout, il n’avait pas bu une seule goutte d’alcool depuis plusieurs jours, son corps devait ressentir ... comme un manque. Elle lui tendit la choppe et il lui dit avec un grand sourire aux lèvres :

« Ah heureusement qu’il y en a qui pense à moi ici !
- Alors, tu te sens un peu mieux ?
- Oh … j’ai connu mieux … j’ai connu pire … mais d’habitude l’alcool me fait un peu oublier la douleur alors que là … J’ai l’impression d’être totalement invalide : je ne peux pas trop bouger, je dors tout le temps, mon corps semble être vidé de toute son énergie… Je sens que la convalescence va être bien longue … »

La naine paraissait soucieuse, Ezekhorh le remarqua tout de suite

« Et toi alors ? Qu’est ce qui te tracasse ?
- Oh tu sais, comme d’habitude, rien ne se passe comme je l’aimerais dans mon monde… Mais en fait, j’aurais besoin de toi…
- De moi ?! Po..pourquoi ? Tu as ton vaillant mari non ?
- C’est justement lui le problème … Ecoute je te parlerai de cela plus tard. Il faut que tu reprennes des forces non ? Et comme ça risque d’être un peu long, nous allons brusquer les choses.
- Euh … »

Ezekhorh était assez inquiet par les idées de Pistachou car elles les menaient toujours dans un pétrin incroyable. La naine s’assit près du malade et lui tendit son cou.

« Mais qu’est ce que tu fais ?!
- Nous savons très bien que ça te remettra sur pieds de suite. Allez, profites-en, c’est la première et dernière fois que je te demande de le faire.
- Mais … mais … non, je ne peux pas faire ça … quoi qu’en y réfléchissant bien, c’est tentant comme offre …. NON ! non je ne peux pas !
- Dépêche toi, je ne te demande pas ton avis ! Je fais pas ça pour ton propre plaisir, je fais ça pour nous sortir de là ! Allez ! c’est pour une bonne cause ! »

Le vampire ne savait quoi faire. Il avait déjà goûté de ce sang si exquis, si fin, si … La tentation était trop forte, ses pulsions animales le précipitèrent sur le cou de la proie qui s’offrait à lui. Ses crocs s’enfoncèrent délicatement dans la chair tendre et pâle qui laissait paraître très distinctement chaque veine. La victime ferma les yeux ... par honte de s’abandonner ainsi ? par douleur que lui infligeait cette morsure ? ou tout bonnement par plaisir ? On ne saurait dire.

Ezekhorh semblait renaître : ses sens s’éveillaient, son cœur commença à palpiter plus rapidement, ses songes brouillées par son mal s'harmonisaient à nouveau, son regard était étincelant à nouveau. Malgré la succulence de ce nectar velouté, il arrêta à contrecœur de pomper le corps de la naine. Quelques gouttes de sang tachaient les lèvres rosâtres du vampire, il s’empressa de les boire car il savait que cette occasion ne se reproduirait plus (on peut toujours rêver hein …).

« Ah je me sens mieux, c’est vrai. J’te remercie pour ce ptit verre gratuit.
- Arff je me souvenais plus que c’était comme ça …
- Hmmm toujours aussi délicieux …
- Ne regarde pas mon cou comme ça, c’est fini, tu as repris des forces maintenant donc écoute moi maintenant.
- Oui c’est vrai on fait quoi maintenant ?
- On retourne à la Taverne … moi aussi j'ai soif ... »

Ezekhorh essaya de lui révéler ce qu’il savait mais aucun mot ne sortit…

[Feragoner]

Pistachou sorti de la chambre Ezekhorh sur ses talons. Ils descendirent vers le rez-de-chaussé et elle vit Azharh parler joyeusement avec Khiaria. Exekhorh alla s'assoir avec eux. Il était toujours aussi brisé de l'intérieur mais il chaca cette expression. Pistachou sorti chercher Gareph. Elle le trouva en arriere de l'auberge, parlant a un oiseau perché sur son épaule. Pistachou s'avanca et l'oiseau s'envola.

- Salut dit Gareph, il y a un probleme?
- Comment tu peut faire ca?
- Faire quoi? Parler aux oiseaux?
- Oui....
- Bah je suis un animal moi aussi non? Les dragons ont la connaissance de plusieurs languages animalier. C'est tres utiles. Les oiseaux sont ceux que je préfèrent.
- Ah d'accord....tu ne la pourtant jamais fait...
- Si je le fait toujours...mais vous ête si absorbé dans vos beuverie que vous ne vous apercevez meme pas que je suis sorti.
- Bon j'étais venu te dire que Ezekhorh va mieux et que lui et les autres nous attendent dans une table, j'ai des choses à vous dire.

Ils retournerent au Pigeon Voyageur, Gareh s'assit en face de Khiaria qui la fixa un moment et puis détourna la tête lorsque Pistachou parla.

- Bon nous allons retourner à la taverne...
- Mais nous n'avons pas encore retrouvé ta fille dit Gareph.

Ezekhorh emit une sorte de bruit provenant de sa bouche...

- Ca va? demanda Azharh.
- Oui Oui ce n'est rien...je manque juste de biere...continue Pistachou.
- Oui...La dague ma soudain montré une autre direction et elle pointe vers la location de la taverne. Nous nous y reposeront avant de continuer. D'accord?
- Moi je men fou répondit Gareph..je vais ou le monde va lol....
- Ouais c vrai ca...mon cheval favoris...dit Azharh.
- Cheval??? demanda Khiaria étonée
- Ce n'est rien répondit rapidement Gareph.
- Bon je vais ammener Ezekhorh à la taverne avec Vilya dit Pistachou, vos reviendrez à pied.
- On pourrait voler aussi nous dit Azharh...
- On marcheras dit Gareph....
- Pfffffffffffffffffffff dit Azharh D'accord, D'accord de toute facon on ne peut pas laisser Khiaria toute seule.

Pistachou lanca un regard noir à Khiaria et continua:

- Bon moi je pars immédiatement, on se retrouve à la taverne.

Pistachou pris Ezekhork par le bras et parti en direction des écuries.

- Eh bien dit Gareph...elle est préssée ta feme Az...AZ!!!!
- Quoi...dit Az en lachant la conversation qui avait reparti entre lui et Khiaria.
- Bah oublie-ca!!!!
- C'est ca renne cave!!!!! Va jouer ailleur...
- Moi je aprs pour la taverne demain et je ne vous attend pas....et on pars à PIED!!!!!!!!!!!
- Ben oui Ben oui!!!!!!!! dit'il précipitamment avant de retourner en pleine conversation.

Gareph se leva, sorti et apercu un petit point noir dans le ciel....

- Ils sont deja rendu aussi loin dis donc elle va vite Pistachou.....

Gareph retourna en arrière de l'auberge. Il rentra dans la petite forêt en arrière et se metamorphosa en Dragal.

- Fiou ca fait du bien d'être vraiment sois-même.....

Il se coucha à l'ombre des arbres et se reposa, gardant ses sens en alerte la plus totale.

Il se reveilla le lendemain. Rien ne l'avait reveillé et il n'avait entendu aucun bruit a part les bruits normales de la forêt. Il se metamorphosa en Gareph et alla prendre un petite dejeuner à l'auberge. Khiaria et Azharh jasait toujours. A croire qu'il n'avait pas dormi de la nuit. Gareph alla s'Assir avec eux. Ils firent comme s'ils ne l'avaient pas vu hormis Khiaria qui lui avait jeté un regard bref. Il mangea rapidement et se leva.

- Bon moi je part, vous venez?
- Oui dit Azharh on arrive.

Azharh et Khiaria se leverent et sortirent de la taverne. Ils firent quelques mètres sur al route et lorsque rien furent en vu Azharh se décida et dit:

- Pourquoi on prend pas le chemin le plus court HEIN!!!!!!!
- ON MARCHE ESTIE!!!!!!!!!!!! SI TÉ PAS CONTENT TABARNACK RETOURNE A TA CRISS D'AUBERGE. MOI JE RETOURNE A LA TAVERNE ET À LA MARCHE!!!!!!!

Khiaria avait l'air surpris de cette réaction comme l'était Azharh.

- D'accord D'accord pas besoin de te facher.
- J'te l'ai dit hier....tu l'avait oublié?
- Euh oui
- Vous êtes désespérant...dire que c moi le 10 PI

Ils continuerent leurs routes en marchant, en direction de la taverne.

[Azharh]

Tout était calme et paisible dans la Taverne, en ce frais petit matin d'hiver... Le soleil pointait timidement le bout de son nez, à l'Est, éveillant peu à peu toutes les créatures féériques qui peuplaient les bois et collines entourant la Taverne. Un rayon se glissa furtivement entre les rideaux de la chambre de Pistachou et se faufila jusqu'à son lit. La jeune femme, dans son sommeil, irradiait d'une beauté sans pareille, beauté que Azharh s'était souvent surpris à contempler lorsqu'il s'éveillait auprès de son Aimée encore endormie... La tendre et chaude caresse de l'Astre du Jour éveilla Pistachou avec une douceur telle qu'elle ne put exactement dire à quel instant elle avait basculé du rêve à la réalité...

Instinctivement, elle étendit le bras vers la partie du lit généralement occupée par son mari. Celle-ci était vide... Pistachou se réveilla alors complètement, et toute la magie qui semblait l'avoir enveloppée s'évanouit brusquement pour laisser place à la triste et morne réalité.

Azharh n'était effectivement pas à ses côtés... Rien d'inquiétant pourrait-on penser au premier abord, il aurait très bien pu se réveiller plus tôt et aller vaquer à ses occupations, laissant sa femme sous l'emprise d'un doux et paisible sommeil. Mais il n'en était rien... Azharh n'avait pas dormi dans la même chambre que Pistachou... Il était pourtant bien présent à la Taverne : il ne l'avait pas quittée depuis qu'il était rentré, en compagnie de Khiaria et de Feragoner, du voyage qu'avait entrepris Pistachou afin de retrouver Helvina, leur enfant perdue, qu'un magicien mal intentionné avait enlevée alors qu'elle n'était qu'un nourrisson...

Depuis qu'ils étaient revenus à la Taverne, les deux amants se disputaient continuellement pour un tout ou pour un rien... Rien de bien extraordinaire diront les mauvaises langues... Il est vrai que de telles 'querelles de couple' étaient assez fréquentes chez nos deux tourtereaux, mais elles se terminaient presque toutes par des excuses et un pardon mutuel, qui se traduisaient bien plus souvent par des gestes que par des paroles ().
Mais depuis quelques temps, ces disputes étaient devenues beaucoup plus agressives et ne laissaient derrière elles qu'un profond sentiment d'amertume dans le coeur du mari comme de la femme.


"Il n'en a plus que pour cette garce", pensa Pistachou avec colère. "Il passe des journées entières à discuter avec elle, à se promener avec elle, à faire je ne sais quoi d'autre avec elle... " (N.d.A. : bonjour la confiance )

Une multitude de questions se bousculèrent soudain dans l'esprit de la jeune femme, lui provoquant ainsi un violent mal de tête, faisant monter en elle un profond sentiment de jalousie...

"Non mais, pour qui elle se prend, cette petite traînée ??? Je l'ai sauvée d'une mort plus que certaine, et c'est comme ça qu'elle me remercie ? En me prenant mon époux ??? Et lui, le traître, le judas !!! Il ne fait même pas semblant de résister à ses avances !!! Il n'a même pas cet égard envers sa tendre épouse... "


Dans la Grand'Salle de la Taverne, Azharh, debout avant tous les autres, était perdu dans de sombres pensées... Pourquoi Pistachou avait-elle changé à ce point, et en si peu de temps ? Son aimée, le seul être qui le comprenne vraiment, la seule personne avec laquelle il se sentait réellement en communion de corps, de coeur et d'esprit, cette personne était soudainement devenue une étrangère... Il avait très vite ressentit le profond sentiment de jalousie qui avait envahi Pistachou lors de l'arrivée de Khiaria à la Taverne. Ce sentiment, même s'il le trouvait injustifié, il pouvait le comprendre :

"Pauvre Pistachou, elle qui est habituée à être la seule femme de la Taverne... Tout d'un coup tout le monde se presse autour de Khiaria, alors c'est normal qu'elle se sente un peu délaissée... Mais de là à détester cette pauvre jeune femme comme elle le fait... Je me demande quelle mouche l'a piquée..."

Mais ce que la Chevalier ne comprenait pas, mais alors pas du tout, ce qui le blessait profondément et le mettait en colère, c'est le manque évident de confiance en lui de sa femme.

"Elle n'arrête pas de m'accuser de profiter de l'attachement que Khiaria a pour moi ! Elle a même osé émettre l'hypothèse que je la trompais !!! Elle devrait pourtant le savoir, après tout ce que j'ai enduré pour elle : il n'y a qu'elle qui compte vraiment dans ma vie, elle et personne d'autre !!!
Mais quand je le lui dis, quand je lui jure mon amour, elle fait la moue, elle me dit que si je l'aimais vraiment, je ne serais pas aussi proche de Khiaria...
Si je l'écoutais, je devrais définitivement ignorer la jeune femme, ne plus lui adresser la parole, éviter sa présence...
Il y a des limites à la jalousie quand même !!! Et là, je crois que Pistachou les a un peu dépassées !!! Elle exagère vraiment trop..."

Il se leva et sortit de la Taverne... Khiaria l'attendait sûrement dans le Jardin... Elle voulait qu'ils aillent faire une balade en forêt. Azharh avait accepté, par politesse... Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait bien en compagnie de la jeune fille. Leurs conversations étaient toujours très agréables, ils partageaient beaucoup d'idées communes, et le coeur de Azharh retrouvait pour quelques temps la paix, en sa présence.


Gareph se tourna vers Staflos. Celui-ci, debout derrière le comptoir, se livrait à son exercice favori : l'essuyage de verres ().

-"Quand même, il exagère Azharh, tu ne trouves pas ??? Tu crois qu'il voit pas, ce criss de tabarnack, tout le mal qu'il fait à Pistachou ??? Pourquoi il est sans arrêt avec cette fille, alors qu'il sait que sa femme la déteste ??? Il le fait exprès c'est pas possible !!! En plus, il met la pauvre enfant dans une situation très délicate : Pistachou est vraiment remontée contre elle, et elle s'attache de plus en plus à Azharh, alors qu'il n'est pas du tout libre...
Tu ne crois pas que... non, quand même pas... Il n'oserait quand même pas tromper Pistachou ???? " (N.d.A. : ben voilà, même mes anciens Écuyers me trahissent maintenant... )

-"Tais-toi idiot !!! T'es vraiment rien qu'un pauvre 10 PI de merde, mon pauvre dragal !!! Comment oses-tu douter un seul instant de la fidélité de Azharh ? (N.d.A. : ça c'est mon mentor à moi que j'aime )
Je le connais bien : il préfèrerait mourir plutôt que de trahir Pistachou, celle qu'il aime et qui l'aime, la seule personne qui compte vraiment pour lui !!!"

L'emportement avec lequel Stalfos venaient de prononcer ces mots ne lui ressemblait pas. Lui qui d'habitude ne s'emportait jamais, restait toujours calme et posé, n'insultait jamais personne, mais prenait la vie très philosophiquement, il venait de violement envoyer Gareph se faire foutre...

On peut aisément imaginer la colère de Gareph lorsqu'il entendit les paroles injurieuses de Stalfos. Il en fut profondément blessé et lança à son Maître un regard extrêmement sombre.

-"Ouais, ben en tout cas, ton 'monsieur fidélité', il est encore parti se balader avec Khiaria, très tôt ce matin... Alors bon, tu diras ce que tu voudras, mais c'est quand même très louche... Alors tes histoires de confiance, tu peux bien te les garder... "

Stalfos ne répondit rien à Gareph, mais il lui tourna le dos pour s'affairer à d'autres travaux de tavernier. Gareph, encore furieux des dernière paroles de Stalfos, s'éloigna du comptoir, puis décida de sortir pour aller prendre l'air...



Depuis que Khiaria était arrivée parmi eux, Ezekhohr l'avait vu, la destuction intérieure de la Taverne... Beaucoup plus subtiles, beaucoup plus efficaces que toutes les attaques que Satan aurait pu lancer à l'encontre des Chevaliers, la discorde et la zizanie que la jeune femme faisait germer, lentement, avec art et doigté, Ezekhohr avait pu les contempler, observer leur progression au sein de l'Ordre, parmi tous ses amis...

Azharh et Pistachou en étaient l'exemple le plus saisissant, et le plus triste aussi pour le Fils de Rã. Voir les disputes maintenant incessantes de ses deux amis remplissait son coeur d'une amertume sans pareille, d'autant plus qu'il se sentait totalement impuissant, totalement inutile face à ce qui risquait de devenir la ruine de la Taverne et de l'ORT...

Il voulait intervenir, réunir tous ses amis dans la Grand'Salle et leur crier la vérité, leur expliquer qu'ils étaient tous manipulés par la dernière personne qu'ils auraient pu soupconner, par celle qu'ils avaient recueillie, ou plutôt qui s'était volontairement laissée recueillir... Il ne supportait pas de voir ses amis se déchirer ainsi, il en éprouvait une souffrance atroce.

MAIS IL NE POUVAIT RIEN FAIRE !!!!!

L'enchantement qu'Helvina lui avait lancé, l'Ordre qu'elle lui avait donné, il ne pouvait tout simplement pas s'en défaire... De puissantes chaînes retenaient son esprit. A chaque fois qu'il essayait de dire la vérité aux autres, il ne trouvait plus ses mots, sa voix ne voulait plus sortir et il était pris de violentes quintes de toux. Il avait bien essayé de trouver des moyens plus détournés pour se faire comprendre. S'exprimer par écrit n'avait pas marché : alors qu'il allait marquer tout ce qu'il savait, son bras avait été pris de tremblements tels que son écriture n'était que gribouillis diformes et indéchiffrables... Il avait alors essayé de faire des allusions, d'insinuer plus ou moins fortement que Khiaria et Helvina n'était qu'une seule et même personne, mais là encore, il avait échoué, ne trouvant plus ses mots, les idées s'embrouillant dans son esprit.

La seule chose qu'il avait réussi à faire, en définitive, était d'inquiéter sérieusement ses amis, qui commençaient à émettre de sérieux doutes quand à sa santé mentale... (N.d.A. : Ce qui, même en temps normal, me semble quelque peu justifié... )

Il avait donc finallement décidé de ne plus rien tenter, afin de ne pas inquiéter ses amis davantage, et il ne faisait maintenant plus qu'observer, spectateur impuissant du drame qui se déroulait sous ses yeux horrifiés...

[Feragoner]

Gareph sorti en trombe de la taverne, les propos que Stalfos venait de lui lancer le rendait à présent d’une fureur noire et sans pareil…

- Sti de sac d’os de tabarnack….c’est toujours à moi qu’on s’en prend criss… Ez à l’air d’un débile mentale depuis qu’il est arrivé à la taverne du pigeon voyageur…et même moi souvent je ne me trouve pas dans mon assiette surtout quand cette Khiaria est à proximité.

Gareph s’enfonça dans la forêt à proximité de la taverne. Il avait un endroit où il se sentait plutôt bien. Il s’enfonça plus profondément dans la forêt et arriva à une rivière, le bruit que la rivière faisait avait quelque chose de relaxant. Il s’envola vers un arbre et se coucha entre deux branches comme il le faisait souvent. Il ferma les yeux et écouta le bruit de l’eau tout en respirant calmement. Il se remémora la marche du pigeon voyageur à la taverne.

Ils étaient partis tôt le matin. Gareph marchait à une rapidité étonnante tandis que Azharh et Khiaria bavardait de n’importe quoi. Il arriva souvent que Gareph doive les attendre avant de continuer :

- Tabarnack Az…..tu pourrais marcher un peu plus vite sti !!!!
- Toi la ferme !!!! On serait déjà arrivé si MONSIEUR en aurait décidé autrement, MAIS NON !!!!!!! il faut marcher….et puis depuis quand tu veut marcher toi ?
- Depuis que j’en ai envie……tu m’énerves !!!!!! La prochaine fois que vous êtes en retard de moi je ne vous attends pas et vous vous retrouverez tout seul !!!
- D’accord D’accord….arrête de crier pour rien…
- Pfffffff comme si je fais juste crier calis….

Gareph recommença à marcher à sa vitesse de croisière.

- Comment fait’il pour marcher si vite ? demanda Khiaria à Azharh
- Il est u.……..
- Je suis juste en forme voila tout !!!!!!! dit Gareph
- Ah d’accord dit Khiaria

Elle avait cependant un énorme doute à ce sujet, lorsqu’elle l’avait essayé de pénétré son esprit elle l’avait trouvé bizarre et non humain et surtout avec le froid qui y régnait. Normalement l’esprit d’un humain est toujours chaud pas froid comme la mort. Et Khiaria avait parlé à Azharh d’une voix faible et malgré que Gareph fût loin, il l’avait entendu. Elle l’avait aussi trouvé très louche…surtout avec ses vêtements. C’était la première fois qu’elle voyait une personne porter une tunique aussi bizarre avec des gants en cuir surtout avec cette chaleur. Le soir et la nuit arrivèrent rapidement. Azharh fit un feu continuant les discussion longues et interminables avec Khiaria. Gareph trouvait quelques choses bizarres. À chaque fois que la discussion commençait, elle finissait tout le temps par son intervention. Azharh et Khiaria trouvait toujours les phrases qui complémentaient la phrases de l’autre. Quel que chose que Gareph n’avait jamais vu dans toute son existence tant sadiks que brave. Ils mangèrent un petit repas, Gareph à l’écart.

- Il faudrait peut-être instaurer un tour de garde dit Gareph en haussant un peu sa voix.
- Bah…tu
- Tu es capable de ne pas dormir pendant des jours dit Azharh alors…..
- D’accord…..
Gareph s’accota sur un arbre tandis que Azharh et Khiaria s’endormait. Gareph voyait très bien dans la nuit. Il s’amusa avec ses griffes les tirant au loin, les faisant revenir. Il fit cela une bonne partie de la nuit. Il enleva ses gants, il fit apparaître un petit cube de glace et il commença à sculpter une forme. Apres de nombreuses minutes, il regarde son œuvre.

- Flara se dit’il………………
- Qui est Flara…… ? demande une petite voix.

La sculpture éclata instantanément et Gareph leva les yeux. Khiaria le regardait avec ses yeux verts, une certaine avidité dans son regard.

- Tu n’es pas couché toi……dit Gareph d’un ton menaçant.
- Non dit Khiaria d’une voix calme.
- Alors retourne y……tu as besoin de repos…dit Gareph
- Qui est Flara ?
- Personne et maintenant retourne te coucher…tu commence à m’énerver.
- Qui est Flara ?...dit Khiaria en mettant une petite dose de son art.

Tu pourrais lui dire dit une voix dans sa tête, ce n’est qu’une jeune fille innocente aller dit lui dit lui. Elle n’est pas normale dit une autre voix…DIT LUI !!!!!!!!!!!! dit la première voix

- RETOURNE TE COUCHER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Gareph avait dit cette phrase de sa puissante voix de Dragal et ses traits s’étaient un peu déformés. Khiaria recula de quelques pas et Azharh se leva brusquement.

- Qu’et-ce qu’il y a dit’il dans un souffle
- Rien….c’est ELLE !!!!!!!!! qui me fait chier……….
- Tout le monde te faire toujours chier….dit Azharh. Khiaria n’aurait jamais pu faire une chose pareille.
- Pffff depuis que tu la vu on dirait que tu ne voit rien de ce qu’elle peut faire répondit Gareph…Moi je pars immédiatement plus vite ma être rendu chez moi, mieux je vais me sentir.

Ils repartirent en direction de la taverne, le soleil ne s’était même pas encore levé à l’horizon. Ils marchèrent de même toute la journée ne se reposant qu’à petit intervalle.

- Tu pourrais te calmer dit Azharh en direction de Gareph lorsque la nuit fut tombée et qu’ils continuaient à marcher.
- On se reposera quand nous serons rendus à la taverne. D’après mes calculs nous sommes à environs trois jours de marche.

Azharh et Khiaria avait beaucoup moins de temps à parler vu qu’ils devaient marcher rapidement afin de ne pas perdre de vue Gareph qui ne montrait aucun signe de fatigue. La nuit tomba et Gareph ne s’arrêtait toujours pas.

- Ca suffit !!!!! dit Azharh, Tu veux nous tuer ?
- Arrête, tu est capable d’en prendre dit Gareph.
- Moi oui, mais pas elle !!!!!!!!!

Khiaria fit un pas et tomba sur le sol. La fatigue l’avait totalement envahi et elle sombra immédiatement dans un long sommeil.

- Bon…mon plan a très bien fonctionné.
- Ton Plan !!!!! demanda Azharh passablement outré.
- Exact dit Gareph, je lai tellement fatigué qu’elle ne se réveilleras pas en plein milieu de la nuit me demandant des questions qui ne la regarde pas !!!!
- Tu es vraiment pire qu’un sadik des fois…… dit Azharh qui avait l’air écœurer de l’attitude de son ancien écuyer.
- MERCI !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Il y a des moments où je regrette presque d’être brave !!!

Azharh lui tourna le dos et se coucha. Tu est devenu fou Ferag se dit’il dans sa tête. Il parvint à se calmer après de long moment et s’endormi profondément. Gareph sauta en haut de l’arbre le plus prêt et se reposa également. Lorsqu’il se réveilla, le soleil se levait à l’horizon. Il regarda vers le sol. Azharh et Khiaria dormait encore. Il se laissa tomber au sol et alla réveiller Azharh.

- Tien je n’avais pas remarqué dit Gareph. Nous somme plus prêt de la taverne de ce que je croyais. Regarde nous voyons la chaîne de montagne qui l’entoure d’ici. Si on marche à la même allure qu’hier nous arriverons dans la soirée.
- Ouais dit Azharh, mais je crois que nous allons aller plus lentement. Nous arriverons alors cette nuit. Bon je vais réveiller Khiaria, tu serais bien aimable d’aller chercher de la nourriture.
- Hum…je vais aller voir.

Gareph s’envola assez haut et regarda les environs. Il aperçu une petite rivière, il s’y dirigea rapidement et regarda dans l’eau clair. De nombreuse truite montait le faible courant.

- Héhé on est chanceux ce matin se dit Gareph.

Un mince épieu de glace se forma dans sa main droite et il plana au dessus de l’eau calme.

- Bonjour dit Gareph à un groupe de pêcheur situé non loin de sa position

Les pêcheurs levèrent la tête et aperçurent un homme avec des ailes qui plantaient un épieu de glace dans l’eau clair en ressortant à chaque fois un poisson. Ils le regardèrent un moment et retournèrent à leur perche.

Lorsque Gareph eut attrapé une dizaine de prises, il se dirigea vers l’endroit où ils avaient dormi la vieille. Il se posa un peu plus loin de leur position et se dirigea vers eux. Gareph avait encore des doutes envers la petite Khiaria. Surtout avec ses maudites questions. Lorsque Gareph arriva, un feu crépitait et comme Gareph aurait pu deviner, Azharh et Khiaria était reparti dans une discussion longue et interminable.

- J’ai ramené du poisson, il y a une petite rivière pas loin.
- Bien bien dit Azharh en ne détournant pas la tête.

Gareph soupira et commença à préparer les truites. S’il aurait été seul il en aurait mangé quelques crus mais du se résigner à manger du poisson cuit. Apres leur repas, ils reprirent la marche en direction de la taverne. La journée passa sans grosse péripétie. Quelques petits nains sadiks prirent la fuite en les voyant arrivé, leurs réputations les précédents. Ils prirent un léger déjeuner avec quelques lièvres trouvé ici et la et ils continuèrent leurs routes. Lorsque le soir tomba, ils se trouvèrent à la racine de la chaîne de montagne entourant la taverne.

- Est-ce qu’on pourrait s’arrêter ? demanda Khiaria. J’ai une grande douleur aux pieds. On pourrait continuer la route demain.
- Non dit Gareph, je ne veux pas rester une nuit de plus dehors. Encore 1 heures et nous y sommes.
- On pourrait peut-être se reposer un peu avant de continuer dit Azharh.
- D’accord D’accord faisons comme MADAME le veut….dit Gareph dans un ton qui n’était pas du tout bienveillant.

Il se laissa choir sur une vielle souche et commença à tracer des formes sur le sol avec ses doigts. Khiaria qui était assis près de lui le regarda attentivement ainsi que Azharh.

- Que fais tu ? demanda Azharh
- Je m’amuse j’ai le droit non ?
- Bien sur bien sur…mais….
- MAIS quoi ???????
- Rien rien…..je me demandais juste qu’elle allait être le résultat.
- Tu verras.

Ils attendirent encore quelques minutes et lorsque Gareph eut terminé, les formes prirent une couleur bleue et de minuscules balles de glace se mirent à tournoyer laissant derrière elle une traînée de givre. Khiaria ressentit du froid sur sa jambe et regarda dans sa poche. Son porte-bonheur brillait d’un éclat qu’elle n’avait jamais vu.

- Comment est-ce possible ? Est-ce que cette écaille réagirait à cet homme étrange ?

Soudain l’éclat tomba et l’écaille reprit sa couleur normale avec sa petite aura bleue. Elle leva les yeux vers l’endroit où étaient les boules de glace. Elles avaient disparu et le dessin au sol également. Gareph regardait les minuscules étoiles qui apparaissaient dans le ciel à mesure que le soleil cédait la place à sa sœur la lune. Ils restèrent ainsi de longs moments, et pour la première fois depuis le début du retour, personne ne parlait. Le calme suprême.

- Bon nous nous sommes assez reposé dit Gareph. Rendons-nous à la taverne avant qu’il ne soit trop tard. Et si elle pleure encore donne lui de la B-F.
- B-F ? demanda Khiaria intéressé.
- Une boisson pour brave. Elle apaise la douleur et l’esprit de celui qui en boit. Elle peut même soigner les blessures si prit en grande quantité.
- Ah d’accord dit Khiaria.

Ils continuèrent leurs routes vers la taverne. Ils prirent le chemin qui montait dans la montagne, celui le plus souvent utilisé par les différentes caravanes qui faisait quelque commerce avec la taverne. Le chemin était protégé des avalanches et autres intempérie par une ancienne magie que Stalfos avait utilisé. L’ascension était longue mais sas difficulté apparente. Ils arrivèrent au sommet et aperçurent la plaine, la forêt, le lac, la rivière. La taverne était située un peu plus loin sur une colline verdoyante. À proximité de celle-ci on pouvait apercevoir la montagne de Feragoner dont le sommet luisait d’un éclat bleuté.

- Elle est bizarre cette montagne dit Khiaria. Elle est très différente des autres aux alentours.
- Au commencement elle était comme toute les autres, je l’ai juste remanié à ma façon. C’est ma maison cette montagne.
- Ah dit Khiaria, tu es bien bizarre. Pour vivre isolé des autres.
- Bah j’y suis habitué. Commence pas ma psychologie tu va en être au même point dans encore dix ans. Bon moi je descends.

Ils descendirent la pente qui était beaucoup moins prononcé de ce que Khiaria pensait. Ils arrivèrent sur la plaine et marchèrent en direction de la taverne. Ils arrivèrent devant la porte de celle-ci et Gareph l’ouvrit.

- Ah vous voila enfin dit Stalfos.
- Ouais nous voila ENFIN !!!! dit Gareph.
- Bienvenue à toi Khiaria dit Stalfos d’un ton bienveillant
- Euh……bonjour dit’elle en forçant un sourire.
- Où est Pistachou ? demanda Azharh
- Elle dort dit Stalfos.
- Ah ok….et Ezekhorh ?
- Il va bien, amis il est bizarre depuis qu’il est rentré. Des fois il ne finit pas ses phrases, son écriture se trouve déformé la plupart du temps…..


- Quel bel endroit répondit une voix enjouée et puissante.

Gareph se trouva aspiré dehors de son rêve. Du haut de son arbre il regarda autour de lui. Khiaria venait d’arriver avec Azharh. Ils étaient de l’autre coté de la rivière et s’Assirent sur l’herbe verte. Gareph les regarda du haut de son arbre. Il ne pouvait pas comprendre ce qu’ils se disaient. Soudain, Azharh sembla troublé. Ils parlèrent encore et cette fois c’est Khiaria qui semblait fâchée. Azharh se leva et s’éloigna rapidement. Khiaria se leva et coura vers Azharh. Gareph redoutant quelque chose forma une boule de glace qu’il tira juste en face de Khiaria qui s’arrêta net. Gareph sauta de son arbre et marcha sur l’eau en direction de Khiaria. Elle trouva fascinant le fait que l’eau se transforme en glace lorsque le pied de Gareph arrivait pour toucher le liquide. Lorsqu’il posa le pied sur l’herbe en face d’elle, le pont de glace fondit instantanément et Khiaria regarda Gareph. Azharh se retourna et aperçu Gareph en face de Khiaria l’air menaçant.

- Laisse Ferag !!!!! C’est mes affaires, pas les tiennes.
- OK !!!! j’ai pensé qu’elle allait peut-être te faire du mal dans le dos !!!
- Non ça va…..elle n’oseras jamais……enfin je crois.
- D’accord je te laisse à tes suppositions. Moi je retourne relaxer dans mon arbre.

Gareph sauta de l’autre coté de la rivière et sauta au somment de l’arbre où il était couché quelques minutes plus tôt. Khiaria le regarda aller d’un œil mauvais.

- Tu seras dans les premier à payer ta curiosité se dit’elle.

Elle rattrapa Azharh qui se dirigeait vers la taverne.

[La_Pistachou]

Encore un autre jour se levait sur la Taverne. Habituellement, Stalfos devait être derrière son comptoir en train d’épousseter les bouteilles de boissons non-alcoolisées mais depuis un certain temps, le Mage ne trouvait plus le sommeil, ce qui lui permettait de faire de longues ballades nocturnes. Ses nuits étaient hantées par des songes torturés, emplis de haine, de destruction, de chaos. Lié par une amitié pourtant inaltérable, il commençait progressivement à trouver son ami Feragoner un tantinet déplaisant, voire extrêmement enrageant. Si la Raison n’avait pas le moindre contrôle sur son esprit, le Mage aurait certainement débarrassé le monde ici-bas de ce lourdaud (Ferag, ne prends pas ça personnellement surtout hein).

Quant à Feragoner, la rancœur envahissait petit à petit son esprit. Il ne pardonnait aucunement à son ancien chevalier mentor de faire ainsi souffrir son épouse à qui il excusait entièrement son ressentiment et sa jalousie. Après tout, c’était dans la nature humaine que naissaient les plus vils défauts ; si les mondes étaient peuplés de dragons asservissant la race humaine, tout irait certainement mieux. Le dragon commençait à subir des transformations psychiques surprenantes En plus de cette haine latente, d’autres déviances s’ajoutaient : il devenait odieux, vicieux et son ancienne animosité sadique prenait le dessus sur sa bienveillance brave.

Pistachou, de son côté, bouillait à l’idée de savoir son mari continuellement avec Khiaria . Dans un premier temps, la naine se délassait régulièrement dans le jardin que lui avaient confectionné ses amis. La neige avait magiquement recouvert l’herbe d’un tapis blanc qui crépissait à chaque pas. Les arbres nus n’empêchaient plus le vent de s’engouffrer dans l’havre de paix. Alors une douce brise planait inlassablement dans les méandres du parc. Mais, depuis quelques temps, Pistachou ne prenait même plus la peine de s’attarder dans cet endroit. Alors, comme si le microclimat était lié à la naine, le doux vent qui sifflotait auparavant fut chassé par de fortes rafales, faisant trembler ciel et terre, les arbres frêles fléchirent sous la force démesurée du vent, entravant les allées détruites, la neige qui tombait à petit flocon dévalait du Ciel violemment et formait une épaisse couche sur le sol, recouvrant toutes les petites plantes qui ne repousseraient certainement pas au prochain printemps.

Le Chaos s’infiltrait lentement dans chaque parcelle de la Taverne, détruisant petit à petit tous les acteurs de sa vie autrefois si joviale. Ezekhohr était le seul à s’en rendre compte. Il ne pouvait pas laisser l’ensorceleuse ravager ainsi son entourage. Alors un soir, Azharh vaquant pour une fois à une autre occupation, Khiaria était assise seule à une table près du feu. Ezekhohr la rejoignit.

« Bravo, je tiens à te féliciter ma petite … Jamais je n’aurais imaginé que tu puisses les monter les uns contre les autres comme ça …

-Laisse moi tranquille, dit elle froidement. Mes affaires ne te regardent pas et un conseil, si tu veux que tout se passe sans gros dégât, reste en dehors de mon chemin… »

Comme le Chevalier l’empêchait de quitter sa chaise, elle dégagea le passage et se leva brusquement. Mais il lui saisit le bras et la contraignit à se retourner, face à lui.

« Je ne sais pas pourquoi tu fais tout ça mais sache qu’il n’est pas encore trop tard pour réparer tes erreurs … »

Khiaria se débattit jusqu’à ce qu’Ezekhohr lâche prise. Elle n’attendit pas le retour d’Azharh pour quitter les lieux.

Dehors, personne à l’horizon. La neige tomba encore et toujours, on entendait les chevaux qui, ne s’étant pas habitués aux tempêtes de neige, s’agitaient dans les écuries. La jeune fille ne voyait pas à plus de 3mètres devant elle. Désorientée par les dernières paroles du Chevalier, elle piétinait le sol verglacé, errant sans but ni repère. Soudainement, une silhouette bleuâtre se dessina à quelques pas de distance, elle avançait lentement vers elle. Ne sachant ce que cela pouvait être, elle resta immobile et observa la forme s’approcher.

« Tiens, tu te ballades sans ton chevalier servant maintenant …. »

Elle ne reconnut pas cette voix féminine qui traduisait une rage intense. La silhouette s’arrêta à un mètre mais Khiaria n’aperçut pas le visage caché par une capuche. Une forte bourrasque s’abattit sur les protagonistes, dévoilant le visage de l’Inconnue… c’était Pistachou (bien sûr lol) Elle affichait un sourire machiavélique, expression que nulle n’avait jamais aperçu sur le doux visage de la naine. Malgré la neige déferlant entre les deux naines, on pouvait discerner que les yeux de Pistachou autrefois d’un bleu profond devinrent noirs ébène. Aucun sentiment n’émanait de ce regard pourtant si expressif.

Khiaria fit un pas en arrière, espérant se rapprocher lentement de la Taverne.

« Pourquoi fuir ? Réglons nos différends ici, à l’abri des regards …. »

Alors Pistachou chargea sur elle. Même si l’une maîtrisait mieux la magie, l’autre était menée par sa véhémence et sa jalousie. Une fois à proximité, elle bondit félinement sur la proie et l’immobilisa à terre. Khiaria restait impuissante car elle n’était pas habituée aux combats sauvages et barbares. L’archère saisit de son carquois une flèche que lui avait confectionné Feragoner. L’arme s’abattit sur le corps de la petite une fois au bras. Un cri perçant résonna dans la tempête et arriva même aux oreilles d’Azharh, assis au comptoir de la Taverne. Il accourut.

Pistachou transperça une deuxième fois Khiaria, lui amochant son doux minois. Elle entreprit de l’achever en plantant la flèche dans son cœur mais un bras la retint. Ce même bras la projetta violemment à quelques mètres du corps. Quand elle reprit ses esprits, elle aperçut Khiairia blottie dans les bras de son bien-aimé …

[Azharh]

Pistachou hésita un long moment. Elle n'osait pas lever son regard vers le visage de Azharh. Des sentiments très contradictoires de douleur, de haine, de désespoir, de honte l'envahissaient tour à tour.
Son front la faisait grandement souffrir : elle avait dû heurter une racine ou une pierre lorsque son "tendre" époux l'avait projetée en arrière...

Elle finit par relever la tête, et son regard croisa celui de son mari... Pendant un cours instant, une atroce douleur pris le dessus sur toutes les autres, lors de cet instant précis où leurs regards se mêlaient. Pendant ce cours instant, Pistachou regretta amèrement ce qu'elle avait fait.

Azharh était sidéré. Ses yeux, noyés de larmes, fixaient avec une immobilité alarmante son épouse, une profonde incompréhension mêlée d'une intense douleur pouvait se lire dans le vert de ce regard. Des millions de pensées toutes plus atroces les unes que les autres se bousculaient dans la tête du Chevalier, à tel point qu'il pensait qu'elle allait exploser.

Pourquoi ??? Pourquoi ????

Et, par dessus tout, il avait le sentiment profond que l'agissement de Pistachou était totalement immonde, et qu'un tel acte était pire que de la simple jalousie entre rivales...

Pauvre fou qu'il était !!! Si perçant, si perspicace quand il s'agissait des autres, et pourtant si aveugle en ce qui le concernait !!!! Jamais il n'avait imaginé un seul instant que cette superbe naine, Khiaria, si sympathique à ses yeux, pouvait avoir des vues sur lui. Jamais il n'aurait pensé qu'une personne aussi bien sous tous rapports aurait voulu tenter de le séduire, malgré la présence de Pistachou.

Pourtant, c'est bien ce qu'elle lui avait à demi avoué, l'autre jour, prêt de la rivière, lorsque Ferag avait fait intrusion...

Azharh, voudrais-tu qu'il se passe quelque chose de sérieux entre nous ?

Cette phrase, prononcée d'une voix si douce et tentatrice, résonnait encore dans sa tête comme un marteau battant le fer sur une enclume... et le fer aurait aisément pu être remplacé par son cerveau, tant le chamboulement intérieur en lui était grand.

Il était maintenant certain que l'animosité de sa femme à l'égard de la jeune naine n'était pas si injustifiée que ça, finalement... mais cela n'excusait en rien son acte.

De son côté, un peu remise de ses émotions, Khiaria bouillonnait d'une grande rage intérieure.

Salope !!! Tu vas payer !!! Je vais te faire souffrir !!!

Aussi avait-elle essayé de pénétrer l'esprit de Azharh, pour profiter de cette occasion inespérée de détruire sa rivale de façon définitive. Mais elle avait tout de suite renoncé : le chaos total qui règnait dans l'esprit du Chevalier était si grand qu'elle avait elle-même du mal à garder les idées claires lorsqu'elle se trouvait à l'intérieur.


Après plusieurs minutes, alors qu'aucun des trois protagonistes n'avait bougé d'un cil, Ezekhohr, puis Gareph et Stalfos arrivèrent sur les lieux du drame. Feragoner voulu crier quelque chose, mais Stalfos lui enjoignit violemment de se taire. Ezekhohr était tétanisé.

Stalfos s'avança vers Khiaria, toujours cramponnée aux bras de Azharh, mais celui-ci n'y prêta guère attention. Le Maître de l'Ordre prit délicatement la jeune naine blessée dans ses bras, la déposa un peu plus loin, et entreprit de soigner sa plaie sanguinolente. Par chance, les yeux avaient été épargnés, et les sciences combinées de Stalfos et de Gareph (mis à contribution, malgré lui, bien qu'on ne puisse pas dire qu'il aurait refusé, tant le spectacle de cette jeune et jolie naine atrocement blessée était attristant) furent mises en oeuvre pour effacer les traces du visage de Khiaria. Le résultat fut d'ailleurs surprenant : aucune trace de l'affrontement ne restait visible après les soins prodigués par les deux Chevaliers.

Azharh et Pistachou était toujours comme les autres les avaient trouvés : ils se fixaient avec une intensité tellement chargée de douleur, de peine, que les autres pouvaient sans grande peine les ressentir.

Azharh finit par se lever... Il se dirigea vers Pistachou...
Celle-ci ne fit que le suivre du regard, paralysée... Les pensées les plus atroces se bousculaient en elle :

Il ne m'aime plus !!!!
J'ai blessé Khiaria, il me déteste maintenant !!!
Salope !!! J'aurais ta peau !!!
Que vais-je devenir ???
Il va me tuer ???
Il s'approche...

Azharh arriva à la hauteur de Pistachou... Lentement, il fléchit un genou devant elle, la regarda fixement dans les yeux... Un filet de sang perlait du front de la naine, détail qui accentuait encore la détresse qu'on pouvait lire sur son visage.

La main droite de Azharh partit comme une flèche... Dans un claquement sec, la tête de Pistachou pivota vers sa doite... Il y eut un grand silence... Tous les Chevaliers, qui regardaient dans leur direction, étaient tétanisés... Gareph, la bouche grande ouverte, faisait des courants d'air... En Ez, quelque chose venait de se briser, et Stalfos semblait ne plus rien comprendre...

Mais la plus étonnée de tous était sans conteste Pistachou... Il n'avait jamais porté la main sur elle depuis le jour fatidique où leurs destins s'étaient liés à jamais... Une larme coula sur sa joue meurtrie...

C'est donc ainsi que tout va finir entre nous ??? Quelle idiote !!! Je l'ai vraiment perdu là... Il ne m'aime plus...

Azharh se pencha alors un peu plus sur elle. Dans un réflexe inné, elle recula, se protégeant le visage de ses bras, l'air craintif, dans l'attente d'un second coup... qui ne vint pas.

Au lieu de ça, Azharh lui pris les bras, les baissa délicatement, la regarda quelques secondes dans les yeux. Un léger sourire s'esquissait sur son visage. Il déposa sur les lèvres de la naine un tendre baiser, avant de sombrer dans l'inconscience.

Dans un certain sens, les Chevaliers étaient soulagés... Pendant un moment, même Stalfos avait douté de ce qu'Azharh allait faire, et il se tenait prêt à intervenir afin de prévenir tout incident fâcheux.

Pistachou était complètement désorientée... Elle ne savait plus du tout quoi penser, mais une petite voix dans sa tête lui disait :

Serait-ce possible......
...qu'il m'aime toujours ???

Stalfos s'approcha afin de soigner la blessure de Pistachou, Gareph et Ezekhohr se chargèrent de ramener Khiaria et Azharh, toujours inconscient, à la Taverne.


Khiaria jeta un dernier regard en arrière, vers Pistachou...
La réaction de Azharh l'avait grandement surprise, et elle commençait à se demander si tout ce qu'elle faisait valait vraiment la peine... Pourquoi s'acharnait-elle sur eux ??? Finalement, que lui avaient-ils fait ???

Et surtout, elle fut dès ce moment persuadé d'une chose : Azharh aimait Pistachou, et elle ne pourrait sûrement rien y changer...

[Feragoner]

Bon je sais que Helvina commence a douter mais bon.....elle à un compte à régler avec Gareph alors.....

ah oui lol...mon personnage va etre un peu off dans les prochains post

-----------------------------------------------------------------------------------------

- Je prend Azharh dit Gareph après que Stalfos leur eu donné l’ordre de les ramener à la taverne. Je ne touche pas à cette chose, en désignant Khiaria.
- Ta gueule Ferag dit Ezekhorh prend Az et amène toi.

Khiaria regarde une dernière fois vers l’arrière, Stalfos s’approchait d’une Pistachou en pleurs qui avait quelques convulsions encore sous le choc de ce qu’il s’était passé. Elle rentra dans la taverne suivie de Ezekhorh et de Gareph. Lorsque Ezekhorh la rentra dans sa chambre, il ferma la porte immédiatement et la ferma à clef. Pour oublier cette soirée mouvementé et douloureuse, elle se concentra sur certains faits. Surtout celui de M.Gareph. Malgré son apparence, elle savait qu’il n’avait rien d’humain. Elle trouvait aussi bizarre qu’il y ait comme deux noms. Elle l’avait toujours entendu sur l’acronyme de Gareph, mais ce soir tout le monde l’avait appelé Ferag. Elle se souvint également, que lorsqu’il était à l’auberge du Pigeon Voyageur, que Gareph voulait toujours marcher et Azharh lui disais qu’on aurait pu être ici beaucoup plus tôt si on avait volé. Malgré l’afflux de questions qui trottaient dans son esprit, elle s’endormi promettant à elle-même d’en savoir un peu plus sur cet homme mystérieux.

Gareph posa Azharh dans son lit. Il lui fit boire une gorgé de B-F afin d’apaiser son esprit torturé. Ezekhorh arriva quelques secondes plus tard :

- Il va bien ? demanda t’il
- Tu connais Az, ce fut un immense choc pour lui. Mais bon descendons.

Ezekhorh et Gareph descendirent à la taverne. Ils prirent un verre et attendit. Pistachou devrait vraiment être bouleversé pour que ça prenne autant de temps.

- Cette Khiaria…..c’est elle la cause de tout ceci….dit Gareph dans un langage mauvais
- La ferme dit Ezekhorh……tu met touts ce qui nous arrive sur la faute à cette petite.
- Tu va pas t’y mettre aussi caliss, Tsé……tout le monde croient que c’est la petite innocente qui est toute gentille. Si tu t’y mets aussi je vais virer fou……

Ezekhorh aurait pu dire à Ferag qu’il avait raison mais quelque chose le retint. Il ouvrit sa bouche mais Gareph parla avant lui :

- ARGHHHHHH j’ai trop été en forme humaine trop longtemps…..je commence à virer comme vous avec vos problèmes émotionnel et tout. Je retourne à ma caverne.
- Ferag…… ???
- Oui………Quoi !!!?
- F L A R A dit Ez en énumérant chaque syllabe lentement.

Feragoner lui lança un regard extrêmement mauvais et parti rapidement. Ezekhorh eut un petit rire. Plus on est intelligent, plus on ressens des sentiments, cela n’a pas rapport avec la forme humanoïde se dit Ezekhorh. Tu aurait du t’en rendre compte Ferag. Il finit son verre et alla se chercher un tonneau, il en avait grandement besoin.

Lorsque Feragoner sortit de la taverne, Stalfos parlait encore à Pistachou. Il les ignora, se métamorphosa en sa forme de Dragal et se rendit à sa caverne. Il rentra rapidement et activa toute les protection. Les lustres en glace et les torches s’allumèrent d’un feu bleu qui refroidit rapidement l’endroit. Feragoner plongea dans le lac artificiel au fond de sa caverne et se rendit dans sa chambre. Pour la première fois depuis longtemps, il eut un sommeil paisible et calme où il pu se reposer entièrement.


Le soleil se levait dans la chambre de Khiaria. La chaleur de l’astre du jour vint lui caresser la joue et elle se réveilla. Elle se leva, fit sa toilette et se regarda dans le miroir. Il n’y avait aucune cicatrice apparente sur son visage, ni sur son bras droit. Juste le souvenir de la douleur et du visage de celle qui l’avait pendant quelques secondes défigurées. Elle sorti de sa chambre et descendit les marches jusqu’au rez de chaussé. Il n’y avait personne ce matin la, ce qui est plutôt étrange. Normalement celui nommé Stalfos serait en arrière du comptoir et quelques nains serait assis aux différentes tables afin de prendre leurs petits-déjeuners. Elle n’aperçu pas celui qu’elle voulait voir. Gareph était en effet absent. Elle sortit de la taverne et regarda en direction de sa montagne. Elle luisait d’un pur éclat blanc avec le soleil matinal. Elle commença à marcher lentement en direction de la montagne, elle suivit le petit sentier de terre jusqu'à la racine de la montagne. Elle s’arrêta soudain. L’herbe verte disparaissait pour laisser place à un chemin de glace bleu qui montait vers le sommet de la montagne. Elle fit quelque pas sur la paroi glacée qui contrairement à ce qu’elle pensait n’était pas du tout glissante.

- Ca va être facile… se dit’elle

Elle marcha entre deux colonnes lorsque un deux éclairs bleus surgirent. Elle fit un bond par en arrière et ils touchèrent la glace. Elle prit un morceau de glace qu’elle tira entre les deux colonnes. Le petit morceau fut rapidement réduit en quelques milliers de petit morceau.

- Pas question que je passe par la. C’est un vrai fou ce Gareph.

Elle décida de retourner au même endroit où elle l’avait vu dans la forêt. C’était assez loin à l’intérieur de la forêt alors elle allait être toute seule, afin d’accomplir ce qu’elle pensait faire. Elle allait faire payer à Gareph sa curiosité. Elle se dirigea vers la forêt et lorsqu’elle arriva y attendit que Gareph viennent y faire son tour. Elle ne pouvait attendre trop longtemps sinon tout le monde commencerait à la chercher et elle serait vite découverte. Elle se cacha dans un buisson et attendit patiemment qu’il arrive.


Feragoner se réveilla dans sa chambre, il s’étira de tout son long et plongea dans l’eau glacée. Il prit son élan et sorti de l’eau à une vitesse faramineuse. Il atterrit sur le pont de B-F à la suite de 2-3 battements d’ailes et se prépara à sortir. L’atmosphère présente de la taverne ne lui convenait guerre en ce moment. Voir ses chicanes d’humains l’énervait. Il se dirigea alors vers la Forêt, où il pourrait aller se chasser un déjeuner digne d’un dragal. Il marcha sur ses grandes pattes en direction de la rivière. Il avait faim de poisson et la rivière était de loin très poissonneuse.

Khiaria restait caché dans son buisson lorsque le sol se mit à trembler quelque peu. Elle regarda vers la rivière et ne vit rien d’inhabituelle. Lorsqu’elle vit l’arbre devant t’elle pencher terriblement et l’immense Dragon bleu en sorti elle recula dans le fond de son buisson. De la sueur commençait à perler. Elle sentit quelque chose bouger dans sa poche et elle sorti son porte-bonheur. Il vibrait et brillait encore plus que les autres fois. Elle le remis dans sa poche et regarda le dragon plus attentivement. Il pêchait en plongeant sa griffe dans l’eau et en mangeant les poisson qui volait dans les airs. Après plusieurs minutes, elle vit le dragon se reculer un peu à l’ombre des arbres et il ferma les yeux. Elle traversa la rivière à la nage et s’approcha du dragon qui digérait assoupi. Elle posa sa main sur sa tête et pénétra dans son esprit. La barrière mentale du Dragal fut vite réduite à néant. Khiaria elle regarda le maximum de souvenir qu’elle pouvait trouver. Elle s’aperçu que les sentiments les plus forts était sur une certaine Flara. Khiaria se senti éjecter de l’esprit de cet être et se trouva emprisonné par une patte puissante. L’immense gueule du Dragale à quelques centimètres de son visage.

- QU’A TU VU !!!!!!!! rugit’il

Khiaria paralysé par la peur ne dit aucun mot. Mais elle avait en main des armes puissantes. Des armes qui peuvent réduire à néant n’importe quel être vivant doué d’intelligence et de sentiments.

- QU’A TU VU !!!!!!!!!!!!!! demanda t’il encore plus fort….
- R…..ri….rien….balbutia Khiaria…
- MENTEUSE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Feragoner lui donna un coup de patte et Khiaria atterrit à quelques mètres plus loin. Elle se releva avec peine mais fut rapidement attrapé par la gorge par Gareph.

- Elle vous haïssait !!!!!!! dit’elle……….
- LA FERME SALOPE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Khiaria eut un sourire narquois et continua de plus belle :

- Elle fallait qu’elle te tue…….elle à jouer le jeu mais elle à essayer la B-F. Pauvre folle. Tous sont plan est tombé à l’eau à ce moment la…

Khiaria disait tout cela calmement, nuançant différente d’ose de son art de contrôler les esprits. Elle voyait que Gareph commençait à perdre le fil de son esprit alors elle continua.

- Elle méritait de mourir. De toute façon ton pouvoir n’était pas assez puissant. TU LA TUÉE !!!!!!!!!!!!

Elle avait dit cette dernière phrase avec tant de conviction que Gareph tomba sur le sol en pleurs.

- Arrête dit’il………
- Tu la tuée plus rapidement car tu savais qu’elle n’aurais pu survivre de toute façons.
- La…..la ferme……
- Tu veux m’empêcher de dire la vérité ? Oublie ça !!!!! Tu la tuée, tu refuse de voir la vérité. Tu voulais juste atténuer ta douleur lorsque tu la emmener dans les bois. Tu t’en foutais de sa vie….
- ………………
- On ne dit rien ????? Voila qui prouve ta culpabilité espèce de sans cœur !!! Et maintenant passons à d’autres aspect de ta vie veux-tu ?
- Avoue que tu as encore envie de tuer ton ordre ? Tes pulsions sadiks sont encore présentes.
- C’est faux……..
- Comme si les dieux aurait le pouvoir de changer une personne…..NON !!!! Tu es Sadiks et tu le resteras jusqu'à la fin de tes jours.

Khiaria attaqua Gareph sur tout les moments difficile de sa vie. Elle lui faisait à croire des choses fausses le démolissant de l’intérieur comme l’Ébola. Lorsqu’elle eut finit avec lui, c'est-à-dire 2 heures plus tard. Elle laissa derrière elle un Gareph au bord de l’agonie. Il restait couché sur l’herbe, marmonnant sans cesse des phrases intelligibles, des larmes coulèrent en permanence de ses yeux mornes.

Elle rentra à la taverne et alla s’asseoir à une table.

- Vous avez vu Ferag ? demanda Chteun
- Non dit Stalfos, je l’ai vu se rendre dans la forêt plus de bonne heure dans la journée et il n’est pas revenu.
- Bon je vais aller voir, Shein tu viens ?
- Oui oui j’arrive dit’il

Chteun et Shein partirent en direction de la forêt. Ils trouvèrent Feragoner couché sur le sol dans la même position que Khiaria l’avait laissé.

- FERAG !!!!!!!!!!! Ca va ?........
- Je l’ai tuée…….je suis un sadiks qui veut tuer tout le monde….Je suis un menteur, un meurtrier.
- Il n’a pas l’air dans son assiette dit Shein
- Je mérite juste de mourir, emmener moi sur le bord d’une falaise…….je …je veut en finir….avec ma vie cruel et mensongère.
- …………..Ramenons-le à la taverne. C’est la première fois que je vois Ferag aussi bizarre.

Shein se métamorphosa en ours et posa Gareph sur son épaule. Ils se rendirent rapidement à la taverne, Gareph toujours secoué de petites convulsions. Lorsqu’ils arrivèrent à la taverne, Stalfos et les autres posèrent Gareph sur un lit.

- Je ne suis pas au bon endroits…..le meilleur endroit pour les gens de mon espèces c’est dans la mort…..dit’il.
- EZ !!!!!!!!!!!!!!! cria Stalfos.
- Oui ?
- Dis moi il y a quoi dans l’esprit de Ferag, immédiatement. Il est loin d’être normal.

Ezekhorh rentra dans l’esprit de Gareph. Il en sorti aussitôt.

- Alors…….tu a l’air perturbé. Qu’a tu vu ? demanda Stalfos…
- La mort !!!!! rien d’autres. La mort et la désolation, bref son esprit est en grande partie détruite. Il n’y pas de remède hormis le repos….il ne doit voir personne et il faut le laisser dans son délire.
- Qu’est ce qui a pu causer son état ?
- Probablement une attaque psychique et pour faire cet effet à Ferag, elle à été longue et très puissante.
- D’accord bon…je vais mettre des enchantements autour de cette porte…..dit Stalfos. C’est le mieux que l’ont puisse faire.
- Et s’il se transforme en dragal ? demanda Chteun
- Cela n’arriveras pas assura Ezekhorh. Avec son état d’esprit, il ne serait même pas capable de marcher trois pas.
- Nous demanderons à Azharh lorsqu’il sera en meilleur état. Il est le meilleur pour sonder les esprits dit Stalfos, et il connaît bien Ferag, alors peut-être qu’il saura réparer certains souvenirs et cela avec ton aide Ez.

Ezekhorh acquiesça d’un signe de tête et ils sortirent tous de la chambre temporaire de Gareph. Le laissant seul dans son délire. Ezekhorh alla directement vers Khiaria et lui parla de façon à ce que personne ne puisse entendre :

- Tu n’y est pas allé de main morte sur Ferag….dit’il
- Il a payé sa jalousie dit’elle avec une certaine satisfaction.
- J’espère non seulement que lorsque le moment venu, le moment où tu prendras conscience de tes erreurs, tu lui rendras son esprit aussi sain qu’avant.

Ezekhorh se leva et alla au comptoir se prendre une B-F. Khiaria elle, se délectait de voir que son résultat avait été si concluant. Elle alla se coucher de bonne heure ce soir la, afin d’être prête à affronter la journée suivante.

[Ezechiel]

L'aube se leva sur une journée prometteuse, la tourmente de la veille s'étant levée, et sur une taverne bien terne ce matin la... Ezekhohr la parcouru des yeux. Nul rire, nulle chanson de saoulard, aucun nain n'était la à boire en cette fin de soirée... Stalfos essuyait toujours ses verres derrière le comptoir, mais on voyait bien que le coeur n'y était pas, surtout après s'être rendu compte qu'il frottait avec persévérance la même choppe depuis une bonne demi-heure... (celle la au moins sera propre !!! )
Depuis la veille, Gareph était totalement amorphe dans sa chambre, il n'accusait presque pas réception de ce qu'il entendait ou voyait... Helvina avait plongé son esprit dans un cercle vicieux, qui ne pourrait que aller en se dégradant, sauf intervention miracle...
Azharh ne s'était pas reveillé de la nuit, et se trouvait toujours en une somnolence des plus inquiétantes... Le vampire en avait d'ailleurs profité pour lui coller quelques bons coups de pied dans les côtes. Il n'y a rien de pire que de frapper sa femme... Et Ezekhohr était sur que pour une fois, Helvina n'était pour rien dans ce geste.
Pistachou était restée dans sa chambre. Sans doute avait-elle peur d'affronter le regard des autres ; peut-être pleurait-elle ce qui s'était perdu entre son mari et elle la veille ; peut-être encore était-elle déçue d'avoir loupé l'autre pouff . Toujours est-il qu'elle était restée dans sa chambre, et que visiblement elle ne comptait pas en sortir vu le "DND" collé sur la porte...

C'est dans une auberge enveloppée dans cette charmante ambiance que Khiaria descendit les escaliers, lancant un grand "bonjoooouuuuur !!!!" dans la salle commune, pour Ezekhohr et Stalfos... Elle sautilla jusqu'a eux, et alla meme leur faire la bise (elle a du courage quand meme... rapport au squelette quoi... ) Stalfos ne réagit pas, lancant juste un "bonjour." formel en réponse à sa salutation, mais Ezekhohr lanca a la jeune fille un long, long regard, très appuyé... Elle fit mine de ne pas s'en rendre compte, et dit sans avoir l'air de s'adresser à personne :

"-Ahh, c'est une belle journée qui s'annonce !!! J'irai bien me promener avant le petit déjeuner, pour m'ouvrir l'appétit ! Je reviens tout a l'heure !!!
-..."

Elle prit son manteau, et sortit dans la fraicheur matinale.


Stalfos regarda Ezekhohr, qui restait fixer la porte. Il plissa les yeux, essayant de comprendre le comportement étrange du vampire ces temps-ci... Il n'aurait pas dû être aussi affecté par cette histoire que les autres, et pourtant d'après les récits des différents protagonistes, il semblait bien que ce soit lui qui aie été atteint en premier par des troubles du comportement...

"-Tu sais que si tu as envie de dire quelque chose, il y aura toujours quelqu'un pour t'écouter.
-Je sais... Je sais que quand je pourrai dire quelque chose, quelqu'un sera toujours là pour m'écouter..."

Se méprenant sur le sens de ces paroles, Stalfos hocha la tête... Laissons lui le temps, il en parlera quand il sera pret...

Ezekhohr secoua lentement la tête... Il se leva et se dirigea vers la porte.

"-Je sors aussi."

Stalfos le regarda. Il avait très bien remarqué que lorsque Helvina avait fait la bise au vampire, sa main s'était -sûrement involontairement- étirée, et affinée... pour ressembler plus à une griffe qu'à une main...

"-Pas de conneries, Ez."

Ezekhohr s'arreta sur le seuil, comme frappé par la foudre. Il se retourna lentement, et Stalfos vit que des larmes de sang commençaient à couler sur son visage inexpressif...

"-Comment le pourrais-je ?!?"

La dessus, il se détourna rapidement, l'air d'être pris par une de ses maintenant habituelle nausée, et sortit rapidement.

L'air soucieux, Stalfos retourna à sa choppe.




Khiaria était allée vers le jardin bizarre de derrière la taverne ; elle trouvait cela ironique, de visiter le domaine de sa nemesis, comme si c'était elle la maitresse à présent. Elle fut un instant déconcertée par les changements de cet endroit : lorsqu'elle était arrivé ici quelques temps plus tôt, c'était un ravissant jardin ; maintenant, c'est tout au plus une terre en friche, balayée par des rafales de vent glacé... Khiaria rajusta son manteau autour d'elle et entra.

Partout autour d'elle, la végétation normale laissa place à une terre gelée, tant et tant que toute vie végétale se dépérissait lentement ; des allées de graviers s'étaient vues dispersées par le vent violent qui semblait régner ici, des arbustes déployaient péniblement quelques branches sans feuilles, noircies par la bise. Des Statues et des colonnes brisées gisaîent ici et la, vestiges de ce qui avait du être une vue enchanteresse...

Khiaria entendit alors, portée par les vents, une musique aussi glaciale que le lieu ou elle se trouvait, un son aigu assez irritant, porteur de désespoir... et de peur. Elle sourit, et tacha de se diriger vers la source de ce phénomène. Tout autour d'elle, il lui semblait qu'un orchestre lointain reprenait l'air joué, les longues plaintes de plusieurs orgues se joignant a la mélopée de ce qui devait etre une petite flute... S'interrogeant sur la nature de ce concerto lugubre, elle traversa plusieurs allées dévastée, rencontrant une énorme statue de licorne mise à bas de son socle ; elle se trouva ensuite dans une forêt sombre, menaçante, ou chaque arbre torturé semblait pouvoir prendre vie et attraper l'incongru visiteur...

Elle s'avança vers le centre de cette forêt maudite... La d'ou venait la musique. Et plus elle progressait, plus elle avait peur, une peur irrationelle, surnaturelle, car elle savait bien que si près de la taverne il ne pouvait y avoir un quelconque mal... Et pourtant, elle avait peur... Elle commenca a ralentir, se demandant si cela valait bien le coup d'aller voir ; elle regretta bientot d'avoir fait la fière, et d'être venue se balader par ici... Elle apercut alors a travers les arbres, ce qui semblait etre une grande clairiere... Elle suintait de peur, elle devait etre possédée par quelques fantomes ou mânes sans repos. Elle s'arreta complètement. Il lui semblait connaitre cet endroit... Sa froide logique lui assura aussitot que non. Finalement, ca n'a que peu d'interet... Elle fit alors demi-tour.

Elle marcha rapidement pour s'éloigner de cette sensation qui lui etreignait l'estomac, comme dans un étau... Et arriva bientot en vue de la clairière. Mais... Comment est-ce possible ??? J'ai marché tout droit, à l'opposé !! Cela ne se peut !!! Apres un bref instant de panique, elle se reprit, et refléchit à la situation. Elle devait avoir tourné en rond. Forcement. Elle prit bien ses repères par rapport à la clairière, et s'en éloigna a nouveau, lentement, pour être sûre de la garder dans son dos.

Lorsqu'elle se retrouva pour la troisième fois au même endroit, elle commenca à paniquer, et se mit à courir à travers les bois ; mais immanquablement, elle se retrouvait face à cet endroit, qui la révulsait, qui l'abhorait... qui la retenait... Elle se résigna, et fit lentement quelques pas vers ce lieu maudit... La peur anormale ne cessait de croitre en elle, pour la premiere fois elle n'était pas maitresse de ses actes et cela la troublait encore plus... Elle était redevenue une petite gamine, qui avait une frousse bleue d'un endroit, mais qui, comme dans les pires cauchemars, etait comdamnée à s'y rendre...

Les arbres s'éclaircirent soudain. Devant elle se tenait une immense statue de pierre, une grande guerriere armée d'un arc bleuté, si belle, mais si terrible, une expression de haine la plus pure marquait son visage de pierre noire... Des reflets bleutés ressortaient de cette sculpture, mais l'essence même en semblait du noir le plus absolu... Khiaria sentit ses jambes se dérober sous elle quand elle reconnu la guerrière ainsi représentée... Elle se retrouva à genoux, tentant de reprendre son souffle ; son coeur battait follement dans sa poitrine, son estomac semblait être ecrasé par une force invisible et surpuissante ; le sang reflua de ses tempes, et un voile noir descendit sur ses yeux, l'aveuglant presque ; la musique croissait en volume, et emplissait l'espace de son esprit, musique mortuaire, semblant vouloir l'étouffer, comme si elle voulait respirer dans une nappe de goudron mouvant... Puis, lentement, très lentement, toutes ces sensations refluèrent, et au bout de quelques temps elle pu à nouveau se lever... Sa peur était toujours aussi extrème, mais elle perevait maintenant aussi... du désespoir...

Elle releva les yeux vers la sculpture. Ce qu'elle avait pris pour des traits tirés par la rage ne devaient être qu'un reflet, ou une ombre provenant du pâle soleil ; toujours est-il que maintenant, la statue semblait n'éprouver qu'une grande tristesse, et c'était comme si il en avait toujours été ainsi... La musique s'était retirée de son esprit, mais demeurant toujours tapie dans l'air, et un chant funèbre aurait été plus joyeux à entendre... Elle remarqua alors une ombre aux pieds de la statue. Elle s'approcha prudemment d'Ezekhohr, sans meme se demander ce qu'il faisait ici...

“-Pourquoi m'as tu fait venir ici ? Parle !
-...
-Reponds, ou je vais chercher moi meme dans ton esprit !
-Sais-tu que tu es déjà venue ici ?”

Cette révélation pris Helvina de cours ; ne sachant pas quoi répondre, elle garda un silence renfrogné.

Ezekhohr continua comme s'il ne s'adressait meme pas a elle :

“-Nous avions bâti ce jardin pour Pistachou il y a quelques mois. La première fois qu'elle y était entrée, son émerveillement faisait chaud au coeur... Elle...
-Pourquoi me racontes tu tout cela ?
-... Elle s'était retrouvé ici de la meme manière que toi, attirée par cet endroit magique ; je crois que c'est la réunion de tous les sentiments qui la gouverne, ici se trouve le coeur du jardin, le coeur de Pistachou même ; evidemment, c'était beaucoup plus agréable en ces temps. Quand
-POURQUOI TU ME DIS TOUT CA ?!?
-Quand elle s'était retrouvée ici, Azharh l'y attendait, et ils sont sont retrouvés tous les deux pendant quelques temps, dans la paix la plus absolue... Non... Vous vous êtes retrouvés tous les trois, dans la paix la plus absolue...
-Que veux tu dire ?”

Ezekhohr sembla alors remarquer la présence d'Helvina à ses côtés. Maintenant qu'il avait retrouvé la petite, sa cécité s'était petit à petit dissipée ; Il ne l'avait pas montré jusqu'alors, mais a ce moment Helvina se rendit compte qu'il la voyait vraiment telle qu'elle était maintenant...

“-Dis moi, Helvina : Te souviens-tu de ton enfance ? Avec ce qu'il t'est arrivé, tu as peut-être quelques souvenirs.
-Pourquoi t'en parlerais-je ?
-Quel mal cela peut-il faire ? De toute facon tu peux aller effacer mes souvenirs à ton gré non ?”

Helvina regarda Ezekhohr dans les yeux... Il devait surement rechercher quelque chose, en lui parlant de tout ca ! Mais elle ne voyait absolument pas quel était son but... La peur en elle ne cessait d'augmenter en elle, pour atteindre un paroxysme ; elle lui était devenue physiquement douloureuse... Elle se refusa à sonder l'esprit de ce chevalier ; une fois lui avait suffit, elle ne tenait pas à subir a nouveau pareille torture... Sauf s'il le fallait vraiment.

“-De mon enfance il n'y a pas grand chose a dire... Grymin me gardait dans son laboratoire tout le temps, et...
-Je ne parle pas de cette enfance la.
- ? de quoi parles-tu alors ? J'ai passé tout mon temps avec...
-Non... Avant, tu étais ici avec nous... Tu dois bien avoir des sentiments, des impressions sur ces moments la...”

Ne sachant pas ce que le chevalier voulait, Helvina plongea quand meme dans ses souvenirs...

“-Je... Je me souviens d'un moment... enfin ; c'est plutot une vague impression... Je devait etre allongée quelque part ; je... sentais qu'il y avait quelqu'un a coté de moi... Je le savais extremement puissant, mais il m'inspirait confiance... Je... Je sentait qu'il était maléfique... enfin je crois... Mais je sentais qu'il ne voulait que me protéger, que je ne devais pas avoir peur de lui...
-Ah ! C'est flatteur que tu te souvienne de moi...
-... Comment cela pourrait etre toi ? Tu es un chevalier, pas une quelconque sorte de démon ou je ne sais quoi...
-Tiens... Tu avais plus de jugeote quand tu étais gamine visiblement... Toi plus que tout le monde devrait savoir qu'il ne faut pas juger les gens sur les apparences...”

Pendant qu'Ezekhhor parlait, Helvina le sentit se modifier légèrement... Il semblait se renfoncer dans les ombres, et pourtant il ne bougeait pas ; il semblait être entouré de ténèbres, pourtant ç l'instant le soleil du matin l'éclairait doucement... Ses yeux virèrent progressivement au rouge, ses ailes d'un blanc resplendissant auparavant s'assombirent à vue d'oeil... Un manteau d'ombres sembla se décoller de ses épaules, et gagna lentement du terrain autour de lui, s'étirant, se distendant, sans pour autant s'éclaircir...

Helvina hoqueta de frayeur, et commenca à reculer ; elle trébucha sur une branche et se retrouva à terre. Sa peur commenca à flamber en elle, et c'était comme si elle la dévorait de l'intérieur. Elle vit le chevalier, ou quoi qu'il fut, s'approcher, un rictus horrible sur les lèvres... Aidée par sa peur, elle projeta sur lui son esprit, de toutes ses forces, en lui intimant d'arreter immédiatement...

Mais elle se heurta à la muraille mentale la plus forte qu'elle n'aie jamais vu ; c'était comme s'il était immunisé à son Art, comme s'il s'était blindé contre les attaques de ce type ; Elle se sentit petite, insignifiante face a un monstre pareil... Elle crut qu'elle allait mourir lorsque la chappe d'ombre la dépassa, et se retrouva perdue dans les ténèbres, voyant les deux yeux de braise face à elle, et distinguant une silhouette horrible, déformée, avec des serres en lieu et place des mains, des ailes décharnées d'ou pendouillait quelques lambeaux de chair... Et ces yeux...si durs, si froids, si maléfiques... mais si attirants... je ne peux pas détacher mon regard du sien...

“-Ah !!!tu ne peux rien contre moi !!! J'ai déjà été asservi par un esprit, et je crois que je me suis protégé sans le vouloir contre de telles attaques...
-Mais... mais... l'autre fois je suis entrée sans problème dans ton esprit et...
-Tu es encore bien jeune, Helvina ! Ton Art peut se voir opposer une résistance... Et celle ci est ammoindrie par la fatigue, entre autres... As-tu déjà réussi à artiser alors que tu tombais de sommeil ? J'en doutes...
-Mais... Qui... QU'ES TU !!!!!!”

Helvina avait hurlé ces derniers mots, essayant de se libérer du regard du monstre pour fuir, fuir loin, loin de cette chose... Mais elle ne pouvait bouger, elle était bloquée par terre avec lui qui approchait... Avec ses yeux si horribles... si captivants... Il s'approcha encore, la contournant, et s'agenouilla près d'elle... Elle le regarda faire, hypnotisée, elle sentit ses serres glacée passer sous son corps, et la soulever comme un fétu de paille... Elle vit son visage s'approcher du sien... Elle vit les deux énormes canines dans sa bouche entrouverte... Elle aurait hurlé si elle en avait encore le pouvoir.

“Ne me reconnais-tu pas, à présent ??? Ne reconnais-tu tu pas la puissance maléfique, terrible, horrible qui était à tes cotés dans ces moments la ???”

Le vampire, car maintenant elle voyait bien ce que c'était un de ces seigneurs des mort-vivants, approcha encore son visage, et mit sa tête a coté de celle de la fillette tétanisée... Son cou se trouvait juste sous les crocs...

“Cette puissance si maléfique... Mais qui t'inspirait confiance, car elle te protégeait ??? Ne te souviens tu donc de rien ???”

La, elle sentit quelque chose de chaud couler dans son dos... Elle se dit qu'elle n'avait meme pas senti la morsure... Puis, les yeux hagards, exorbités, elle se rendit compte...

Non... Il pleure...

“Cette puissance maléfique dont tu n'avais pas peur... Car tu savais qu'elle ne pouvais pas te faire de mal ?”

Il se redressa, et soudain, elle le vit comme il l'était auparavant, comme s'il en avait toujours été ainsi : un chevalier au teint pâle, aux cheveux blanc cassé, avec des yeux lumineux... mais avec des larmes de sang coulant sur ses joues... Un rayon de soleil pointa timidement entre elle et lui... Elle se reprit, se releva aussi vite qu'elle le put, et commenca à reculer, sans jamais quitter le chevalier des yeux de peur qu'il se transforme à nouveaux ; lorsque qu'elle atteignit l'orée de la clairière, elle se retourna et courut, courut aussi vite qu'elle le put, courut sans regarder derrière elle de peur d'y voir quelqu'un... lorsqu'elle fut au bord de l'épuisement, elle s'effondra par terre, ne pouvant faire un pas de plus...

Et la... Elle se souvînt... des bras froids mais acceuillants chaque fois qu'elle tendait les siens, une main calme et rassurante qu'elle savait pouvoir trouver à coté d'elle au beau milieu de la nuit, un éclat de rire franc et contagieux alors que tous étaient rassemblés, et tout cela accompagné d'une aura de puissance certes noire, mais qui l'entourait et non l'opprimait, qui la protégeait et non l'oppressait... Un bouclier entre elle et le reste du monde... Elle se souvenait d'autres auras aussi, une bleue toujours agitée mais jamais menacante... Elle l'associa immédiatement à un dragon ronchon, toujours rugissant et pestant, mais à l'instant d'apres qui la regardait avec un regard attendri...

L'écaille qu'elle avait encore sur elle se mit alors à luire et à briller, et c'était cette aura la...

Maintenant le flot de souvenirs emportait son esprit, comme une rivière en crue peut labourer son lit en emportant tout sur son passage...

Plusieurs aura si fortes qu'elle avait pu les percevoir, qui étaient réunies autour d'elle, comme si elle était le centre de leur monde... Des flashs, des images, des visages flottant devant ses yeux, des personnes qui s'occupaient d'elle presque à chaque instant...

Elle se releva, hagarde, et marcha droit devant elle ; son esprit en ébullition ne cessait de revoir des images du passé, images dont elle n'aurait jamais du pouvoir se souvenir, mais qui savait ce que cette croissance accélérée lui avait fait ? Elle avait lu des livres, et s'était bien rendu compte qu'elle n'était pas comme toutes les enfants ; Elle se doutait bien que Grymin y était pour quelque chose, mais ne comprenait pas...

Elle se rendit alors compte qu'elle était arrivée à l'entrée du chemin ; elle s'arreta, hésitant, mais repris finalement son chemin.

Elle entra dans la taverne, les yeux baissés, et se dirigea vers l'escalier ; elle entr'apercut Stalfos, toujours avec la même choppe à la main, et Ezekhohr au comptoir, avec une BF entre les mains, l'air morne... Elle passa rapidement et monta dans sa chambre. Si Stalfos remarqua ses vetements completement déchirés par sa course en foret, ses cheveux totalement défaits, son visage démonté, il n'en montra rien.

Quelques minutes après le passage de Khiaria, Stalfos fit remarquer :

“-Tiens, Khiaria est rentrée.
-huhum.
-Elle n'a meme pas déjeuner... C'est mauvais pour les jeunes de sauter un repas.
-huhuuum.
-Remarque, au moins nous on n'a pas ce problème la...
-huhum...
-En plus, elle a oublié de laisser son manteau dans la penderie.
-Stal...
-Oui ?
-Tu ne penses pas qu'elle soit propre maintenant, ta choppe ?
-Hein ? Ah Oui ! ... t'as raison.”



Ezechiel.

[Azharh]

Khiaria était totalement bouleversée par ce flot de souvenirs qui jaillissait maintenant en elle. C'était comme si des eaux, longtemps retenues par un barrage, venaient de se déverser violemment en aval lorsque celui-ci cédait. Elle ne savait plus quoi penser, qui croire... mais elle voulait des réponses !!!

Elle courut donc vers la chambre où reposait Azharh. Elle frappa, mais personne ne répondit. Aussi, prudemment, elle ouvrit la porte et entra.

Elle regarda le Chevalier avec un regard plein d'amour. Bien que Grymin ne le lui ait jamais dit, elle sentait que cet amour, qu'elle portait à celui qu'elle savait être son père, était profondément malsain. Elle le ressentait, mais ne pouvait s'y résoudre que d'une seule façon : en le reconnaissant comme étant l'amour d'une fille pour son père, un vrai amour filial, ce contre quoi Grymin l'avait violemment mise en garde.

Elle s'assit donc prêt du lit, avançant une chaise au niveau de la tête de Azharh, et elle se pencha sur lui. Elle venait à peine de se remettre de la peur bleue qu'Ezekhohr lui avait fait subir, mais la volonté qui l'animait de découvrir la vérité était plus forte que tout. Aussi rassembla-t-elle toutes ses forces, en prévision du chaos dont elle allait être témoin, et plongea dans l'esprit de Azharh.

A son grand étonnement, celui-ci n'était plus du tout dans le même état insoutenable que la veille. Les pensées lourdes de peine, de doute, de douleur, avaient fait place à un calme flot de souvenirs, qui coulaient dans l'esprit du Chevalier comme un long fleuve tranquille dans un plaine verdoyante. Khiaria n'aurait point été étonnée si elle avait entendu des petits oiseaux chanter (ce qui ne se produisit pas, bien entendu...)

La jeune fille était pourtant devenue extrêmement hésitante. Elle se trouvait en fait maintenant dans la position de la personne qui sait que les réponses sont là, sous ses yeux, qu'elle n'a plus qu'à se pencher pour découvrir la vérité, toute la vérité, rien que la vérité... Mais elle hésitait...

Suis-je vraiment prête ???

Elle sentait quelque chose, dans son esprit, qui s'opposait avec vigueur à cette découverte de la vérité, quelque chose qui ne voulait pas qu'elle sache... Grymin ???

Elle prit alors son courage à deux mains et n'hésita plus : on lui avait depuis trop longtemps raconté des atrocités sur ses parents biologiques, il fallait qu'elle sache...

Tes parents ont voulu se débarasser de toi !!
Tu étais une plaie pour eux, tu étais maudite avant même ta naissance !!!
Ils ne voulaient pas d'enfant, ils ne voulaient pas devoir s'en occuper
Ta mère était une guerrière, et elle voulait le rester, tu n'aurais été qu'un fardeau...
Ils t'ont lâchement abandonnée, dans le froid glacial de l'hiver, promise à une mort certaine !!!
Quelle chance que je sois passé par là, que je t'ai vue et prise en pitié !!!

Toutes les paroles de Grymin revenaient maintenant en son esprit, et elle allait finalement savoir qui de lui ou du vampire avait dit la vérité...



Tout est sombre.... Non !! Pas tout !! Une légère lueur à l'horizon... elle croît !! Elle se rapproche ???? Il y a quelque chose dans la lumière... en fait, je vois par le regard de Azharh !!!!

Toutes ces fleurs, tous ces oiseaux !!! C'est sûrement le printemps !!
Et cette magnifique jeune femme, comme elle me ressemble !! Mais, c'est Pistachou... Comme elle semble différente... elle semble heureuse ??!!
Elle a un ventre tout rond... c'est... c'est moi ???

Azharh la prend dans ses bras... Qu'ils ont l'air heureux comme ça !! Je ressens même tout l'Amour qu'il lui porte, c'est fabuleux !!! Jamais je n'aurais pu le séduire, aurais-je mis toutes les chances de mon côté... Son Amour est trop fort !!!


La Taverne maintenant ??? Mais pourquoi sont-ils tous rassemblés au centre de la Grand'Salle ?? Un évènement important ?? Quelque chose ??? Je n'ai jamais connu cette joie qui emplissait la Taverne comme je la ressens dans ces souvenirs !!! Et ils se penchent tous vers... Ez ??? Il doit tenir un grand trésor dans ses bras pour que....

...mais... c'est... moi ????!!!

Ainsi il disait vrai ??? Et tout cet Amour qu'ils me portaient... comment ont-ils pu m'abandonner ???


Tiens, la nuit maintenant ??? Que fait-il ??? Il la veille... il veille Pistachou... elle semble pourtant dormir profondément...

Un cri ??? Qui vient d'en bas ??? Tiens, le soleil est levé maintenant... il va voir... Ez semble être dans tous ses états...

...

On... on m'a... on m'a enlevée ?????

...

Ce pourrait-il que... Grymin ????


Mais, que font-ils ??? Ez, Az, ils partent à ma recherche ???

...

Il ne m'ont pas trouvée...

...

Mais elle, elle ne veut pas se résoudre ???? Elle m'aime donc ??? Pistachou... ma mère...


Helvina n'en pouvait plus. Elle sortit promptement de l'esprit de Azharh. Ses yeux ruisselaient de larmes amères, mais elle savait, maintenant...
Durant toute sa courte enfance, on lui avait menti... Sans arrêt... On lui avait appris la haine envers ses parents, alors que ceux-ci avaient été terrasés par sa disparition, elle, la fille qu'ils avaient toujours chérie malgré les épreuves...

Cette révélation était un profond choc pour elle, elle n'aurait jamais pensé...


Un bruit léger de pas la fit sortir de ses pensées. Elle releva la tête. La porte de la chambre s'ouvrit, et Pistachou entra.

Lorsqu'elle vit Khiaria, son regard se durcit, mais fut immédiatement empreint de surprise : les yeux froids et sadiques dont la jeune femme l'observait d'habitude étaient remplis de larmes, et exprimaient non plus la haine, mais ce que Pistachou prit pour une pronfond sentiment de respect, voire même d'amour !!!

Helvina se leva rapidement et, sans qu'aucune des deux ne puisse dire un seul mot, elle courut s'enfermer dans sa chambre...

[Azharh]

La porte de la chambre où reposait Gareph s'ouvrit lentement, émettant un très léger grincement, à peine perceptible... Après un moment d'hésitation, Khiaria passa la tête par l'entrebâillement, suivi rapidement par tout le corps, qui vint se placer contre le bois de la porte, refermée rapidement et précautionneusement. Gareph était allongé sur le lit, au centre de la pièce, dans la même position que Azharh, qui dormait dans la chambre voisine. Mais contrairement à celui-ci, qui sommeillait dans une sérénité évidente, Gareph arborait les traits d'un être excessivement tourmenté...

Lorsque Shein l'avait retrouvé, par le plus grand des hasard, près du cours d'eau qui passait non loin de la Taverne, le pauvre était dans un état tellement lamentable que le coeur de l'Ours-Garou en avait été soulevé, comme par un profond malaise. Jamais il n'avait vu Feragoner, le fier Dragon des Glaces, pleurer si amèrement dans son délire. Il articulait des phrases dénuées de sens, jetait des mots à la volée, sans aucun ordre apparent, et martelait le sol autour de lui en hurlant un nom : ''Flara ! Flara !!!''. Il avait totalement perdu le contrôle de lui-même, et il se transformait fréquemment, passant alternativement de sa forme humaine à sa forme draconique, et laissait parfois même ces transformations inachevées, conservant là une aile, ici une queue, véritable chimère noyée de larmes salées...

On l'avait donc ramené à la Taverne et, faute de l'aide d'un ''mentaliste'' comme Azharh, Stalfos lui avait prodigué les soins nécessaires à ce que son état n'empire pas. Après plusieurs jours de délire, il avait fini par sombrer dans l'inconscience, sous sa forme humaine. Et bien que toujours agité, les passages d'une forme à l'autre avaient pratiquement cessés... Cependant, il était impossible à Stalfos comme à tout autre membre de l'Ordre de déterminer qu'est-ce qui avait bien pu provoquer chez leur ami un tel état d'égarement et de désordre mental. En effet, Khiaria avait pris un si grand soin à dissimuler toute trace de son attaque mentale que même le Sage Squelette de l'ORT n'y avait vu que du feu...

Khiaria s'approcha lentement du corps immobile de Gareph, et contempla son oeuvre : elle pouvait l'entendre hurler de douleur, elle pouvait sentir la torture qu'il endurait. Elle ne se serait jamais attendue à ce que cette souffrance, qui lui avait procuré un tel plaisir, quelques jours auparavant, lui soit devenue aussi violente et insupportable. Elle regrettait maintenant amèrement tout ce mal qu'elle avait fait...

Elle s'assit donc au chevet de Gareph, elle déposa à côté de sa tête son écaille ''porte-bonheur'', celle qu'elle avait gardée depuis toujours, et que Grymin avait tenté de lui enlever, elle comprenait mieux pourquoi maintenant.

Te voilà donc revenue à ton propriétaire, pensa-t-elle.

Une seconde plus tard, elle plongeait dans l'esprit tourmenté de Gareph...


Tout était sombre dans sa tête. Gareph ne voyait que cette lueur rouge, affreusement glauque, qui luisait non loin de là. Mais il ne voulait pas la voir, il ne voulait pas savoir ce que c'était, il ne le savait que trop bien. Combien de fois l'avait-il déjà aperçue de loin, se rapprochant irrémédiablement de lui alors qu'il tenait de l'éviter, de s'échapper, de s'enfuir !! Et toujours irrémédiablement, il allait vers elle, elle l'obsédait. Qu'était-ce donc ??? De loin, cela ressemblait à la pâle lueur d'une bougie qui est sur le point de s'éteindre, mais de près ??? Il s'approchait donc, toujours et encore, de cette lueur. Ce n'était pas une bougie, c'était... une mare de sang... Le dégoût lui nouait l'estomac. Il voulait détourner le regard, mais il ne [b]pouvait pas[/i]... Ses yeux fixaient invariablement cette flaque rouge, pour remonter vers sa source : le corps sans vie et exsangue d'une jeune fille... Il lui semblait la connaître... C'était Flara !!! Son corps avait été affreusement déchiqueté et mutilé, seul son visage barbouillé de sang semblait avoir été épargné par la folie meurtrière qui avait dérobé sa vie. Et ses yeux !!! Ses yeux grands ouverts fixaient quelque chose de lointain, face à eux... C'était LUI qu'ils fixaient, il en était sûr maintenant !!! Et il lisait très bien en eux le reproche et la haine. Le corps s'animait de spasmes, comme des spasmes de douleur, d'une douleur atroce, inqualifiable et insupportable. Gareph se prenait le visage dans les mains, torturé par la douleur. Ses mains !!! Elles lui semblaient toutes chaudes et gluantes, elles étaient même dégoulinantes !!! De sang !!! Du sang de Flara !!! C'était lui le meurtrier de son Aimée !!!! Lui et lui seul était responsable de sa mort. Et ces yeux... Ils lui faisaient trop mal. Et le visage se transformait, prenait d'autres traits, qui ne lui étaient pas non plus inconnus... C'était le visage de Khiaria !!! Il affichait une allure victorieuse et incroyablement sadique et perverse... La jeune démone semblait se délecter de sa souffrance, qu'elle alimentait de ce regard insupportable. Et elle riait !! Elle riait d'un rire digne du grand Lucifer, un rire qui aurait fait peur au plus Brave des Braves, qui aurait fait fuir le plus hardi des Guerriers, un rire d'une cruauté sans pareille. Alors Gareph n'y tenait plus, et sans réfléchir, il lacérait le corps virginal du démon, ce corps immaculé qui se dressait devant lui. Il y mettait toute la force que donnent la folie et le désespoir, il maculait ses mains de sang, jusqu'à ce que le rire s'éteigne et qu'il se retrouve, de nouveau, seul dans une grande pièce noire, où seule luisait non loin une faible lumière rouge et glauque.

Gareph n'aurait pas pu dire combien de fois il avait re-vécu le même cauchemar, combien de fois il avait massacré Flara en rêve, combien de fois il avait pleuré sur son cadavre, combien de fois il avait souffert face à ces yeux accusateurs et cruels. Mais cette fois là, le rêve changea brusquement... Alors qu'il s'apprêtait à voir se dresser devant lui le visage de Khiaria, affreusement sadique comme d'accoutumée, il se retrouva subitement dans un grand champ d'herbe grasse, quelque part prêt d'une chaîne de montagnes verdoyantes. Khiaria était là, mais elle semblait incroyablement transformée. L'animosité, la cruauté de son regard avaient fait place à la compassion, la pitié, et même ? Feragoner en était sûr maintenant ? à l'affection !!!! Sans dire un seul mot, elle vint s'asseoir juste à côté du Dragon. C'est à ce moment que Gareph se rendit compte que ce qu'il voyait n'était autre qu'un de ses souvenirs. En effet, quelques instant plus tard apparurent à l'orée d'un bois deux grands Dragons Rouges qui batifolaient joyeusement dans la plus grande complicité. Khiaria sourit à Gareph, un sourire des plus angéliques, ce qui faillit faire fondre le coeur du jeune homme. Il se revoyait, lorsqu'il n'était encore qu'un dragonnet, jouant avec Flara, dont il était déjà fou amoureux. Il faisaient alors des projets d'avenir tous aussi fous les uns que les autres. Puis cette vision disparu de sa vue pour faire place à de nombreuses autres, toutes aussi émouvantes et joyeuses les unes que les autres, souvenirs impérissables des plus grands moments de bonheur de la vie de Feragoner et de Flara. Gareph reconnu des souvenirs aussi bien récents qu'anciens, de fugitifs moments dont il ne pensait même pas se souvenirs comme des moments inoubliables, tous vécus avec autant d'intensité et de passion. Des larmes de joie perlaient sur les joues de l'homme. Khiaria avait posé sa tête sur son épaule et observait le couple d'un air rêveur. Gareph sentait un chaleur apaisante et réconfortante émaner du corps de la jeune fille, bien différente de la froide morsure qu'elle lui avait administré lorsqu'il avait tenté de l'arrêter. Leurs regards se croisèrent, et il lut dans le sien un grand bonheur mêlé d'amour, mais aussi de honte et de remords oppressant. Un instant, il la regarda, immobile. Elle semblait attendre quelque chose... Il lui sourit. Ses yeux luisirent alors d'une flamme d'intense félicité, et son visage s'illumina d'un fantastique sourire, qui lui donnait véritablement l'aspect d'un Ange. D'ailleurs, ses vêtements et même tout son corps rayonnaient maintenant d'une lueur grandissante qui la transfigurait...


Gareph ouvrit les yeux. La lumière du Soleil couchant enflammait la chambre où il se trouvait de teintes subtiles et colorées. Contrairement à ses attentes, personne ne se trouvait à ses côtés, et il en fut grandement étonné. Plus aucune douleur ne se faisait sentir, et son corps semblait tout à fait reposé, comme après une longue et agréable nuit de sommeil. Il se mit sur son séant et réfléchit à ce qui venait de lui arriver.

Cette jeune fille... Était-ce vraiment Khiaria ???

...

En tout cas, qui que ce soit, elle m'a fait prendre conscience d'une chose : je ne peux pas laisser les remords que j'éprouve entacher la mémoire de Flara, ni les magnifiques souvenirs de nos instants de bonheur !!!
Flara n'est pas morte à cause de moi ! C'est la vérité et je dois l'accepter, quoi que cela me coûte !!!

Non, je ne dois pas me maudire !!! Ce serait te trahir, Flara !!! Je témoignerais pour toi, par ma joie et ma bonne humeur, de tout l'amour et tout le bonheur que tu m'as apporté !!


Gareph se leva. Il sorti de sa chambre et descendit les escaliers. Lorsqu'il arriva dans la Grand'Salle, tous les regards se tournèrent vers lui, marqués d'une intense lueur de joie... Pistachou courut vers lui et le serra fort dans ses bras, alors que Ez, qui depuis quelques jours semblait avoir repris des forces et de l'assurance, lui tapotait amicalement l'épaule. Le visage de Gareph rayonnait de bonheur. Son regard quitta un instant ses amis pour chercher quelqu'un dans la pièce. Il s'arrêta sur Khiaria... Elle était assise non loin de là, dans un fauteuil, quelque peu à l'écart. Elle souriait. Non pas un sourire en coin et troublant comme à son habitude, mais un sourire joyeux et pur, un sourire qui reflétait sans nul doute les sentiments profonds du coeur... Gareph lui sourit en retour, avant de porter à nouveau toute son attention à Pistachou, qui commençait à l'étouffer...

[Azharh]

''Tu es vraiment sûre de toi ?''

''Oui, je pense que c'est la meilleure solution, pour tout le monde...''


Le regard d'Ezekhohr croisa celui d'Helvina. Cela faisait trois jours qu'elle était transformée ainsi, trois jours où elle avait rayonné de bonheur, et Ezekhohr avec elle. Le Fils de Rã sourit. Ses efforts n'avait pas été vains : après qu'il l'ait effrayés dans le Jardin, elle était allée elle-même chercher les réponses aux questions intérieures qui la dévorait depuis tant de temps. La découverte de la Vérité avait été un bond en avant, un sursaut vers la Vie, vers le Bonheur, vers l'Amour. Elle avait vu de ses yeux combien ses parents l'aimaient, et combien Grymin avait abusé de sa confiance en lui racontant les pires atrocités au sujet de Pistachou et de Azharh, ses parents...


''Malgré tous ces mensonges, je n'arrive pas à lui en vouloir, tu sais...''


Ezekhohr hocha la tête... Il était bien placé pour savoir que les sentiments qui nouent deux personnes ne sont pas effacés du jour au lendemain lorsqu'on se rend compte que l'autre n'est pas aussi pur qu'on le souhaiterait...


''Tu comprends, le pauvre homme... Toute sa vie il a cherché l'Amour, mais cela lui a toujours été refusé. Pourtant, il n'était pas mauvais, au fond... Enfin, il me semble... Pistachou s'est refusé à lui, ce fut la goutte d'eau, si tu veux mon avis... Il n'a pas pu supporter un nouveau refus d'amour... Mais moi, il m'a élevé comme si j'avais été sa propre fille... Je t'assure, il était vraiment comme un père. Et même s'il m'a horriblement menti au sujet de mes parents, même s'il était totalement aveuglé par la haine et la soif de vengeance, durant toutes ses années où il complotait la perte de Pistachou, je suis prête à jurer qu'il y avait plus dans son regard, quand il le posait sur moi, que le simple intérêt pour l'instrument de la Vengeance. Il m'aimait, j'en suis sûre... Je le sentais, je le sens toujours... Tu comprends ce que je veux dire ?''

''Absolument''


Helvina se tourna à nouveau vers la Plaine. Du sommet de la colline où ils étaient grimpés, on voyait parfaitement la Taverne et ses alentours. Le Soleil du soir teintait le paysage de tons ocres agréablement dégradés. Une légère brise venait de se lever, faisant danser la légère robe de soie de la jeune femme. Ezekhohr, assis contre un rocher, la contemplait. Sa silhouette magnifique se découpait sur le fond de ciel rouge, tel le mât d'un navire sur l'horizon. La beauté de ses traits, exaltée par le bonheur, était digne de poèmes. Tout en elle, aussi bien les formes généreuses et délicates de son corps, les contours subtils de son visage, la légèreté de ses cheveux que la finesse de son esprit et la générosité de son coeur, tout en elle rappelait Pistachou, sa mère. Ezekhohr se sentait perdu dans un rêve merveilleux, dont il aurait souhaité ne jamais se réveiller. Mais ce rêve, hélas, il devrait le vivre seul désormais...


''Oui, c'est décidé... Je vais partir... J'ai trop honte, tu comprends...''


Une larme coula le long de sa joue gauche...


''Ils te pardonneraient... Tous !! Ils t'ont déjà pardonnée ! Regarde Feragoner... Jamais il n'avait été aussi aimable avec toi. Je te promets qu'ils t'ont tous pardonné...''

''Tu crois ???''


Elle tourna vers Ezekhohr des yeux noyés de larmes. Ezekhohr sourit, se leva et la prit dans ses bras pour la réconforter.


''Bien sûr !! Puisque je te le dis.''

''Et toi ? M'as-tu pardonnée ?? Tout le mal... tout le mal que je t'ai fait...''

''Je ne t'en ai jamais voulu, tu sais... Après tout, je suis toujours Tonton Ez... ''


A ces mots, Helvina sourit, puis fondit en larmes sur l'épaule du Chevalier. Durant quelques instants, ils restèrent ainsi, l'un contre l'autre, Helvina pleurait, Ezekhohr la réconfortait, l'aidait à se décharger de toute cette tristesse, qu'elle avait accumulée depuis son enlèvement, pour finalement ne garder dans son coeur que la joie d'avoir retrouvé sa famille et son foyer... Puis, la jeune fille se redressa, sécha ses larmes d'un air décidé, et dit :


''Non, je n'aurais jamais la force de leur avouer... Après ce que je leur ai fait...
J'ai décidé... Je vais partir, même si mon coeur me dit de rester, la honte m'en empêche... Je ne suis peut-être pas encore prête...''

''Si c'est là ce que tu désires...''

''Mais maman me cherche encore... Même si elle ne voyage pas en ce moment, son coeur l'incite toujours à me retrouver... Et papa aussi... Je ne peux partir en les laissant ainsi !!''

''Comment veux-tu faire ??? Il te faudra bien leur dire... la vérité !!!''

''Je vais entrer dans leur coeur... Je vais les aider à trouver le repos...
Oui, ils ne me chercheront plus... Je vais leur faire savoir que leur fille est en vie... Qu'elle va bien, qu'il ne faut pas qu'ils s'inquiètent...''


Cette nuit-là, Azharh et Pistachou, qui dormaient de nouveau ensemble, car le Chevalier venait d'émerger de son inconscience durant la journée, firent tout deux le même étrange rêve. Ils se trouvaient, ensemble, dans une grande prairie d'herbe verte. C'était de toute évidence l'été, le soleil brillait de tous ses feux, des papillons voltigeaient de fleur en fleur, les grillons berçait la campagne de leur chants colorés, aidés en cela par une multitude d'oiseaux. Une rivière aux eaux claires courait gaiement depuis le pieds des montagnes voisines vers une destination connue d'elle seule.

Une jeune fille était assise là... Elle devait avoir environ 8 ans et affichait un sourire radieux. Ses pieds nus baignaient dans le courant, alors que ses mains s'affairaient sur un bouquet de roseaux. Curieusement, lorsqu'ils se réveillèrent, les deux époux furent incapables de se souvenir des traits exacts de son visage, mais tous deux étaient sûr d'une chose : c'était leur fille Helvina !!!

Ils restèrent là, debout derrière elle, à la contempler longuement. La main dans la main, ils sentaient naître en eux un sentiment de joie, de bonheur, de plénitude immense. Ils comprirent bien vite que ce qu'ils ressentaient, c'était les sentiments de la jeune fille, d'Helvina. Elle était en vie, quelque part, et elle était heureuse. Ils en avaient, sans pouvoir l'expliquer, la certitude absolue. Ils sentaient leurs coeurs se décharger d'un lourd fardeau qui leur avait trop longtemps pesé. Pour la première fois depuis l'enlèvement de leur fille, ils sentaient qu'elle allait bien...

Puis ils entendirent une voix douce et mélodieuse, qui leur parlait. Ils ne savaient pas d'où pouvait provenir cette voix, mais ils l'entendaient tous les deux très clairement. Elle ne leur était pas inconnue, elle leur était même familière... Mais là aussi, très curieusement, ils ne pouvaient se souvenir à qui elle appartenait. Et cette voix leur dit :


Mes très chers parents, comme vous le voyez, je suis aujourd'hui libre et heureuse, quelque part dans le vaste monde, sûrement très loin de vous. Pendant tout le temps où nous avons été séparés, je n'ai jamais été malheureuse, on s'est toujours bien occupé de moi, même Grymin...

Papa, Maman !!! Je veux que vous sachiez que, où que vous soyez, je vous aime !!! Je vous aime et je vous aimerais toujours !!!

Ne perdez plus de temps à ma recherche !!
Le destin semble avoir cru bon de nous séparer, il faut donc qu'un jour il nous réunisse à nouveau en une seule et même famille !! Le jour viendra où nous serons de nouveau tous réunis sous le même toit. Ne laissez pas votre amour faner à cause de moi, vous me briseriez le coeur à jamais. Aimez-vous, au contraire, avec autant d'ardeur que le premier jour, et toujours de plus en plus avec le temps qui passe.

Je vous promets qu'un jour, je vous reviendrais...


Puis la voix se tut, la vision de la jeune fille s'évanouit devant eux, et les deux amants continuèrent ensemble leur rêve, un rêve fait de joie et de passion...




Lorsque le soleil se leva, le lendemain matin, Khiaria avait quitté la Taverne sans laisser de trace...





A partir de ce jour-là, Azharh et Pistachou décidèrent d'abandonner leurs recherches, déclarant, à la grande surprise de tous,qu'ils étaient sûrs que leur fille Helvina vivait heureuse, quelque part loin de là, et qu'un jour ils se retrouveraient.

Feragoner ne révéla jamais les raisons de sa crise de folie, non plus qu'Ezekhohr, qui restait seul Gardien de la Vérité sur tout ce qui s'était passé à la Taverne, et qui ne trahit jamais le Secret, même si Helvina l'avait libéré depuis bien longtemps de l'emprise maléfique qu'elle avait sur son Esprit...