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Boca Raton capitale du spam

 
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[DBH]NiCoO
Répertorieur de nains


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MessagePosté le: Dim 26 Déc, 2004 18:56    Sujet du message: Boca Raton capitale du spam Répondre en citant

Perso le spam ça me fou les nerfs...

Citation:

LE MONDE | 23.12.04 | 16h26

Spécialistes en e-marketing ou francs escrocs, les spammers, qui inondent les boîtes aux lettres électroniques de courriels publicitaires, sont haïs, riches et discrets. En Floride, une petite station balnéaire est devenue leur fief.

Pendant des siècles, Boca Raton ("bouche de rat", en espagnol), au sud-est de la Floride, fut un célèbre repaire de pirates. Aujourd'hui, c'est l'une des stations balnéaires les plus luxueuses des Etats-Unis, mais elle a su rester fidèle à ses origines, car elle abrite une nouvelle colonie de pirates, puissante et active : les spammers.
Spam est le terme utilisé pour désigner le flot de courriels publicitaires qui se déverse, nuit et jour, dans les boîtes aux lettres électroniques de tous les internautes, engorgeant les réseaux et saturant les serveurs du monde entier. Selon les statistiques des prestataires Internet américains, le spam représente entre 70 % et 80 % des courriels en circulation dans le monde. Or, sur les 200 plus gros spammers, responsables de 90 % du spam à l'échelle mondiale, une quarantaine habiteraient Boca Raton.
Ils ne sont pas arrivés là par hasard. Dès les années 1970, IBM y installa un grand laboratoire, et, dans la foulée, de nombreuses PME d'informatique, de télécoms et de marketing téléphonique s'y implantèrent, entretenant un vivier de compétences. Autre attrait local, le code de commerce de Floride est très souple lorsqu'il s'agit de constituer une société en donnant le minimum de renseignements personnels, puis de la déclarer en faillite tout en conservant ses avoirs, et de la recréer le lendemain sous un autre nom.
A première vue, les spammers vendent à peu près n'importe quoi : logiciels, antennes paraboliques, fausses Rolex, images et ustensiles pornographiques, Viagra sans ordonnance... En réalité, ils ont tendance à se concentrer sur quelques secteurs très lucratifs répondant à des besoins réels, notamment les médicaments génériques, les prêts hypothécaires et les polices d'assurance. Ils s'attaquent en priorité aux plus vulnérables : malades sans couverture sociale espérant se soigner à bas prix, familles surendettées tentant de s'en sortir grâce à un nouvel emprunt, camionneurs rejetés par les grands assureurs à la suite d'une condamnation... Il y a aussi des escrocs purs et durs, qui vendent des permis de séjour, des actions de sociétés en faillite, des tuyaux boursiers sans valeur. Les plus dangereux de tous n'ont rien à vendre : se faisant passer pour des établissements financiers, ils cherchent à obtenir des numéros de cartes de crédit ou des coordonnées bancaires, en vue d'e!
scroqueries futures plus ambitieuses.
Les spammers ont mis au point des techniques permettant de réaliser leurs envois aux frais d'autrui. Certains se spécialisent dans la création de bases de données contenant des millions d'adresses, collectées en scannant des sites Web et des forums de discussion, en pillant les fichiers des fournisseurs d'accès ou en testant des millions de noms au hasard. Les spammers sans expertise informatique se contentent d'acheter ces outils, puis de louer les services de prestataires Internet peu regardants, souvent étrangers, qui diffusent leurs e-mails à raison de plusieurs millions par jour : techniquement, les messages font donc un détour par la Chine, le Japon, la Corée, l'Europe ou le Brésil, mais ils viennent principalement des Etats-Unis. Au bout de quelques semaines, le prestataire commence à recevoir des plaintes, car les autres opérateurs se sont aperçus qu'il était devenu une source de spam. Il rompt alors son accord avec le spammer, tout en lui donnant le temps de se trou!
ver un nouveau fournisseur.
Le spammer est payé par son commanditaire quelques cents ou quelques dollars pour chaque lead, c'est-à-dire pour chaque internaute ouvrant un e-mail et se connectant sur le site auquel il renvoie. Même si le taux de réponse est infime, l'opération est rentable, compte tenu de la faiblesse des coûts. Les grands spammers, qui envoient des dizaines de milliards de courriels par an, ont des voitures de sport et des villas de luxe.
A Boca Raton, ils semblent tolérés, mais ils ne figurent ni dans l'annuaire ni au registre du commerce. Pour les retrouver, il faut faire des recherches dans les bases de données des professionnels de l'Internet, afin de glaner quelques noms évocateurs. Très vite, on s'aperçoit que leurs lignes téléphoniques sont connectées à des messageries qui localisent les appels, sans jamais répondre. Les adresses légales de leurs sociétés sont de simples boîtes postales gérées par des entreprises spécialisées, qui réacheminent le courrier en toute confidentialité. Les adresses de leurs locaux techniques sont en réalité celles de pavillons de banlieue situés dans des quartiers noirs, et habités par des familles modestes qui, apparemment, ne sont au courant de rien. Lorsqu'on parvient à localiser l'un de leurs locaux commerciaux, les surprises continuent. Ils ont une prédilection pour les immeubles luxueux, avec moquette épaisse, jardins intérieurs et hôtesses d'accueil haut de gamme. En!
revanche, ils déménagent sans arrêt, quitte à se réinstaller au même endroit quelques mois plus tard. Par défi, ou pour marquer leur territoire, ils laissent parfois dans leurs bureaux vides un souvenir, par exemple une affiche publicitaire pour le spam originel - une marque de boîtes de viande en gelée, en vente aux Etats-Unis depuis 1937.
Quand il y a de nouveaux locataires, ce sont des entreprises potentiellement liées à l'industrie du spam : agences de web-publicité, officines de vente par correspondance, assureurs spécialisés dans les clients à haut risque, agences d'escort girls, investisseurs privés accordant des prêts hypothécaires, informaticiens gérant des fichiers de mauvais payeurs pour le compte des banques, agences de marketing produisant des fichiers de clients ciblés pour des chaînes de magasins... Les vrais spammers se fondent ainsi dans un réseau dense et enchevêtré de sociétés qui leur ressemblent plus ou moins, et qui, selon le cas, les ignorent, les tolèrent ou les protègent.
Certains spammers ne se cachent qu'à moitié. Une agence de publicité de Boca Raton possède plusieurs adresses fictives, mais son numéro de téléphone est le même que celui d'un ex-spammer, par ailleurs impliqué dans des affaires de drogue, de corruption et de pornographie. Ses bureaux sont installés dans un immeuble discret. Son responsable, un homme musclé aux manières rudes, refuse de dire son nom, mais donne des bribes de renseignements. Il fait du marketing direct par e-mail, mais préfère sous-traiter les opérations techniques. Pour cela, il fait appel à des indépendants travaillant à domicile, et aussi à une société locale, installée dans la banlieue de Boca Raton. Chez le sous-traitant local, une jeune femme confirme de mauvaise grâce que son entreprise fait du marketing direct par e-mail. Difficile de faire autrement, car, sur le mur, un panneau proclame en lettres multicolores : "Nous délivrons votre message un clic à la fois." Mais elle préfère pointer le doigt vers !
une grande affiche épinglée à son bureau, montrant deux gangsters en train de massacrer un homme à coups de marteau et de batte de base-ball dans une ruelle sombre. En légende : "Si vous êtes en règle avec nous, ne tenez pas compte de cet avertissement."
Cette discrétion est une nécessité, car les spammers ont beaucoup d'ennemis. De temps à autre, un malchanceux est traîné en justice par un fournisseur d'accès et doit payer d'énormes dommages et intérêts. Par ailleurs, quelques Etats de l'Union ont voté des lois pénales antispam. En Virginie, un jury populaire a recommandé une peine de neuf ans de prison pour un spammer de Caroline du Nord qui avait fait croire à des dizaines de milliers d'internautes qu'ils pourraient travailler à domicile pour Federal Express, moyennant un droit d'inscription de 40 dollars.
De son côté, le gouvernement fédéral s'intéresse au spam, mais il a simplement décidé d'encadrer et d'assainir ce secteur d'activité. La loi dite "can-spam", entrée en vigueur en janvier 2004, autorise le marketing direct par envoi en masse de courriers électroniques non sollicités à condition que l'expéditeur s'identifie et que le message possède une adresse de retour valide ainsi qu'un lien hypertexte permettant au destinataire de se "désabonner", c'est-à-dire d'être supprimé du fichier d'adresses. L'objectif de la loi semble être de repérer les escrocs tout en légalisant l'activité des spammers "éthiques". Les autorités fédérales ont suivi à la lettre les recommandations de la Direct Marketing Association (DMA), lobby des professionnels du marketing par téléphone et par publipostage. La DMA a l'intention de se lancer à grande échelle dans le marketing par courriel pour le compte des multinationales américaines, mais elle attend que l'Etat mette hors jeu les aventuriers qu!
i ont donné une mauvaise réputation à cette activité. Depuis le début de l'année, le FBI a démasqué et fait inculper une poignée de spammers escrocs. L'un d'eux, qui habite Boca Raton, est accusé d'avoir piraté les fichiers informatiques d'une grande agence de marketing direct pour les détourner à son profit. Les policiers ne sont pas au bout de leurs peines, car les techniques de spam évoluent très vite. Depuis deux ans, les spammers ont réussi à embaucher des hackers et des auteurs de virus informatiques, qui, auparavant, leur étaient plutôt hostiles. Cette alliance imprévue entre "commerciaux" et "techniciens" produit des résultats spectaculaires. Lors du lancement d'une campagne de hack-spam, la première vague de courriels contient des mini-logiciels sophistiqués qui s'auto-installent subrepticement sur les serveurs de grandes entreprises ou sur les PC de particuliers dotés de connexions à haut débit. Le hacker prend ainsi le contrôle à distance de milliers d'ordinateur!
s à l'insu de leurs propriétaires et crée un réseau virtuel cl!
andestin de "machines zombies". Une fois activés, les zombies sont mis à la disposition de bandes de spammers, qui les utilisent à tour de rôle comme relais pour envoyer leurs millions de messages. Ils sont indétectables, car les e-mails semblent arriver de partout à la fois. Les coûts de fonctionnement étant presque nuls, ils peuvent désormais inonder la terre entière par inadvertance, même s'ils s'intéressent uniquement au marché nord-américain.
Le comportement de plus en plus offensif des spammers a provoqué chez de nombreux usagers d'Internet un ressentiment profond qui confine à la haine. Des organisations antispam très virulentes se sont formées dans plusieurs pays. Certaines, comme Cauce (Coalition américaine contre les courriels commerciaux non sollicités), plutôt politiques et idéalistes, voudraient empêcher que l'Internet se mercantilise complètement.
D'autres, comme SpamHaus.org, basée à Londres, ou Spews.org, composée de militants anonymes, utilisent les outils informatiques pour traquer les spammers, puis publient leur identité et parfois les dénoncent à la police. Elles établissent des listes noires de prestataires hébergeant des spammers, ce qui permet aux entreprises et aux administrations de bloquer le flot de spams en provenance de ces sources précises. Certains de ces activistes vont parfois jusqu'à attaquer des serveurs de spams, à la manière des hackers.
Les spammers contre-attaquent de toutes les façons possibles, du vandalisme informatique à la menace de mort. En 2003, une association baptisée eMarketersAmerica.org, et domiciliée à Boca Raton, a porté plainte contre des associations antispam pour actes de piratage, sans doute dans le dessein de découvrir l'identité de leurs militants. Après plusieurs mois de procédure, l'avocat de l'association, également de Boca Raton, s'est aperçu que cette tactique se retournait contre ses clients, car le juge voulait savoir qui se cachait derrière ce nom mystérieux. La plainte a été retirée.
Entre les deux camps ennemis, un troisième groupe tente de tirer parti de la situation. Diverses sociétés de sécurité informatique se sont lancées dans la fabrication de logiciels permettant aux internautes de filtrer ou de bloquer le spam, au moins en partie. L'une d'elles, la Secnap, basée à Boca Raton, a mis au point un programme d'analyse et de filtrage des e-mails fonctionnant grâce à quarante mille critères. Récemment, la Secnap a dû déménager, car le réseau informatique de son immeuble était régulièrement attaqué et paralysé par des hackers acharnés. Vérification faite, les attaques ne visaient pas la Secnap, mais les serveurs d'un gang de spammers installé dans les bureaux voisins, apparemment à l'insu de tous. Les employés de la Secnap en rient encore : c'est ce qui fait le charme de la Floride, où tout peut arriver, et où rien n'est vraiment grave.

Yves Eudes
. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 24.12.04
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MeraK
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MessagePosté le: Dim 26 Déc, 2004 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Intéressant et édifiant.

A quand une loi plus stricte du coté du spam quand même ? Même si c'est difficilement combattable, vu son origine.
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deadalnix
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MessagePosté le: Lun 27 Déc, 2004 17:12    Sujet du message: Répondre en citant

Je sait pas si ce texte est 100% objectif mais je pense qu'il y a au minimum 80% de vrai la dedans.

J'avais lu un article dans le time sur un mec qui gerai une societe de spam, et le mec, quand il avait des emerdes, il transferait la société dansun autre pays !! Laughing .

Le meilleur c'est que ca lui prenait environs une heure, juste de quoi transfere les programmes sur d'autres serveurs.

Quand a la justice, il lui faut un bon moment pour suivre un tel truc. La lutte contre le spam se fera pas via la justice je pense mais par une renovation du system pop/smtp plus securisé.
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