Nainwak's World

[La_Pistachou]

Les premiers rayons du Soleil perçaient entre les nuages matinaux quand les Chevaliers se réveillèrent. Ils préféraient se reposer moins longtemps pour arriver plus rapidement à leur destination. Pendant son tour de garde, Pistachou avait beaucoup réfléchi. Son estomac était noué par la crainte, ce voyage lui rappela celui qu’elle fit accompagnée de Fultri … Ces terres étaient porteuses de tant de souvenirs ! Elle qui s’en était éloignée pour les fuir, les mêmes raisons l’y ramenaient perpétuellement. Le dernier voyage ne fut pas glorieux, il fallait l’avouer … L’amour qu’elle portait à sa mère était d’une intensité insoupçonnée, chaque séparation demeurait pour chacune d’elles un vrai déchirement. Leurs sentiments les liaient intimement car depuis la disparition de sa fille aînée, la mère de Pistachou avait reporté toute sa tendresse et son attention sur la petite dernière.

La jeune naine se préparait intérieurement, elle ne savait ce qu’elle trouverait à dire face à son bourreau. Elle ne voulait en aucun cas admettre à sa mère qu’elle avait raison, sa fierté l’en empêchait. Alors que la naine se perdait dans des formulations et discours divers potenciellement adressés à sa mère, une voix retentit dans le silence :

« Pistachou, tout est prêt, nous pouvons partir, déclara Chteun. »

Voyant que la naine ne montrait aucun signe d’attention, il agita délicatement son bras, pour la sortir de ses pensées.

« Pistachou ?
- Oui, articula-t-elle brusquement. Allons-y. »

Le Soleil était à son zénith quand les trois Chevaliers approchèrent de Loughrun. Ils se posèrent dans les collines avoisinantes pour que Feragoner puisse se métamorphoser en humanoïde, dans le but de ne pas éveiller les soupçons des villageois. En face d’eux se dressaient de hautes palissades de bois ainsi que de grands portes de pierres. La facture des fortifications témoignait d’une recherche d’un esthétique architectural. Aux abords de la cité, les cavaliers descendirent de leur monture et profitèrent de l’arrivée de caravanes marchandes pour pénétrer dans l’enceinte.

« Bienvenu chez moi, murmura Pistachou »

Les rues étaient envahies par la foule, la vie y semblait animée mais à la fois paisible car sa position n’isolait des guerres et des conflits. Une caractéristique étonnante de la ville était que seuls les nains et les elfes peuplaient les lieux. Beaucoup de nains avaient désertés la chaîne montagnarde et de nombreux elfes s’étaient reculés, vers les montagnes, pour échapper aux querelles humaines. Ainsi la ville baignait dans l’influence des deux civilisations.

Même si les villageois étaient habitués de voir des étrangers, l’arrivée des Chevaliers troubla la vie de la cité. A demi mots, on pouvait entendre quelques personnes susurrer des « Mais comment ose-t-elle revenir ? » ou encore des « Si sa mère apprend son retour, je sens que l’on va encore subir les caprices de sa colère » Même si Pistachou était de retour dans sa terre natale, elle ne s’y sentait pas dans son élément à cause de racontars du même goût. La réputation qu’elle traînait la précéderait toujours et personne ne pourra rien y changer…

« Et Chteun, je crois qu’on nous observe, murmura Gareph qui supportait mal les regards insistants et incessants de la foule.

- Non je crois qu’ils zieutent Pistachou, et leur accueil n’est pas très chaleureux ...

- Arrêtez vos messes basses, c’est déjà assez difficile comme ça ! Avec vos jacassements je ne peux pas me concentrer , aboya la naine avec agressivité.

-

Le tempérament de Pistachou avait subi d’apparents changements depuis que la dague s’était manifestée. Gareph avait été touché par la rudesse des propos de son amie, de plus son instinct draconien lui indiquait qu’elle était différente. Mais sa réflexion fut perturbée :

« Oula elle est pas commode la Pastichou .. je te propose d’aller à l’auberge du coin, histoire d’oublier ça avec un peu d’alcool. D’accord ? »

Chteun ne laissa pas à son compagnon le temps de répondre avant de lancer à leur amie :

« Nous allons arrêter d’importuner avec nos jacassements. Pour ne pas être dépaysés, Ferag et moi allons se reposer quelques temps à l’Auberge. J’imagine que tu sais ..

- Très bien, je vous y rejoindrai après avoir réglé quelques affaires, conclut Pistachou avant d’accélérer le pas, laissant les chevaliers à l’intersection de deux rues. »

La naine arpentait les ruelles à une vitesse soutenue mais après quelques instants, elle ralentit la cadence en se disant qu’il était préférable de ne reculer l’échéance un maximum. Mais il était trop tard car elle se trouvait déjà devant une grande bâtisse qui la fit tressaillir. C’était là…

Elle poussa le portail de bois resté entrouvert et s’avança sur l’allée de gravillons blancs. L’habitation était au nord de la ville, sui la colline qui offrait la plus belle vue du Pic de la Nymphe. Etant légèrement surélevé par rapport au reste de la ville, les bruits citadins n’atteignaient pas les lieux, amplifiant le caractère solennel et grave de la situation. Il me restait plus que quelques mètres avant d’atteindre la porte quand un chien surgit du côté est de la maison et bondit sur Pistachou qui tomba à la renverse. L’animal lui léchait le visage abondamment jusqu’à ce qu’elle le projeta avec une once de violence hors de sa portée.

« Ce n’est pas le moment Toby, dit-elle en s’essuyant le visage. Je ne t’ai jamais appris à faire ça, d’où te viennent ses manières ? »

Sa discussion fut interrompue par l’arrivée d’une personne sur le pas de la porte.

« Qu’est ce qui t’amène cette fois ci ? adjura une voix féminine.

- Je suis également ravie de vous revoir Mère... »

En voyant que sa fille n’était plus enceinte, le masque frigide tomba de son visage, elle se précipita dans les bras de Pistachou et ajouta la voix emplie d’émotions et les yeux de larmes:

« Mais qu’est-il arrivé à votre enfant ? Où est-il ? Qu’est ce qu’il s’est passé après ton voyage ? »

Pistachou serra sa mère contre son cœur comme elles avaient l’habitude de le faire dans sa tendre enfance puis alla s’installer dans la salle commune où siégeait dans un grand fauteuil son père. Ce dernier était souvent absent, il n’avait d’ailleurs pas assisté au départ de sa fille ni à son dernier retour. Elle l’aimait comme un enfant chérit son père mais il n’avait pas été présent assez souvent pour qu’une complicité s’instaure entre eux. Alors Pistachou embrassa son père et leur conta les derniers événements.

Une fois le récit achevé, la mère prit la parole :

« Pff si j’avais été à ta place, je lui aurais fait subir le même traitement à cette Khiaria ! Le jour où nous rencontrerons ton époux, il devra payer d’avoir fait souffrir ma Pistachou ainsi…

- Voyons Vrymove (je trouve vraiment des noms pourris quand même), laissons notre fille es débrouiller avec lui, je suis sûr qu’elle sait lui faire faire ce qu’elle désire … »

Gênée que ses parents se mêlent de sa vie de couple, Pistachou changea de sujet :

« Il faut que j’aille consulter la Prêtresse… J’aimerais savoir ce qu’elle pourrait me dire sur Helvina et sur ….ceci. »

Elle sortit la dague qui était toujours attachée à sa cheville.

« Qu’est ce que cette dague à avoir avec cette histoire ? Elle est magique certes, et alors ?

- C’est Lanaa qui me l’a donnée avant de disparaître dans la Montagne. »

La promesse était brisée, le vœu de silence rompu, le secret découvert. Désormais ils sauraient tout, elle leur avouerait toute l’histoire. Désorientés, les parents écoutaient avec attention le récit de Pistachou, cette fois où les deux sœurs avaient escaladaient la plus haute, périlleuse et ardue Montagne des environs.

« Comment as-tu pu nous cacher cela Pistachou ? Comment ?! Nous te faisions confiance ! Nous t’avions demandé ce qu’il s’y était passé ! Cela nous aurait certainement aidé à retrouver ta sœur ! Peut être qu’elle aurait été là encore avec nous en ce moment si tu nous l’avais dit plus tôt ! C’est peut être de ta faute si elle est absente aujourd’hui »

La mère était excédée, elle ne pensait pas ce qu’elle disait mais son âme n’avait pas trouvé un autre moyen d’évacuer sa peine. La pauvre Pistachou resta sans mot face à cela. Sa mère avait certainement raison, elle avait peut être sacrifié la vie de sa sœur pour une promesse idiote. Alors, pendant que sa mère pleurait dans les bras de son père, elle quitta la pièce sans un bruit et sortit de la maison.

« Comment pourrais-je arrêter d’apporter malheur et peine aux personnes que j'aime? »

Sur ces mots, la naine retroussa chemin et se dirigea vers l’Auberge.

[Feragoner]

Chteun poussa la porte de l’auberge et retourna sa tête. Gareph était resté dans la rue regardant Pistachou marcher de plus en plus rapidement.

- Elle va être correcte toute seule. Ne t’inquiète pas.
- Hum…ouais…mais bon voir tous ces gens qui la regardaient m’énervait.
- Relaxe…bon entrons prendre une bière, j’ai soif.

Chteun suivit de Gareph entra dans l’auberge. Elle était assez grande comparativement à ce qu’on pourrait penser en regardant la façade. De nombreuses personnes tournèrent la tête lorsqu’ils rentrèrent et des voix chuchotèrent de nombreuses choses. Gareph grâce à son ouie de dragal, entendit quelques commentaires très désobligeant à leurs égards. Il les ignora et alla s’asseoir avec Chteun à une table, au fond de la salle.

- Ils vont tu arrêter de nous regarder du coin de l’œil dit Chteun.
- Nous ne sommes pas les bienvenus ici, dit Gareph.

Une dame vint à leur table et leur demanda d’un ton sec :

- Que voulez-vous ?!!

Ce ton surpris Gareph et Chteun qui se regardèrent quelques secondes. Ils commandèrent une bière spéciale de la maison et la femme dit :

- Payer immédiatement !!!!
- Vous pourriez être plus polie madame dit Chteun, nous sommes des clients après tout.
- Humpf, des amis de celle qui fut maudit.
- …………. fit Gareph

Chteun paya le prix des bières et ils attendirent en silence. Gareph était énervé. Il se maîtrisait du mieux qu’il pouvait. Chteun posa une main sur son épaule et lui dit :

- Calme toi !!!!!

Gareph le regarda un moment puis se clama en attendant les bières. Il n’arrêta pas de fixer les autres clients de l’auberge, qui se détournait à chaque fois que Gareph venait pour les regarder. Les bières arrivèrent et ils commencèrent à les boires. Soudain la porte de l’auberge s’ouvrit brusquement et des hommes de tous les âges rentrèrent en même temps. Des hommes dans la vingtaine allant à la quarantaine. Ils prirent des chaises et vinrent tous s’asseoir devant Gareph et Chteun.

- Que voulez-vous ? demanda calmement Chteun, tandis que Gareph regardait les nouveaux arrivant d’un œil mauvais.

Un des plus costaud demanda :

- Vous êtes des amis de Pistachou ?
- C’est exact répondit Chteun. Et vous qui êtes vous ?
- Nous sommes ceux qui ont tout faits pour s’Attirer les faveurs de la plus belle dame de Loughrun
- Ah ? dit Chteun…..tandis que Gareph levait la tête.
- Nous savons que Fultri, un des meilleurs amis de Pistachou a été tué par son mari. Nous n’acceptons pas que celui qui la toujours aimé est mort sous le coup d’un nains pouilleux.
- Je vous conseille de surveiller vos paroles, dit Gareph.
- Pourquoi ? Pense tu vraiment que j’ai peur ? Nous sommes les fils des marchands les plus riches de Loughrun. Tout ce que nous voulons nous l’Avons et ce n’est pas un humain habillé de façons pauvres qui va nous dire de se la fermer. Les humains ne savent que se battre.
- Comment peux-tu être sur que je sois vraiment un humain ? Vous êtes dont des Elfes ayant perdu le contact avec la nature. Des elfes corrompus par l’argent et la richesse.
- Comment ose-tu nous parler ainsi sale humain crasseux.

Sans qu’il ait pu faire un seul geste, l’homme se retrouva avec une Suwayyah à quelques centimètres de son cou.

- T’égorger me serait si facile que j’en ris.
- GAREPH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

La suwayyah de Gareph disparu du cou de l’homme et Gareph se leva rapidement.

- On peut pas vous laisser cinq minutes tout seul vous. Aller venez !!!
- Vous êtes chanceux aujourd’hui dit Gareph. Elle vient de vous sauver la vie.
- Emmène toi Gareph dit Chteun. Tu as assez fait chier comme ça.

Gareph sorti avec Chteun, laissant les prétendants abasourdis.

- Pourquoi avez-vous fait cela ? demanda Pistachou.
- Ils t’ont insulté et Az aussi…moi c trop.
- Bon où allons-nous ? demanda Chteun
- Chez l’oracle dans les Bois d’Ambre. Suivez-moi. Nous y allons immédiatement.

[Azharh]

Les trois voyageurs observaient, muets d'admiration, le magnifique spectacle qui s'offrait à leurs yeux. Ils venaient d'atteindre le Tibrion, la Plaine de Dorgsahn-la-Grande, qui s'étendait maintenant devant eux comme une mer de couleurs vives et belles, du vert vif des prés et paturages à la couleur or des blés et autres cultures de la région. Les bois qu'ils avaient traversés stoppaient ici subitement leur avancée pour laisser la place à un paysage dégagé de toute beauté. A moins d'un kilomètre de leur position, qui surplombait très légèrement le reste de la plaine, ils pouvaient distinguer une ligne d'arbres éparses, qui laissaient baigner leurs racines dans le lit du Tibre, le puissant fleuve du Sud. Il descendait avec vigueur des contreforts des Monts du Kernelth, à l'Est, pour devenir un large fleuve paresseux plus en aval. Traversant uniquement des plaines et quelques rares massifs rocailleux, il constituait une voix navigable extrêmement usitée pour les transports de marchandises et de commerce, entre Dorgsahn et Losgram, le Grand Port Royal, à quelques 400 kilomètres plus au sud.

Azharh, accompagné de Ninala et Larry, entra donc dans la Ville, par la Grande Porte Nord. Tout dans la ville avait une allure de fête. Des musiciens parcouraient les rues en soufflant dans leurs flutiaux, suivis par des chapelets de danseurs et danseuses qui chantaient à tue-tête. Le long des grandes artères, des étals proposaient ici des jeux d'adresse, là des jeux de cartes, là encore de la divination. On entendait des cris de joie sortir des établissements de boisson, et toujours le brouahah incessant de la foule, qui ne faiblissait que très tard le soir pour réapparaître dès la première heure le matin.

Lorsqu'elle vit toute cette agitation autour d'elle, Ninala ne put s'empêcher d'éprouver un peu de cette joie ambiante dans son coeur. La musique et les chants lui semblaient ennivrants, ils lui firent oublier ses soucis, pour quelques temps... Larry, quant à lui, regardait les badauds avec un dédain à grand peine dissimulé. Il ne semblait pas du tout apprécier tout ce remue-ménage et paraissait beaucoup moins à l'aise dans une grande ville comme Dorgsahn que dans les bois de la veille. Azharh, lui, restait muet. Ses yeux fixaient la rue devant lui, il semblait perdu dans ses pensées. Son front affichait un air grave.

- Que se passe-t-il donc ici ??? demanda sa jeune Écuyère.

- C'est les fêtes annuelles de Dorgsahn, répondit Azharh, elles ont lieu chaque année au solciste d'été, et elles s'étalent sur toute la semaine suivante.

Il les conduisit à une auberge qu'il connaissait. Elle se trouvait non loin du centre de la ville, à quelques cinq minutes en fait, dans un quartier commercial de la ville. L'abri du Voyageur, c'était son nom... Le patron, un homme agréable mais peu bavard, les accueillit fort chaleureusement lorsqu'il reconnut Azharh, et ils réservèrent les deux chambres de l'étage, une pour Ninala, et une où dormiraient Az et Larry.

Celui-ci n'y déposa même pas ses affaires. Avant même qu'Azharh ait pu lui demander quoi que ce soit, il était redescendu et avait disparu dans les rues étroites de la ville. Mais le Chevalier ne s'en soucia guère. Larry, bien que mystérieux, devait sûrement se sentir mal à l'aise au milieu de tous ces gens bruyants. De plus, il lui semblait que l'Écuyer de Feragoner n'était pas du genre à rester enfermé dans une chambre, aussi confortable soit elle, toute la journée durant...

Après avoir rangé quelques affaires, il s'allongea sur le lit et laissa gambader son esprit, le libérant de toute contrainte... Il avait quitté ses bottes et les avait rangées près du "matelas" en paille qu'allait occuper Larry près du lit, si jamais il décidait de rentrer pour dormir... Son armure était posée sur la chaise près de lui, ainsi que ses autres vêtements. Un petit vent frais passait par la fenêtre ouverte et venait caresser son corps nu, rafraîchissant chaque parcelle de son être, le purifiant de la fatigue du voyage. Il faudrait qu'il aille se baigner dans le Tibre, afin de se nettoyer de la crasse accumulée sur les routes, ces derniers jours. Il se souvenait d'un endroit très agréable, hors de la ville, à un ou deux kilomètre en amont. L'eau y était claire et le fleuve un peu plus rapide, ce qui lui permettrait de pratiquer quelque effort physique.

Il pensait à Pistachou... Il l'avait encore une fois laissée seule à la Taverne, sans même la prévenir de son départ. Lui pardonnerait-elle ?? Souffrait-elle de cette absence ??? La faisait-il souffrir. Il ne l'espérait pas, il se promettait de lui ramener des présents, il prévoyait déjà de passer tout son temps avec elle, une fois rentré. Ils iraient tous les deux se promener tous les jours dans son jardin, ils joueraient dans les bois qui entourent la Taverne, ils observeraient, rêveurs, les oiseaux et les papillons, feraient de magnifiques bouquets de fleurs pour égayer la Taverne, iraient prendre des bains de minuit dans le petit ruisseau qui coulait non loin... Il voyait déjà dans son esprit tous ces moments de bonheur à venir, et il repensait à tous ceux qu'il avait déjà vécus, aux innombrables joies partagées avec Pistachou... Et toutes ces pensées le remplissait d'un calme serein, d'une félicité sans borne.

Alors qu'il rêvait toujours ainsi, des rires parvinrent de la pièce voisine. Ninala, à la fenêtre, observait la rue en contrebas, écoutait avec passion les chants qui l'emplissaient, humait les senteurs de pêche et d'abricot dans l'air. Et elle riait, tant tout cela emplissait son coeur de joie et d'enthousiasme.

J'ai tant envie d'aller moi aussi m'amuser avec ces gens, d'aller danser sur ces jolies musiques !!!!

Elle se précipita donc vers la chambre de Azharh et Larry et entra, sans frapper, en disant gaiment :

- Allez les hommes !!! La journée est encore loin d'être terminée, il fait beau, c'est l'occasion rêvée pour aller faire un tour en ville !!! En plus...

Là-dessus, elle s'interrompit. Elle venait de se rendre compte que non seulement Larry n'était pas dans la pièce, mais qu'en plus Azharh était nu sur le lit... Sa carrure était aussi imposante sans armure qu'avec, ses muscles quelque peu saillants témoignaient d'un entraînement quotidien, ils devaient être redoutablement puissants. Sa peau était légèrement plus sombre qu'il n'y paraissait lorsqu'il était habillé, une petite cicatrice blanche apparaissait au niveau de la hanche gauche. Ninala se retourna toute honteuse, lorsquelle se rendit compte qu'elle n'avait pas détourné son regard de son Mentor. Bien que confuse, elle se dit en elle-même, avec malice, qu'elle comprenait ce que Pistachou pouvait lui trouver.

- Pourquoi pas ??? Ca ne me semble pas une mauvaise idée, dit soudain Azharh en émergeant de ses pensées, laisse-moi quelques minutes, le temps de m'habiller, et nous irons ensemble visiter Dorgsahn.

Cinq minutes plus tard, ils étaient dans la rue, et déjà Ninala, ennivrée par l'ambiance de fête, prenait son Mentor par la main et l'entraînait à sa suite dans les rues, vers les diverses attractions proposées. On aurait dit une enfant. Elle paraissait encore si jeune, si fraîche, et la joie qui l'animait en ce moment illuminait son visage à en faire chavirer tous les hommes qui la croisait. Azharh, quant à lui, suivait docilement son Écuyère. Quelque part dans son coeur, il était attendri par ce débordement de joie et de naïveté qu'elle semblait éprouver. Mais ce n'était pas seulement pour lui faire plaisir qu'il avait accepeté de sortir ainsi dans les quartiers commerçants de la ville avec elle. Il avait aussi l'intention de jauger certaines de ses capacités. Et une occasion se présenta très rapidement, lorsqu'ils passèrent devant un étal de jeux, où le but était d'atteindre le centre de cibles plus ou moins grandes à l'aide de petits couteaux. Ninala voulu bien sûr y participer, aussi Azharh put à loisir l'observer en action. Et il faut avouer qu'elle se débrouillait plutôt bien, et après deux parties, le jeune homme rieur qui tenait l'étal lui offrit une petite amulette en cuivre, pas très jolie il est vrai, mais dont la jeune femme était particulièrement fière.

Ainsi passèrent-ils l'après-midi, dans une joie enfantine non dissimulée. Azharh, qui au départ avait profité de cette sortie pour évaluer son Écuyère, son adresse, sa force, son intelligence et son attention, avait lui même fini par se prendre aux jeux, tant le bonheur qu'irradiait Ninala était communicatif. Et c'est vers dix heures du soir, alors que le soleil venait de se coucher, qu'ils se décidèrent à rentrer à l'auberge. Dans les rues sombres et maintenant, pour la plupart, beaucoup plus calmes, seul raisonnait encore le rire chantant de la jeune Écuyère...

Comme toute capitale qui se respecte, Dorgsahn comptait un grand nombre de marchands, commerçants en tout genre, mages et prêtres, bourgeois et palefreniers, hommes de lois et hommes d'armes. Et comme toute bonne capitale, elle comptait également un bon nombre de voleurs à l'activité nocturne redoutable pour le badaud qui a le malheur de trop tarder à rentrer. Ils étaient généralement regroupés en petits groupes, appelés "bandes", dirigés par un chef et faisaient presque tous partie d'une des deux Guildes Maîtresses : celle des Voleurs ou celle des Assassins. C'est justement un de ces groupes qui fut alerté par les rires de Ninala, et c'est avec satisfaction qu'ils se dirigèrent vers l'origine de ceux-ci, préparant savamment une ambuscade qui leur permettrait, il l'espéraient bien, de débarasser quelqu'imprudente bourgeoise de son surplus d'or...

Alors que le Chevalier et son Écuyère arrivaient au niveau du piège qui les attendait, Ninala se tut brusquement. Elle ressentait soudain un certain malaise, quelque chose n'allait pas, et elle dit à Azharh :

- Tu ne trouves pas que cette ruelle à l'air... étrange ???

- Je suis ravi que tu t'en sois aperçue...

Voyant qu'ils avaient été démasqués, les voleurs sortirent avec une célérité déconcertante de leurs cachettes et encerclèrent les deux étrangers. Apparemment assurés qu'ils avaient réussi à prendre leur proie au piège, ils souriaient de façon sadique... Leur chef s'avança vers Azharh et dit, d'un air courtois mais faux :

- Il fait bon se promener le soir, par ce temps, ne trouvez-vous pas l'ami ?

- Certes, certes, répondit Azharh en reprenant le ton ironique de l'homme.

- Il est pourtant bien imprudent pour de braves gens comme vous de sortir aussi tard dans de si sombres ruelles, on ne sait jamais ce qui nous y attend.

- Effectivement, mon brave, vous avez raison. Nous comptions justement rentrer...

- Mon brave, dites-vous ?? Vous ne semblez pas comprendre... Eh bien, quel dommage que votre route ait croisé la nôtre... Je vous prierais de bien vouloir nous donner tous vos objets de valeur, et ce afin d'assurer la sécurité de Madame, ici présente.

A ces mots, Ninala se cramponna au bras droit d'Azharh. Celui-ci posa sa main sur la sienne. Ce contact réconfortant la calma et la rassura, ce qui lui permis de se ressaisir : son Mentor ne laisserait jamais ces brutes lui faire de mal, du moins elle l'espérait... Azharh serra la main de son Écuyère, et ce contact la troubla profondément... Elle ressentit en elle la honte... La honte d'être si craintive, la honte de se raccrocher aussi facilement à lui dès qu'une difficulté survenait. Aussi, elle se redressa, relâcha le bras de Azharh et vint poser la main sur le manche du petit poignard qu'elle dissimulait sous la légère robe qu'elle avait revêtue pour la journée. Azharh ne portait pas d'arme sur lui, mais ne semblait pas s'en inquiéter outre mesure. Toisant le chef des brigands avec un air amusé, il dit :

- Vous ne devriez pas menacer ainsi mon Écuyère...

- Me menacerais-tu, pauvre fou !! cria le chef excédé par la confiance absolue que semblaient avoir ses deux proies.

- Qui menace qui ???

Le chef des bandits n'en pouvait plus. Cet imbécile se payait sa tête, il n'avait jamais vu ça !!! Il allait lui faire regreter amèrement ses paroles. Il s'élança vers Azharh comme un éclair, si rapidement que Ninala réalisa trop tard qu'ils étaient en danger. Il brandissait un long couteau dans sa main gauche, et avait visiblement l'intention de s'en servir. Lorsqu'il fut au niveau du Chevalier, il arma le bras, prêt à frapper d'un grand coup l'épaule de sa victime. Mais le poing d'Azharh s'abattit violement contre sa joue droite, et il fut projeté en arrière par l'impact. Ses cinq autres compagnons se lancèrent immédiatemment à l'attaque des deux étrangers. Ils étaient eux aussi armés de poignards et savaient visiblement très bien s'en servir. Mais Ninala avait également sorti le sien et se tenait prête à se défendre. Azharh repoussa facilement les deux premiers qui s'étaient jetés sur lui, de la même façon qu'il avait repoussé leur chef un peu auparavant. Il arrêta la lame du troisième grâce au bracelet d'acier ouvragé qu'il portait au bras droit. Le voleur voulut alors forcer afin d'anéantir la résistance du Chevalier, mais un coup de poing dans le plexus l'envoya rejoindre ses deux camarades.

Pendant ce temps, Ninala faisait face aux deux autres voleurs, adossée contre son Mentor. Le premier s'élança, mais son coup fut esquivé et la réponse vint presque immédiatemment : la lame de la jeune femme traça un profond sillon de sang juste en dessous de son poumon droit, le poussant à abandonner le combat. Mais Ninala n'avait pas vu arriver le second, et sa lame s'abatit sur elle comme un violent éclair sur un arbre en plein orage. La jeune fille vit sa mort venir, elle n'avait pas le temps de l'éviter. Elle ferma les yeux, prête à affronter son destin... Mais la lame n'atteignit jamais sa cible. Elle fut arrêtée dans sa course par le premier obstacle qu'elle rencontra... Un peu de sang coula sur le visage de Ninala, qui s'attendait fort à ce que ce soit le sien. Pourtant, elle ne ressentait aucun douleur, juste la chaleur du sang chaud qui coulait sur son front. Elle rouvrit les yeux et vit le bras droit de Azharh, au-dessus de sa tête... Le bracelet n'avait pas résisté au choc et le poignard avait transpercé le bras du Chevalier...

Le voleur eut à peine le temps de réaliser son échec. Il fut assomé par un violent coup sur la nuque et s'écroula aux pieds de Ninala. Azharh pris dans ses mains le manche du poignard et le retira d'un coup, sans même broncher. Les os craquèrent... Le sang afflua au niveau des plaies...

Azharh se retourna alors vers le chef des bandits, qui s'était maintenant relevé.

- Partez, tes larbins et toi, que je ne vous voie plus... Je n'aime pas tuer sans nécessité, mais je vous arracherais le coeur avec joie, si vous m'y poussez.

Il y avait dans sa voix quelque chose de si menaçant que les voleurs fuirent immédiatement, sans demander leur reste...

Azharh et Ninala rentrèrent à l'auberge et la jeune Écuyère insista pour panser la blessure de son Chevalier. Tout en faisant cela, elle réfléchissait aux derniers évènements.

Comment il m'a protégée... Azharh est vraiment quelqu'un d'étrange... Je n'arriverais donc jamais à le cerner ???
En tout cas, je suis sûre d'une chose... J'ai... de l'affection pour lui...

Elle leva les yeux et le vit, qui lui souriait, les yeux pleins de ce sentiment curieux qu'elle devinait de temps en temps en lui. L'instant d'après, son regard était de nouveau froid et terne, perdu dans le vide...

C'est alors que Larry entra... Ninala ne l'avait pas entendu monter les escaliers, il était tellement discret !! Il frappa à la porte et entra lorsque Azharh l'y invita. Sans un mot, il déposa ses affaires dans un coin, avant de s'asseoir sur le lit, sans un regard aux autres.

- Eh bien Larry, quelles sont les nouvelles ??? demanda Azharh

Il y eu un grand silence, puis Larry dit, tout en regardant le sol sous ses pieds :

- Il n'y a plus de dragon dans ces régions... depuis au moins trois siècles...

[Ninala]

Ninala était encore plongée dans ses réflexions, quand Larry pénétra dans la chambre et annonça :

- Il n'y a plus de dragon dans ces régions... depuis au moins trois siècles...
- Ha, c’était bien ce que je pensais, se dit Azharh. Comment va-t-elle réagir ?

A ces quelques mots, Ninala sursauta et s’étouffa... Azharh, entendant cela, se tourna vers elle. Le regard intrigué et froid de son Mentor pesait sur elle, elle se sentait fautive... Horriblement fautive... Au haussement de sourcils d’Azharh, elle se mit à rougir jusqu’à la racine des cheveux et à bredouiller lamentablement...

- Je...Je...

Il fallait absolument qu’elle se ressaisisse et trouve quelque chose à lui raconter pour se justifier.

- Ne peux-tu essayer de parler intelligiblement, lui dit-il d’un air froid.

Respirant un grand coup, Ninala se calma et dit, tout d’une traite :

- Je me doutais que vous l’apprendriez, mais j’espérais que cela prendrait plus de temps.
- Ainsi, tu le savais !
- Oui, j’ai menti depuis le début, dit avec une lueur farouche dans les yeux.

Azharh la regardait froidement. Elle se sentait si faible...Si petite... Quand, soudain, une lueur flamboya dans ses yeux. Non ! Elle n’allait pas admettre de se faire traiter comme une moins que rien, alors que ce n’était pas de sa faute !

- Oui, je lui ai menti ! Et alors ?! Il n’a qu’à pas être aussi têtu ! C’est de sa faute à lui, si j’ai dû aider Pistachou à partir seule !

Ceci lui fit penser à Pistachou et à la raison qui l’avait amenée à embarquer, ainsi, Azharh vers l’inconnu... J’espère qu’elle s’en sort sans trop de problèmes... Je me demande ce qui se passe de son côté...

- Bon, il faut que je lui en avoue suffisamment pour qu’il ait l’impression d’avoir eu toute la vérité !
- Oui, j’avoue que j’ai dû mentir au sujet de la rumeur que prétendait avoir entendu Stalfos, dit-elle en essayant d’avoir l’air contrite, en regardant ses pieds.

Elle espérait que la rougeur, due à son énervement, passe pour une gêne pour ce qu’elle avait fait...
Azharh avait remarqué ce revirement dans l’expression de son visage, énervée voire excédée, puis penaud. Il ne savait auquel se fier...

- Ce qui signifie que Stalfos était aussi au courant ?
- Oui, il m’a aidée à te pousser à partir avec moi...
- Pour quelle raison voulais-tu partir ?
- J’ai promis à Mère, sur mon honneur, de partir en quête de Dradeth !
- Mais, pourquoi tant d’empressement ? Tu n’as même pas eu le temps de prendre des provisions ! Quelle inconscience !!!
- Grrrrrr... Comment peut-il se permettre ça ?!, pensa-t-elle.
- J’avais peur de perdre ma motivation..., dit-elle en grattant le tapis du bout du pied.
- Et, c’est toi qui a choisi de m’embarquer dans cette folie, ou bien cela vient de Stalfos ?, dit-il avec un air extrêmement froid.

Tout en disant cela, Ninala avait ce goût de bardane fourchue et d’ortie qui persistait dans sa bouche... Repoussant son malaise, elle essaya de regarder Azharh pour voir sa réaction.
En voyant son expression à cet instant-là, elle eut l’impression d’avoir rêvé le sentiment de protection qu’il lui avait procuré auparavant...

- Non, c’est moi..., dit-elle tristement.
- Et, puis-je en avoir l’explication ?

Azharh aurait pu casser un rocher de granite en morceaux de la taille d’un sucre, avec uniquement son regard. Elle se recroquevilla sur elle-même...

- Je me rends bien compte que je manque de beaucoup d’expérience et que je n’aurais réussi qu’à me tuer, si j’étais partie seule..., dit-elle amèrement. J’en ai donc parlé à Stalfos et il a accepté de m’aider... J’espérais que tu me soutiendrais et poursuivrais tes leçons...
- Tu tiens tant cela à retrouver Dradeth ? Cela n’aurait-il pu attendre quelques temps, que tu puisses suivre un peu plus tranquillement mon enseignement ?
- Je n’ai déjà que trop repoussé ma destinée...

Ninala doutait. Elle faisait tout pour essayer de convaincre son Mentor de sa bonne foi, mais il conservait son regard froid. Si froid, qu’elle se mit à frissonner... Elle se tourna vers Larry en quête d’un petit réconfort dans son regard. Elle désirait y voir un peu de soutien, réconfort... Mais, tout ce qu’elle trouva, ce fut un regard narquois.

- Mais... C’est qu’il se moque de moi !!! Il va voir, lui !!! Je vais en faire de la chair à pâté !!!

Elle lui dédia l’un de ses plus terribles regards, hautain et méprisant à souhait. Mais, il n’eut pas l’effet escompté. Au lieu de lui faire baisser les yeux, il lui répondit par un sourire sardonique.

- Pffff... Je ne le supporte pas, lui... Il m’énerve !!!
- Jeune fille, si tu cherches du soutien auprès de Larry, je crois que tu te méprends profondément ! , lui dit alors son Mentor.
- Pfff, et dire que j’ai accepté de vous accompagner, une gamine capricieuse et un chevalier gâteux, railla Larry.
- Mais, de quoi tu te mêles, toi ?! C’est une discussion entre une écuyère et son mentor ! C’est toi qui nous as proposé de nous accompagner ! Pas le contraire ! Ne l’oublies pas !, rétorqua Ninala.
- Jeune fille ! Je ne t’ai pas donné la permission de parler, que je sache !, dit alors Azharh en fixant intensément son écuyère du regard. Sinon, je vais demander à l’aubergiste de te laisser récurer quelques unes de ses marmites, pour t’apprendre l’obéissance ! Larry a raison ! Tu es une vraie gamine ! Comporte toi en adulte, Bon Dieu ! Ca changera !

Ninala avait senti claquer la remontrance comme un coup de fouet…Et, elle voyait du coin de l’œil le sourire goguenard de Larry. Elle venait encore de se faire humilier.

- Grrrrr... C’est encore la faute de Larry ! Il m’humilie sans arrêt devant Azharh ! Et, l’autre qui ne réagit pas ! Pfff... Il a eu plus de réaction quand j’ai répondu à Larry, que quand il a appris que je lui avais menti depuis le début... Il ne se préoccupe même pas de ça... Ah, bah, voilà ! Il est encore reparti dans ses pensées ! Je suis devant son nez, je lui ai menti depuis le début et tout ce qu’il trouve à faire, c’est se plonger dans ses pensées !!! Si ça se trouve, il doit encore être entrain de penser à Pistachou ! Il ne se préoccupe jamais de moi..., pensa-t-elle avec une moue boudeuse.

Pendant ce temps-là, Larry s’était tranquillement installé sur son lit, comme s’il ne s’était rien passé. Ninala en aurait hurlé intérieurement !

[Azharh]

Ninala était excédée... Cela faisait maintenant 5 bonnes minutes que Azharh était là, en face d'elle, assis sur le lit. Son regard, perdu dans le vide, semblait par moment refléter les profondes pensées qui le traversaient. Et Ninala était debout devant lui. Elle n'osait pas bouger, craignant un nouvel et cinglant reproche de la part de son Chevalier, mais elle ne tiendrait pas très longtemps, plantée là, alors que plus personne ne se souciait d'elle.

Azharh alors sembla émerger de sa rêverie. Il se leva et dit d'une voix presque murmurée :

- Bien, je ne vois maintenant qu'une seule chose à faire... Demain, à l'aube, nous repartirons vers le Nord et nous retournerons à la Taverne.

La peur et le désespoir envahirent Ninala lorsqu'elle entendit ces paroles, et elle fit un effort surhumain pour le cacher. Il ne fallait pas repartir !! Il fallait qu'elle retienne Azharh à tout prix.

- Pourquoi repartir, alors que nous avons fait tout ce chemin jusqu'ici ???

- Depuis quand discutes-tu mes décisions ? lui lança Azharh. Sa voix était chargée de reproches.

- Depuis que Stalfos t'as chargé de m'aider à retrouver Dradeth....

Ninala s'interrompit. Elle venait de se rendre compte du ton qu'elle avait pris pour parler à Azharh. C'était un ton chargé de colère et de reproche, un ton qui allait très sûrement lui valoir une répartie encore plus blessante que celles qu'elle avait endurées jusque là.

- Il ne m'a jamais chargé de cela ! répondit seulement Azharh.

Il semblait s'être quelque peu radouci... Son regard se perdit de nouveau dans le vide, mais il en resurgit presque aussitôt en fixant Ninala d'un regard de défit qui lui fit grande impression.

- Si nous nous mettons à la poursuite de Dradeth, il faudra que tu sois prête à affronter les plus terribles dangers. En es-tu consciente ???

Pendant un moment, la jeune femme fut en proie à un doute affreux.

Mais... Est-ce qu'il n'essairait pas de me dissuader... afin que je n'aie aucun danger à affronter... Pour me protéger... Non, ce n'est pas possible... Il ne s'inquiète pas pour moi, il me considère plutôt comme un boulet qu'il doit traîner derrière lui et qui l'handicape. Mais je ne suis pas cela, pour sûr !! Je vais lui prouver que je peux devenir une bonne guerrière !!! Il sera forcé de me reconnaître en tant que telle et il me respectera...

- Je suis bien consciente de tout cela !

Azharh soupira, puis repris :

- Dans ce cas, nous partirons à la recherche de ce Dragon que tu as promis de poursuivre. Mais il faudra auparavant que tu sois devenue plus forte ! A partir d'aujourd'hui, tu consacreras tout ton temps à tes entraînements guerriers !! Tu te lèveras dès la première heure du jour pour te coucher à la dernière.
Larry !!!

L'intéressé leva les yeux... Il semblait soudain inquiet, presque mal à l'aise...

- Oui ?

- A partir d'aujourd'hui, tu entraîneras Ninala tous les jours, de l'aube au zénith, au maniement de l'épée et au lancer de couteaux.

- Quoi ??? Mais je ne...

- Silence !!! Il en est ainsi que je l'ai dit !! J'aime qu'on exécute mes ordres sans trop se poser de questions inutiles !! Si tu n'es pas capable d'obéir, tu n'as rien à faire parmi les Écuyers de l'Ordre de la Ronde Table. Ninala !!! Je me chargerais de ta formation durant l'après-midi. Tu auras une heure pour manger après ton entraînement avec Larry, pas une minute de plus. Tu me rejoindras aux lieux de rendez-vous que je t'aurais chaque soir fixés pour le lendemain. Et tu seras ponctuelle !!! Lorsque tu seras prête, nous partirons sur les traces de Dradeth...

Le Maître d'Armes de l'ORT avait parlé... Une telle autorité se dégageait de ses paroles que les deux écuyers ne surent pas quoi dire. Et il leur semblait d'ailleurs préférable de se taire, tant la colère d'Azharh semblait dévastatrice.

Azharh ordonna ensuite à Ninala d'aller se coucher, et elle s'exécuta immédiatemment. Allongée dans son lit, elle crut entrendre que Az et Larry échangeaient quelques mots. Larry semblait assez couroucé, alors que la voix de Azharh était grave et lourde de menaces. La jeune fille ne put comprendre ce qu'ils se disaient, mais elle comprit facilement que son Mentor avait eu le dernier mot, lorsque les voix se turent.

[Feragoner]

Feragoner et Chteun suivirent Pistachou qui les guida en dehors de la ville. Ils ignorèrent les regards posés sur eux et sortie rapidement de la ville.

- Les bois d'ambre ne sont pas très loin suivez moi.
- Il est bien loin ton oracle demanda Chteun?
- Non, elle est à l'orée de la forêt nous y serons dans peu de temps.

Pistachou les guida dans un petit sentier qui allait en descendant dans la vallé de Loughrun.

- Tu est bien silencieux demanda Chteun en direction de Gareph.
- ....................
- Awwwwwwwwwwwwww qu'est ce qu'il y a? Tu est bizarre depuis un moment.
- .............Lache moi avec tes questions ennuyeuse dit Gareph.

Gareph accelera le pas afin de distancer Chteun qui ne lacha pas prise.

- Une petite B-F...?

Gareph lui lanca un regard qui le rendit muet.

- J'aime pas ce regard ont dirait que tu veut me tuer.... dit Chteun
- Arrêter vous deux dit Pistachou nous y sommes presque arrivé..
- Déja? dit chteun
- Oui....tu voit...la fumée qui s'élève d'entre les arbres?
- Ouais.....c'est la qu'habite l'oracle?
- Oui, allons-y!!!

Ils arrivèrent rapidement à la forêt. Les feuilles des arbres était de couleur jaune et rendait cette forêt très magnifique. Une des plus belles que Gareph eut vu de sa vie. Ils apercurent la maison de l'oracle. Une fumée ocre montait de la cheminée pour aller se perdre entre les feuilles des magnifiques arbres.

Une femme ouvrit la porte et regarda les nouveaux arrivant.

- Bonjour dit'elle à Pistachou, ca faisait bien longtemps.
- Bonjour ma tante.Je crois... si ya corection tu me diras Jade!!
- Tu est venue pour me voir je crois...je savais que tu allais venir un jour où l'autre. Allez entre.
- Restez ici vous deux dit Pistachou. Vous pouvez explorer la forêt si vous voulez. Tu va voir Gareph, elle est magnifique tu devrais aimer.

Pistachou rentra alors dans la maison de l'oracle laissant Gareph et Chteun seul.

- Ou va tu demanda Chteun?
- Visiter la forêt....tu viens?
- Bah jai rien d'autre à faire alors...d'accord

Gareph marcha un moment et se transforma en Feragoner, sa forme dragonique lui manquait. Chteun marchant à coté de lui, s'enfoncèrent dans la forêt.
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Si le post n'est pas bien tu mle diras Jade Edith POWAAAA!!!!!

[The_Larry]

Dans un grand fracas, Larry entra en trombe dan sla chambre de Ninala encore endormie.

-DEBOUT !!!!! Il est cinq heure, il est temps de t'entrainer.

La jeune femme n'arrivait pas à ouvrir les yeux, la fatigue pesant sur ses paupières. Voyant la rétissence de son élève, Larry ouvrit en grand la fenêtre laissant entrer la fraicheur matinale. En réponse, Ninala se blottit dans son lit. Sans ménagement, l'écuyer tira les dras et les couvertures qui la recouvraient, révélant son corps à peine vétu d'une chemeise de nuit légère. Le froid mordant provaqua un sursaut chez Ninala qui se redressa d'un coup, les yeux grands ouverts. Elle put alors constater qu'elle était à demi nue devant un homme et que cela ne semblait pas interesser ce personnage outre mesure. Larry lui jeta ses vêtements en disant :

-Tu as vingts minutes pour t'habiller, te laver et manger. Pas une de plus.

Quelque peu surprise par la scène, Ninala se pinça pour verifier si elle ne dormait pas encore. La douleur lui fit amèrement remarquer que non et c'est avec peu d'entrain qu'elle s'habilla.
Lorsqu'elle descendit dans la salle commune de l'auberge, elle vit peu de client. Un vieil homme dormait dans un coin, sans doute avait-il passé la nuit ici , ivre mort. L'aubergiste se tenait derrière son comptoir et nettoyait quelques verres.
Larry se tenait accoudé au comptoir l'air songeur, un verre de liqueur entamé à la main. Son visage était sombre, c'était celui d'un homme dur et froid. Bizarement, Ninala ne fut pas effrayée par ce visage, elle fut plutôt peinée de le voir ainsi.
L'écuyer se tourna vers elle et lui dit durement :

-Il te reste à peine cinq minutes pour manger. Se tournant vers l'aubergiste, il sortit cinq pièces d'argents, Préparez lui vite deux oeufs et une tranche de lard grillée ainsi qu'un peu de lait de chevre.

Ninala fut fort étonnée par cela, elle était persuadé que les vingts minutes étaient écoulées. Elle se dit que vut sa fatigue elle avait sans doute mal évalué le temps qu'elle avait pris pour s'habiller.
Elle mangea avec appétit et bu goulument son lait de chevre. Larry de son coté buvait lentement sa liqueur. Lorsqu'elle eu finit, Les deux écuyers prirent leurs sacs et sortirent de l'auberge.

-Bien, nous allons rejoindre le lieu de notre entrainement en trottant, cela nous réchauffera.

Ils courrurent vingts bonnes minutes, la sac de Ninala lui paraissait de plus en plus lourd alors que Larry ne ralentissait pas la cadence. Une fois sorti de la ville, Larry accéléra le pas et Ninala le suivit avec difficulté, mais elle parvenait à tenir le rythme.
Ils arrivèrent à un grand rocher. Contre celui ci était posé un paquet allongé. Ils déposèrent leur bagage et Larry se dirigea vers le paquet, il en déballa le tissu qui laissa apparaitre deux épées d'entrainement en bambou et une verge. Il saisit une épée et la lança à Ninala puis s'arma de la seconde épée et de la verge.

-En garde! Attaque moi!
-c'est le moment de lui rendre la monnaie de sa pièce, pensa Ninala.

Elle attaqua Larry de toutes ses forces. Cette attaque, quoiqu'assez puissante et rapide était trop prévisible. Larry la para donc avec une facilité déconcertante et contre-attaqua à l'épaule. Le coup fut dur et Ninala vacilla sous le choc, elle revint à la charge avec un coup de taille que Larry esquiva d'un mouvement de bassin. Déséquilibrée, elle dut poser une main à terre pour ne pas tomber. La jeune femme sentit alors une vive et chaude douleur lui percer le côté droit, Larry venait de lui porter un coup de verge dans les cotes. Ninala se releva furieuse et voulu frapper d'une attaque directe, Larry lacha son épée et se saisit du poignet directeur de l'écuyère, bloquant net le coup. De rage elle voulu lui porter un coup de poing de sa main libre mais Larry lui faucha les jambes, la faisant tomber au sol.
Sous le choc, Ninala eu la respiration coupée et lacha son arme, Larry vint poser la pointe de la verge sous sa gorge.

-Si j'avais eu un arme, tu serais déja morte trois fois aujourd'hui. Son ton était froid et empli de reproche. RELEVE-TOI !!!!.

Péniblement, Ninala ramassa son épée et se remit sur ses jambes. Larry ramassa la sienne et dit :

-A chaque fois que je jugerais que ton attaque n'est pas bonne, tu recevras un coup.

L'entrainement repris et malgré ses attaques Ninala ne parvenait pas à atteindre Larry. Elle recevait des coups de plus en plus forts. Une fois, elle cru avoir le dessus, profitant d'une inattention de Larry, elle lui avait porté un coup d'estoc et celui-ci semblait l'avoir évité avec peine ; de plus, Larry ne l'avait pas frappé à l'issu de ce coup.
Trois heures plutard, Larry jeta son épée à terre et dit :

-Assez d'escrime pour aujourd'hui, range le materiel.

Ninala s'exécuta sans discuter, elle avait compris que tout ce qu'elle risquait, c'était un coup de verge. Ses muscles la faisait souffrir attrocement et Larry était à peine essouflé. Il garda sa verge et tendit une petite poche à la jeune femme. Ninala débala le paquet et vit une dizaine de couteau à lancer de facture quelconque. Larry en pris un et se dirigea vers l'arbre le plus proche, c'était un gros chêne au tronc large. Il y grava un cercle (approximatif) et planta son couteau en plein milieu. Puis il retourna auprès de Ninala et traça une ligne sur le sol. Il pris un second couteau et le lança avec une force incroyable, celui ci se planta à quelques millimètre du premier.

-Ton objectif est de lancer dans ce cercle pour aujourd'hui. Ton but à long terme est de faire le même lancer que moi, voir mieux si tu le peux. Chaque couteau hors du cercle te vaudra un coup.

Le premier lancer ne fut pas terrible, le couteau ne toucha même pas l'arbre, la sanction ne se fit pas attendre et la verge vint s'abattre sur ses reins. Les jets suivant ne fûrent pas vraiment mieux et ce n'est qu'au bout d'une demi-heure que Ninala réussit à planter un couteau dans le tronc, mais pas encore dans le cercle.
Au bout d'une heure, ses jets se faisant plus précis, l'écuyère réussit à atteindre le cercle. A partir de cet instant, les coups diminuèrent, Larry devint presque gentil. Il la guidait afin qu'elle trouve la bonne position de lancer, qu'elle gère ses tremblements, mais chaques fois qu'un couteau ratait la cible, Ninala recevait un coup.
Une bonne heure plus tard, Larry dit :

-Cela suffit pour aujourd'hui, tu vas encore avoir besoin de force cet après-midi avec ton mentor. Tes muscles sons meurtris par les coups, tu dois les soulager.

Larry rangea les couteaux et sortit un petit pot de son sac et le tendit à Ninala.

-Ce baume fera passer la douleur pour le reste de la journée, toutefois, il ne fera pas disparaitre les traces et ce soir tu pourra constater à quel point la tache qui t'attend est grande.

Ninala se massa le corps avec l'ongent pendant que Larry rangeait les affaires. Le baume fit un effet rapide et la douleur en fut grandement atténuée laissant place à une sensation de chaleur. Elle se leva pour récupérer son sac et lorsqu'elle souleva celui-ci, il lui paru beaucoup plus lourd que lors du trajet précédent. Avec un leger sourire en coin larry dit :
-J'ai ajouté quinze kilos de pierres dans ton sac. Je vérifierai tous les matins avant notre départ que tu n'en as pas retiré. Tous les midi, à la fin de l'entrainement j'enlèverai un kilo si tu n'as pas bien travaillé, sinon j'en ajouterai un.

Le trajet du retour fut beaucoup plus fatigant que l'aller et Larry ne molissait pas.
Arrivée à l'auberge, Ninala se jeta sur son déjeuner et monta dans sa chambre se reposer quelques minutes.
En début d'après-midi elle parti rejoindre Azharh au lieu de rendez-vous fixé. Que lui avait-il réservé ???...

[Azharh]

Ninala arriva au lieu que Larry lui avait indiqué... Il lui semblait curieux que Azharh lui ait donné rendez-vous aussi loin de la ville. "Une grosse pierre dressée comme un dolmen, près du fleuve" avait dit Larry. Elle y arriva après une bonne heure de marche, se demandant fréquemment si elle ne s'était pas trompée. Au Nord de Dorgsahn, la rivière Thelas, venue des Collines de l'Ouest, rattrapait, après une longue course de quelques 120 kilomètres, le fleuve Tibre où elle se déversait généreusement, créant un courant assez virulent, dangereux même par endroits. Au lieu de l'union des deux cours d'eau se trouvait un grand nombre d'arbres et de buissons qui, à cette époque de l'année, dégageaient une fragrance ennivrante, et faisaient ainsi de cet endroit un havre tranquille, non loin du tumulte de la Ville-Capitale. A l'orée de ce petit bosquet se trouvait une unique pierre de granite, de forme ovale, dressée vers le ciel comme si elle voulait rappeler à toute personne qui croirait trouver en ce lieu le Paradis que le vrai Paradis n'est pas de ce monde. Ninala resta quelques minutes à contempler ce magnifique spectacle, envoûtée par le son agréable de l'eau courant autour d'elle...

- Tu en as mis du temps, pour venir !!

Azharh apparut soudain, sortant des buissons qui faisaient face à Ninala. Il lui sourit et, une fois de plus, elle crut voir dans son regard quelque chose de tendre et protecteur... L'instant d'après, elle se demanda si elle n'avait pas rêvé...

- Bon, nous nous retrouverons ici tous les jours pendant au moins un semaine. Nous allons travailler ta force physique et d'autres petites choses par le travail élémentaire de la natation.

A ces mots, Ninala ouvrit de grands yeux , puis se mit à rougir comme une tomate.

- C'est que... euh... je vais devoir... être toute nue ???...

Tout d'un coup, la jeune fille ne savait plus où se mettre. Une foule de pensées plus ou moins dérangeantes traversaient son esprit. Est-ce que ce n'était pas une ruse de son mentor pour la voir nue ? Ou pire ??? Elle ne se sentait pas à l'aise du tout, mais elle se ressaisit et tenta de ne rien laisser paraître de ses troubles...

- Si tu veux, je n'y suis pas opposé bien sûr. Cependant, afin de nager dans les meilleures conditions, il vaut mieux pour toi porter des vêtements adaptés, crois-moi. Tu auras toujours un peu de temps pour te baigner nue ici, ne t'inquiètes pas. C'est vrai que l'endroit s'y prête fortement. Et à ce moment là, je te laisserais seule, pour que tu puisses bénéficier en toute intimité de la plénitude qu'apporte cet endroit.

Ninala respira profondément... Puis sourit... Elle avait été stupide de douter aussi facilement des intentions de son mentor. Elle avait oublié trop vite l'Amour extraordinaire qui le liait à Pistachou. Même si elle n'avait pas encore réussi à voir cet Amour chez lui, alors qu'elle l'avait ressentit assez vite chez Pistachou, elle ne doutait point de l'ardeur de ses sentiments pour elle. Jamais il n'oserait commettre un acte aussi ignoble de toutes façons. Elle releva brusquement les yeux pour voir que Azharh la regardait. Et elle eut la très nette impression qu'il avait compris ses pensées. Elle rabaissa alors les yeux, et une grande honte l'envahit, donnant une intensité nouvelle à son beau visage, la faisant devenir rouge pivoine.

- J'ai récupéré ceci pour toi. Ce sont des vêtements de cuir léger, des chausses solides que j'ai coupées à mi-cuisse, afin de laisser la plus grande partie de tes jambes libre. Et avec cette légère ceinture de cuir, tu pourras solidement attacher ce juste-au-corps, dont j'ai découpé les manches. Ainsi tu seras bien équipée pour nager...
Tu peux te changer dans les buissons, là. Rejoins-moi là où les deux rivières se rejoignent.

La jeune Écuyère alla donc se dévêtir et enfiler la tenue que Azharh lui avait préparée. Celle-ci semblait avoir été faire sur mesure pour elle. Elle lui allait parfaitement, épousait à merveille les contours de son corps, et était presque aussi légère que du simple tissu. Elle s'aperçut, après l'avoir enfilé, que les multiples traces des coups portés par Larry étaient bien visibles sur tout son corps, bien qu'elle ne ressente pratiquement aucune douleur grâce au baume de l'Écuyer. Qu'allait donc en dire Azharh ??? Pour qu'il y en ait autant, il fallait qu'elle soit bien maladroite, une piètre guerrière, alors qu'elle disait bien maîtriser l'épée...

Elle alla donc rejoindre son mentor. Celui-ci était déjà dans l'eau, nageant sur le dos, ne faisant jaillir que de très légère gerbes d'eau autour de lui. Il portait le même style de vêtement que ceux qu'il lui avait donné. Quand il la vit arriver, il se dirigea vers la rive et vint à sa rencontre.

- Ah, je suis content de voir que les vêtements que j'ai choisis te vont à merveille ! Mais ? Qu'est-ce que c'est que ces marques rouges sur tes bras ??

Il s'avança vers elle, regarda ses cuisses...

- Là aussi tiens !!

Ninala n'osait pas ouvrir la bouche. Azharh attrappa son juste-au-corps et le souleva pour découvrir le dos.

- Mon dieu !!! C'est Larry, c'est ça ???

Ninala perçut de la colère dans la voix de son mentor, mais la minute d'après lui fit perdre toute illusion...

- Tu as donc été aussi mauvaise que ça, ce matin ??? Bien... dans ce cas, nous allons devoir travailler dur. Allons-y sans tarder...
- Mais... c'est que... je ne sais pas nager...

Azharh eut un regard sévère à son encontre et dit d'une voix caverneuse :

- Et tu crois que c'est en restant plantée là à rougir comme une tomate que tu vas apprendre ??? Allez, zou, file dans l'eau !! Ce soir tu devras maîtriser la techniques des trois nages.

(N.D.A. : il n'y avait en effet à l'époque que trois sortes de nages "officielles", à savoir la brasse, le crawl et le dos crawlé, qui bien sûr ne portaient pas ces noms à l'époque)

Le Chevalier et son Écuyère travaillèrent donc pendant quatres heures, et se fut un entraînement intensif. Mais, contrairement à Larry, jamais Azharh ne porta la main sur le jeune fille, et elle ne manqua pas de le remarquer.

Lorsque le Chevalier décréta finalement que cela suffisait pour la journée, Ninala ressentit un grand soulagement. Elle vint s'asseoir sur une pierre plate, au bord de l'eau. Elle laissait tremper ses pieds fatigués dans l'eau fraîche du courant. Azharh vint lui poser une serviette sur ses épaules mouillées. Elle intercepta un instant son regard, et il ne pouvait y avoir de doute. Ce regard était un regard plein d'amour, non pas celui d'un amant non, mais celui d'un ami, de quelqu'un qui tenait à elle, qui l'appréciait fortement. Elle en fut troublée. Puis Azharh se retira, afin de la laisser se sècher. Il alla l'attendre au rocher, alors qu'elle quittait ses vêtements de natation. Elle alla se plonger de nouveau dans l'eau, entièrement nue cette fois-ci, et elle éprouva un vrai sentiment de joie et de plénitude alors que l'eau caressait doucement son corps jusque dans ses recoins les plus intimes. Elle était comme dans un rêve, mais l'appel de son Chevalier, qui commençait à s'inquiéter de ne pas la voir revenir, la ramena à la réalité. Elle sortit rapidement de l'eau, s'essuya avec la serviette donnée par Azharh, et se rhabilla en vitesse. Ils partirent ensuite tous les deux d'un pas rapide vers la Ville.

Lorsqu'ils arrivèrent, le soir commençait à tomber. Ils rentrèrent à leur Auberge, et Ninala alla se reposer dans sa chambre, alors que Larry et Azharh ressortaient pour aller s'entraîner, près des portes de la ville. Une chance qu'en cette saison, une des nombreuses portes de Dorgsahn ne soit jamais vraiment fermée, toujours prête à accueillir les voyageurs, le soir venu. Azharh avait bien signifié à Larry qu'en l'absence de Feragoner, il se chargerait lui-même de poursuivre sa formation, même s'il devait en priorité se focaliser sur celle de Ninala. Aussi, un peu avant le souper, après être rentré de l'entraînement avec son Écuyère, il se consacrerait à Larry.

Lorsqu'ils arrivèrent sur ce qui allait constituer leur terrain de combat, Azharh dit à Larry :

- Vu ton niveau, il ne me semble pas nécessaire d'utiliser des armes d'entraînement. Comme la Faux semble être ton arme de prédilection, tu veux sans doute te battre avec elle ??

- Je préferrerais, il est vrai, mais n'est-ce pas trop dangereux ??

- Tu as peur de te blesser tout seul ???

-

- Très bien ! Quand à moi, je me battrais au bâton. J'ai légèrement modifié celui-ci afin de pouvoir combattre contre ta faux : je l'ai fait envelopper d'une légère couche d'acier trempé, afin qu'il soit plus résistant face aux lames adverses.

- Ce sera sûrement insuffisant.

- Ne présume pas trop de ta force, mon petit...

Sur ces mots, Azharh fit signe à Larry qu'il était prêt. Entrainement offensif... Larry se lança donc à l'attaque de Azharh, celui-ci esquivait avec une facilité déconcertante la plus grande partie de ces coups, et il parait les quelques autres avec brio. Malgré la vitesse incroyable de Larry, qui dépassait de beaucoup la moyenne, Azharh n'éprouvait aucune difficulté à esquiver. C'est comme s'il pouvait prévoir ce que ferait l'Écuyer. Cela commençait à légèrement énerver Larry, surtout qu'après chacune de ses esquives, Azharh lui montrait à quel point les coups de bâton sont désagréables.

- Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu retiens tes coups ??? Comme ça tu n'y arriveras jamais !! Allez, viens, bats-toi et donnes tout ce que tu as !!!

Ces railleries incessantes étaient insupportables pour Larry, mais malgré tous les efforts qu'il déployait pour vaincre le Chevalier (car c'était désormais son but : vaincre. Il n'y avait plus d'entraînement, c'était un vrai combat !), aucun de ses coups ne portait...
Lorsqu'ils eurent combattu ainsi environ une heure, Azharh fit quelques remarques à Larry sur sa façon de se battre, et il lui donna quelques conseils afin de mieux tirer profit de sa grande rapidité.
Ils rassemblèrent ensuite leurs affaires et repartirent vers leur Auberge.

Après un maigre repas, que Ninala fut vraiment la seule à apprécier, les trois membres de l'Ordre regagnèrent leurs chambres respectives. Comme Larry se déshabillait, Azharh put voir avec satisfaction que son dos portait bien visibles les traces des coups de bâton qu'il avait reçus.
L'Écuyer, voyant qu'il le regardait, fit craquer son épaule gauche avec un petit sourire en coin.
Azharh le foudroya alors d'un regard mauvais qui le mit profondément mal à l'aise, et il lui dit, d'une voix menaçante :

- Je t'avais dit de ne pas porter la main sur elle. La prochaine fois que tu t'avises de la blesser ainsi, ce n'est pas avec un bâton que je me battrais contre toi...
Cependant, tu peux toujours utiliser ton système du sac de pierre, ça ça me plait bien !

Sur ces mots, les deux hommes s'allongèrent sur leurs lits respectifs, et ils s'endormirent...

[La_Pistachou]

Pistachou était ravie de revoir sa tante, même si elle venait uniquement pour lui demander de l’aide. Mais cela ne semblait pas déranger la prêtresse : étant en conflit avec sa sœur, elle souhaitait aider sa nièce quand il lui était possible. A l’inverse de Vrymove, Méliandre ne se cachait pas derrière un air froid et ne masquait pas ses sentiments derrière un masque imperturbable. Son sourire serein vous illuminait de joie et d’espoir comme le Soleil déverse les premiers rayons après une longue nuit sans lune. Les tourments de Pistachou commençaient déjà à s’apaiser quand sa tante l’enlaça.

Après avoir laissé ses amis sur le pas de la porte, la naine fut conviée à s’asseoir près du feu, sur un divan face au fauteuil de sa tante.

« J’imagine que ta mère doit être comblée de revoir sa fille, dit la tante d’un ton mi-ironique, mi-sincère.

- Je ne m’attendais pas à avoir un accueil plus chaleureux de sa part. Après tout, elle n’y est pour rien et je n’ai rien fait pour arranger les choses.

- Toujours aussi têtue celle là … quand elle a une idée en tête, personne ne la fera en démordre, et ça même si l’avenir du monde en dépendait. »

Méliandre sourit comme si elle parlait en connaisance de cause.

« Tu sais ma chère Pistachou, je ne partage pas l’avis de tes parents : si tu penses que ce Azharh méritait que tu risques ta vie pour lui, c’est que ça devait être le bon. Si tu es assise en face de moi à cet instant, c’est que la malédiction a dû être annulée d’une manière ou du autre...Ou peut être que… »

Pistachou n’avait pas encore tourné cette page de sa vie. A cause de sa convalescence, elle n’avait pas pu partager avec Helvina les moments privilégiés qu’a une mère avec sa fille : elle ne l’avait jamais bercé jusqu’à ce que le sommeil l’emporte, elle ne l’avait jamais baigné, elle ne l’avait jamais serré contre son cœur pour que la petite ressente l’amour qu’elle éprouvait pour elle… Elle n’avait pas rempli son rôle de mère…

Voyant que sa nièce ne répondait pas, elle comprit que l’enfant ne l’attendait pas sagement à la Taverne et qu’elle ne venait cette fois ci que pour lui rendre une visite de complaisance. Elle se concentra et essaya de pénétrer dans l’esprit de la jeune femme pour prendre connaissance des événements passés. Elle n’eut aucune difficulté pour ressentir la peine qui baignait l’âme de sa nièce.

« Je suis navrée ma petite Pistachou, je ne savais pas qu’on te l’avait enlevé dans des circonstances aussi tragiques…

- Je savais très bien que je n’aurais pas dû d’enfanter, je le savais… Mais ça a été plus fort que moi ! Je n’avais jamais ressenti un si grand bonheur ! Je me sentais apaisée et je pensais que tous les deux, nous aurions pu surmonté cette épreuve ! Il s’est montré très fort durant cette période, et je l’admire pour cela … je crois que je ne pourrais jamais assez le remercier de m’aider comme il le fait si souvent…J’aurais tellement voulu que tu le rencontres ! Mais malheureusement, jamais il m’approchera les terres du Loughrun, depuis la mort de Fultri …»

Elle parlait avec tant de passion qu’on ne pouvait pas se tromper en affirmant que son amour était sincère et passionné. Méliandre avait ressenti cette ferveur qui débordait de sa nièce, elle espérait que son bien-aimé éprouvait les mêmes sentiments…

« Même si tes parents ne le montrent pas, ils sont fiers de toi et de la vie que tu mènes avec tes compagnons dans cette Taverne. Ils auraient préféré que leur petite fille reste près d’eux mais la vie nous sépare des personnes qu’on aime et nous n’y pouvons rien… »

Ces paroles rappelèrent à Pistachou les raisons de sa venue en ces lieux :

« Ma tante, j’aimerais que tu m’éclaires à propos de différentes choses… ajouta-t-elle confuse de faire encore une fois appel à ses dons de clairvoyance.

- J’imagine que tu veux savoir ce qu’il en est de votre fille, je me trompe ? »

La naine acquiesça et attendit de voir ce que sa tante pourrait lui enseigner sur Helvina.

Après avoir psalmodié des paroles incompréhensibles, la prêtresse resta immobile quelques secondes, comme si elle écoutait ce que quelqu’un lui disait ou qu’elle observait une scène avec beaucoup d’attention. Pistachou espérait tant qu’elle puisse lui dire où se trouvait leur fille ! Même si son envie de la retrouver avant était apaisée après l’évaporation de Khiaria, elle souhaitait tellement mener la vie de famille dont elle rêvait depuis son mariage.

Au bout de quelques instants, la tante déclara d’un air grave :

« Je suis désolée ma nièce mais je ne peux pas t’éclairer davantage sur Helvina… je sens qu’elle est en vie, quelque part mais je ne peux pas te dire… »

Pistachou ne put cacher sa déception, sa tante était son seul espoir de la retrouver. La naine n’avait aucune envie d’abandonner ses recherches mais elle n’avait plus aucune piste, rien. Juste cette dague… Soudainement, elle se souvint de la deuxième raison qui l’avait poussée jusqu’ici. Alors elle tendit l’artefact à sa tante à qui l’objet ne semblait pas inconnu.

« Mais cet objet vient du Pic de la Nymphe ! Où l’as-tu trouvé ? »

Elle saisit l’objet et voulut le jeter dans le foyer de la cheminée. Mais Pistachou retint de justesse la main de sa tante et lui expliqua les origines de l’arme magique. Méliandre n’en revenait pas ! Et dire qu’elle leur avait caché cela depuis plus d’une dizaine d’années ! L’envie de sermonner sa nièce lui tenaillait les lèvres mais elle se retint car sa sœur s’était certainement offerte cette joie. De plus elle était intriguée par l’objet qu’elle tenait dans ses mains : il avait donné naissance à des mythes étranges, certains pensaient que la Nymphe y avait renfermé ses pouvoirs, d’autres chuchotaient qu’il était porteur de malheur… Méliandre préférait ne pas en parler à sa nièce, elle avait déjà assez de soucis ainsi, cela ne servirait à rien de l’affoler davantage. Elle serra très fort la dague et soudainement, elle eut une vision. Désorientée, elle reprit ses esprits et demanda à sa nièce de lui laisser la dague, Pistachou accepta.

Le Soleil était bas dans le ciel quand Chteun et Gareph vinrent frapper à la porte. La prêtresse ne voulut pas leur proposer de rentrer car elle souhaitait commencer ses recherches sur la dague le plus rapidement possible. Alors, elle embrassa sa nièce et lui demanda de venir la revoir dans deux jours. Une fois qu’elle se retrouva seule, elle me put s’empêcher de repenser à ces derniers moments passés avec Pistachou à qui elle avait caché deux choses : qu’elle ne pourrait plus jamais avoir d’enfant et que sa sœur était certainement encore en vie…

[Feragoner]

Oublié pas de lire le post de Pistachou avant

Edit Stalfos: Qui fut posté 6 minutes avant?.. Ferag... tu tapes rapidement!!
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Chteun, assit sur le dos de Feragoner, les yeux fermés, écoutait les multiples sons de la forêt d’ambre. Feragoner lui aussi écoutait. Cette forêt avait quelque chose de relaxant pour lui. Ils débouchèrent dans une clairière où une rivière s’écoulait. Feragoner s’arrêta et se coucha près de la rivière.

- Que fait-tu dit Chteun ?
- J’écoute !!!!! dit Feragoner. Cet endroit me rappelle celui dans la forêt près de la taverne. Mon endroit préféré je dirais.
- Hé hé, je vois.

Chteun se coucha sur le dos, entre les écailles de Feragoner et regarda les nuages passer, pousser par les forts vents du nord.

- Tien dit Chteun, ce nuage la ressemble a un dragon n’Est-ce pas Ferag ?
- ZzzzzzZZzzzzzZzzzz

Chteun eut un sourire. Il sauta sur le sol et se coucha sur le dos. Il s’assoupit après quelques instants.


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Retournons un peu en arrière :
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- Ce Gareph, il me payera cet affront.
- Tu as vu la vitesse avec laquelle il ta attaqué ? Il n’est pas humain ça c’est sur.
- Je le démasquerais !!!!! Ils sont partis en direction des Bois d’ambre ?
- Oui je crois bien. Pistachou va sans doute aller voir l’oracle.
- Bon allons-y !!! dit’il.

Une bonne partie du groupe ne les suvirent pas ayant une certaine crainte de Gareph et de l’homme assis à ses coté.

- Pffff lâcheurs dit’il. Venez vous autres.

Le petit groupe descendit en direction de la forêt dorée. Ils s’enfoncèrent à l’intérieur avant d’arriver chez l’oracle ayant peur de se faire voir. Ils avancèrent progressivement guettant les sons inhabituels. Ils aperçurent des cerfs, des marmottes, de nombreux oiseaux. Bref les animaux habituels de la forêt. Ils continuèrent à avancer lentement.

- Nous arrivons à la clairière de la rivière.

Ils continuèrent à avancer et soudain ils entendirent un son. Un bruit d’éclaboussure. Ainsi qu’une voix assez grave.

- Allons Chteun, tu appelle ça pêcher ? Hahahahaha !!!
- Pffff, je ne suis pas un maître pêcheur moi…

Le groupe continua d’avancer prudemment. Ils se postèrent entre les buissons et observèrent la scène. Leurs yeux s’équartillèrent à la vu d’un dragon bleu et de Chteun qui essayait tant bien que mal à pêcher un poisson.

- RAHHH laisse moi faire dit Feragoner.

Le dragon donna un coup de patte à l’humain et pris sa place. Il resta quelques minutes au dessus de l’eau guettant les poissons. Il donna de rapide coup de patte et un poisson tomba sur la grève à coté de Chteun. Il fit cela plusieurs fois et se retourna vers Chteun.

- Il y en a assez ?
- Ouais, viens j’ai faim.

Une aura bleue apparut autour du dragon aveuglant le groupe. Lorsqu’ils puissent voir, ils virent Gareph assis en face de Chteun. Chteun alluma un feu afin de les faire cuire tandis que Gareph les mangeait cru.

- Tu est dégoûtant Ferag….dit Chteun.
- Bah quoi ???? Je suis un dragal non ? C’est meilleur cru le poisson.

Gareph après avoir manger ses poisson, ressentit encore de la faim.

- Je n’en ai pas pêché assez, je reviens.
- Gourmand va lui dit Chteun.

La cape de Gareph se divisa en deux ailes et il vola au dessus de l’eau. Un pieu de glace se forma dans ses mains, l’utilisant comme un harpon pêcha encore quelques poissons. Il retourna auprès de Chteun.

- Miam Miam ça me donne faim.
- Moi je viens de commencer à les faire cuire dit Chteun.
- Tu est sur que tu ne veut pas essayer le poisson cru ?
- Sans façons merci.

Gareph attrapa un poisson qui gigotait encore et il le dévora.

- Tu es vraiment sadik.
- Pourquoi ? demanda Gareph.
- Ben il gigotait encore…..
- Ah…..alors….

Une griffe apparut dans les mains de Gareph et trancha la tête des poisson en quelques secondes.

- Et la ?
- La c’est mieux dit Chteun avec un sourire.

Le groupe se regardèrent un moment. Apres quelques minutes, celui qui voulait prendre revanche sur Gareph dit enfin :

- Un dragon, c’est un dragon….dit’il en se laissant choir sur le sol.

Ses compagnons s’Assirent autour de lui.

- Il y a sûrement quelque chose à faire dit l’un d’eux.
- Ouais mais quoi ?.....
- Tout le monde sait que les dragons sont sadiks. Alors….
- Tu crois que lui est un sadiks ?
- Ben non, il est brave, mais les habitants de notre ville non. Ca pourrait lui causer des problèmes.
- Ca marcheras pas…ils vont tout suite voir qu’il est brave.
- Pas si on le provoque. Vous avez vu à l’auberge ? Si je parle en mal de Pistachou et surtout de son mari il va vouloir me tuer et la….Mwhahahaha.
- Bon plan….

Ils partirent à la rapidement afin de mettre leur plan à exécution.

Gareph et Chteun se levèrent et retournèrent en marchant vers la maison de l’oracle.

- Pistachou doit avoir terminée dit Chteun.
- Ouais vite allons-y.

Ils se rendirent à la mission de l’oracle et aperçurent Pistachou, prenant le thé avec l’oracle.

- Bon je vous attendais. Partons. Ah oui… Ma tante, je vous présente Gareph et Chteun. De bons amis.
- Enchanté dit la tante de Pistachou.
- Bien heureux de vous connaître dit Chteun, en se baissant un peu.

L’oracle regarda Gareph qui ne fit qu’un coup de tête.

- Il n’est pas très bavard dit Pistachou.
- Je vois… bon à la prochaine ma chère Pistachou et que les Dieux te protègent et te guide dans tes épreuves futures.
- Bye !!!!

Le groupe sortirent de la forêt et se dirigèrent vers Loughrun.

[chteun_tueur_de_dragon]

HRP:

ARRRFFFFFFFF tu t'absence de façon involontaire pendant 10j et ta autant de jour a lire de quete....c long...

Bon je me reserve le prochain post si sa dérange personne bien sur

Le combat il est pour moi........

[Feragoner]

[sheinlemasterdruide]

Toujours dans la taverne de l ort.........


La taverne était toujours remplie d aventuriers et de commerçants venus pour profiter de l open bar offert par stalfos le gérant de la Taverne....
Shein le chevalier était toujours assis en face de lanaa.
Les deux personnes semblaient parler de leur rencontre passée, un jour d été au bord d une rivière.....

----Te souviens tu de notre première rencontre shein?
Shein sourit... Comment aurait il pu oublier. Il n avait pas l habitude de se faire rouler par le premier individu venu. Or il venait de se faire avoir une seconde fois....
----Comment aurais-je pu oublier lanaa?


Shein repensa a cette fameuse rencontre.
Un beau jour d été, il avait décidé de se rendre a la rivière qui passait a l orée de la foret de vuk le shlag.
Dans sa forme d ours habituelle il péchait et barbotait dans la rivière, profitant du soleil d été.
Lorsqu un inconnu arriva. L ours ne se préoccupa pas de ce personnage qui semblait ne pas l avoir remarquer....Il continua ses activités, lorsqu’un coup de patte dans le vide (raté le poisson ) projeta une gerbe d eau en direction de l inconnu... Ce dernier remarqua alors l ours et le prit évidememnt comme seul responsable de l éclaboussure. Il prit alors une pierre et la lança en direction de l ours...
La pierre atterrie en plein sur la tête de l ours, qui surpris par le coup, venait de boire la tasse...
Il finit enfin par identifier son agresseur... C’était l’inconnu qui venait d arriver et qui paraissait mouillé !
L ours grogna et se rua sur son adversaire, qui bien que surprit (et un peu effrayé) se prépara au combat...

Sentant que son adversaire n était pas un sadik, l ours se cabra sur ses 2 pattes arrières et laissa l individu frapper le premier. L individu frappa un grand coup dans les cotes de l ours mais ce dernier ne paraissait pas affecté par le coup.... En effet aucune plaie n était visible...
L ours, décidé à ne pas tuer cet adversaire qui ne paraissait pas pouvoir le mettre en danger, frappa l'inconnu d un coup de patte (sans les griffes :p).Il n utilisa pas cependant tt sa force mais le coup fit mouche.
L homme poussa un cri très aigue et tomba a la renverse...la cape qui cachait son visage se découvrit et
Shein remarqua alors que ce n était pas un homme mais bel et bien une femme, et une elfe de surcroît!
.... L ours ne savait plus quoi faire, son coté humain ne pouvait se résigner a frapper une femme sans que celle ci puisse menacer sa vie... Il n avait pas l habitude de se bagarrer avec des femmes...
L inconnue de son coté, remarqua l attitude de l ours qui paraissait terrassé par le doute.
Elle ferma les yeux et elle se concentra... (Depuis toute petite elle pouvait dans une certaine mesure, comprendre les animaux.)
Lorsqu elle rouvrit les yeux, l ours n avait toujours pas bougé. Soudain elle eu un flash...
L ours qui était devant elle n en était pas un, elle en était sure. Elle finit par comprendreque la bête située devant elle devait être un lycanthrope... Elle s adressa directement a lui...
----Toi, je sais que tu n est pas un ours ordinaire, reprend ta forme originelle que nous puissions parler....
L ours paraissait désorienté. Il n appréciait pas sa forme humanoïde et cela dès son plus jeune age...
Cependant il obtempéra et se métamorphosa...
L individu tendit la main vers shein et lui dit:
---Je suis lanaa enchantée de vous connaître...
---Shein, dit l homme en serrant la main de la jeune femme...
Les 2 personnes passèrent de longue heures a discuter, et décidèrent de voyager ensemble.

Shein s étonnait d avoir sympathisé tout de suite avec cette femme. Il n avait pas l habitude de s attacher rapidement aux êtres humains..
Mais il fallut se séparer au bout de long mois...
Shein avait été anéanti à cause départ de lanaa (qui avait une affaire importante à régler)et, c est peu après cette époque qu il avait rencontré CHteun son futur (ex! ) mentor..



Les 2 personnes discutèrent devant de nombreuses chopes de bierre.. Lanaa paraissait tenir l’alcool et ceci amusait shein qui ni ne connaissait qu’une seule femme capable de faire cela:
lanaa
Cependant au bout d une 1h 30 de beuverie intenses, lanaa commençait tout de même à sentir les effets de l alcool.
--Pouvons- nous aller dehors shein, je souhaiterai prendre l air..
Shein sourit.
--Bien sur si cela te fait plaisir
Ils sortirent de la taverne et ils se baladèrent au clair de lune.
Shein et lanna paraissaient heureux de se retrouver.. Lanaa n arrêtait pas de taquiner shein qui finissait par se mettre en colère. (un peu )
Soudain shein poussa lanna, qui recula d un pas...
Lanaa sourit et bondit sur shein, qui en forme humanoïde ne disposait pas de la même force octroyé par sa forme d ours.... Ce dernier tomba à la renverse, et une mini bataille s engagea entre les 2 personnes..
Au bout de 20 minutes d "intense affrontement" ils s’allongèrent sur le dos pour pouvoir récupérer leur souffle. Ils passèrent une bonne partie de la nuit à plaisanter, à se raconter leurs exploits individuels et à discuter de choses et d’autres...

[lanaa]

Allongés sur le dos comme des enfants, sous ce beau clair de lune, faisaient le plus grand bien aux deux compères !!

Retrouver un ancien ami comme Shein, connu par le plus grand des hasards un après midi d’été, était bien salutaire pour Lanaa : effectivement elle avait aujourd’hui envie de souffler, de se laisser aller, de discuter librement avec quelqu’un dont elle avait entièrement confiance. Cela était paradoxal finalement ce lien profond d’amitié qu’il y avait entre eux deux… Shein n’était pas réellement un humain, c’était sûrement pour cette raison que Lanaa c’était attachée à cette grosse Boule de Poils.

Shein quand à lui pouvait enfin discuter sincèrement et librement, sans se soucier sans cesse des diverses convenances ou autres formes de politesses et de savoir vivre si chers au humains … effectivement il arrivait si facilement à communiquer avec elle, comme si elle était animale aussi… pourtant il savait bien qu’avec ses oreilles pointues, ce n’était pas le cas, mais elle dégageait quelque chose qu’il appréciait, qui le mettait en confiance. Et elle ne lui avait jamais tenu rigueur de ses manières un peu rustres d’ours, bien au contraire, elle semblait ne même pas s’en apercevoir. Et puis c’était pas tout les jours qu’il rencontrait une femme capable de lui tenir tête à la choppe de bière, et qui se retrouver à rouler dans l’herbe pour se chamailler, sans se soucier du qu’en dira-t-on….

- Mais au fait, tu ne m’as dis qu’est ce qui t’emmène par ici Lanaa ?

- Et bien rien de bien nouveau comparé au passé, j’aime toujours autant découvrir de nouvelles contrées et de nouvelles personnalités. Tu sais bien que j’ai toujours été curieuse de la nature humaine !

- Ah oui, effectivement, ton éternelle quête pour essayer de définir si l’humanité est fondamentalement aussi mauvaise qu’elle en donne l’impression ?
Et, as tu trouvé ta réponse à cette question ?

- Et bien pas vraiment un semblant de réponse… je constate simplement que la balance n’est jamais stable, elle penche toujours d’un côté puis, invariablement, elle va de nouveau repencher de l’autre… à croire que nous nous cherchons tous, que nous sommes tous perdus dans les méandres de nos vies…

- …On est surtout perdus dans les méandres de nos choppes pour le moment je crois !!, coupa fièrement Shein en levant haut sa choppe qu’il avait gardé avec lui.

- Toujours aussi fin philosophe Boule de Poils !! je crois pour ma part que c’est ton haleine fétide qui fait pencher la balance vers le côté obscur de la force!!!, dit Lanaa en pouffant de rire.

- Gna gna gna gna…. !!! Et toi c’est ta gentillesse si flagrante qui fait tomber la balance dans l’autre sens sûrement !!! répondit fièrement et joyeusement Shein. Il reprit ensuite plus calmement après quelques minutes de rires :
Enfin bref, sinon pour ma part, le plus grand changement intervenu depuis et le fait que j’ai réussi enfin à trouver quelques repères dans ma vie…comme je te l’ai dis tout à l’heure je fais partie maintenant d’une Guilde de chevalier : L’ORT. J’avais un peu peur de prime abord de m’attacher à d’autre, de me placer sous des obligations et de devoir m’y tenir. Tu sais bien à quel point ma vie de solitaire sans contrainte me plaît ?!

Il continua son discours en voyant Lanaa hocher positivement la tête.

- Et bien étonnement cette guilde a révélé un aspect de ma personnalité que je ne me connaissais pas !!! je peux finalement être de temps à autre quelqu’un de sociable !! Ce sont plus que des chevaliers et des compagnons d’armes pour moi aujourd’hui, je pourrais même dire que ce sont de réels amis !!, dit-il avec conviction.

- Je pensais que ta véritable amie pour la vie serait ta choppe de bière ?!! , répondit Lanaa sur le ton de la plaisanterie.

- Oui bien sûre, elle, je ne lui ferait jamais défaut voyons !!!, lui répondit-il instinctivement.
Mais bon, je me suis rendu compte que pouvoir ainsi partager des choses avec d’autres personnes me fait finalement du bien…c’est à cause de toi ça finalement, tu m’en avais donné l’habitude… et c’est d’ailleurs ce que j’avais apprécié le plus avec toi, quand l’on c’est connu… tu as été la seule personne avec qui j’ai toujours pu autant parler, aussi sérieusement, de tout et sans retenu… et je dois bien avouer aujourd’hui que c’est pour ça que ton départ m’as fortement attristé..

Lanaa eut un pincement au cœur… son départ, à cette époque lui était obligatoire, mais il est vrai qu’elle avait également fortement souffert de cette séparation… elle n’avait jamais voulu l’admettre, mais force était de constater que Shein inconsciemment la mettait devant le fait accompli…elle le considérait réellement comme un ami véritable et sincère, en qui elle avait entièrement confiance.

- Oui je dois avouer que je te comprend, tu as bien été la seule personne vis-à-vis de qui je me suis dévoiler un temps soit peu aussi… c’est vrai que cela fait du bien ! Mais la confiance est si dure à trouver, tu le sais aussi bien que moi….

Après un certain de silence et de réflexion, elle se redressa et s’assit dans l’herbe, face à Shein qui fit de même. Elle poursuivit alors sur un ton plus enjoué :

- Je suis sincèrement ravie de te savoir désormais bien entourer !! Mais je suppose que tu te retrouves tout de même de temps à autre, seul dans la forêt, à pécher et à gambader joyeusement !!! Et puis ton sale caractère d’ours sauvageons est toujours présent en toi, je le sens bien!!!, dit elle en souriant

Il acquiesça vivement, tout en balançant sa tête de manière exagérée de haut en bas, avec un sourire aux lèvres.

- Ah bah oui, évidemment, la dessus je ne changerais jamais, je resterais toujours égal à moi-même !!

Elle le regardait d’un air amusé : même sous sa forme humanoïde, elle trouvait qu’il ressemblait plus que jamais à un ours !!! Cette barbe veille de 3 mois qui lui recouvrait tout le bas du visage, ses grosses paluches qu’il faisait souvent tournoyé dans tout les sens autour de lui de manière assez gauche quand il partait dans de grande argumentation !! Et puis sa démarche qui lui était propre, elle l’aurait reconnu parmi cent autres !! Rien qu’à le voir marcher on sentait bien qu’il était doté d’une force animale, que chacun de ses pas reflétait bien plus que la simple démarche d’un humain…
Cependant, sa caractéristique propre, une des choses qu’elle avait remarqué dans les premiers temps de leur rencontre, c’était son regard, et elle se trompait rarement sur ce genre de chose : qu’il soit sous sa forme humanoïde, d’ours ou de lycanthrope, il avait éternellement ce regard si doux, si pur et si porteur d’espoir pour qui savait y regarder…
Evidemment, elle ne doutait pas que ces ennemis ne devaient pas du tout y voir de la douceur, bien au contraire !!!

Ils étaient donc entrain de discuter de choses et d’autres depuis un bon moment quand soudainement Lanaa sentit le besoin de se confier à lui, et plus qu’à son habitude : effectivement elle était une femme à garder ses secrets, ses peines et ses soucis pour elle seule, ne montrant jamais aux autres ce qu’il en était… Le fait qu’elle est envie de se dévoiler ainsi, était plus que surprenant… était ce du au effet de l’alcool ? non, elle savait bien que ce n’était pas le cas, elle supportait l’alcool depuis bien des lunes aussi bien, voir mieux que la plupart des hommes !!
Elle avait certainement tout simplement besoin de parler, de s’ouvrir, tout en sachant qu’avec Shein elle pouvait le faire sans crainte et sans a priori…

- Tu sais Shein, je ne t’ai jamais raconté un fait important pour moi, qui c’est déroulé dans ma jeunesse et qui as été la clef de voûte de ma vie actuelle…

- Oui effectivement, tu ne m’as jamais parlé de toi, quand tu étais plus jeune, plus douce, plus gentille, plus normale quoi … !!! lol, dit vivement Shein, qui ne pouvait jamais s’empêcher de la taquiner. Il reprit cependant un ton plus sérieux pour poursuivre :
J’ai toujours respecté ton silence à ce niveau là, tout en sachant cependant qu’il n’était pas innocent dans le fond… Je sais parfaitement moi-même que le passé peut faire très mal…

- Oui tout à fait… ah tu sais, les histoires de jeunesses, les peines du passé… ont a beau essayé de les oublier, ils reviennent sans cesse vous hanter…Ma seule hantise a toujours été que ces peines antérieurs ne se transforme en rancœur avec le temps… que des incompréhensions naissent du silence et de l’étouffement…

Shein plissait les yeux, tout en levant inconsciemment son sourcil gauche : il se concentrait au maximum, sentant le moment important pour Lanaa… il essayait de comprendre ce qu’elle disait… mais il faut avouer, qu’il ne savait pas du tout où elle voulait en venir… il était un peu perdu, mais n’ose lui dire, par respect…
Lanaa se mit à rire franchement et de vive voix !!! Elle voyait tout le visage de Shein se tordre sous la concentration !!!

- Arrêtes de faire cette tête là Boule de Poil !!! Je n’arrive pas à être sérieuse plus d’une minute avec toi !! dit elle entre deux rires.

- Euh quoi ???? Je suis sérieux là…. Je t’écoute avec beaucoup d’attention ptit’Lanaa… Je comprend pas grand-chose, mais je t’écoute ça je peux te l’assurer !!! lui répondit Shein tout en grattant timidement le sol avec son pied

Elle lui sourit tendrement, et comprit qu’effectivement elle n’était pas très claire…

- Je vais commencer par le début, ça sera plus simple et plus logique.......

[The_Larry]

Retournons à Dorgsahn...

Le lendemain, Larry se leva plus tard que d'habitude. Peut-être voulait-il laisser plus de sommeil à Ninala. Azharh, debout depuis longtemps, doutait largement de cela.
Lorsqu'il sorti de son lit, juste vétu de chausses de nuit, le torse nu, Azharh remarqua qu'il n'avait plus aucunes traces des coups qu'il avait reçu la veille et que son "matelas" était taché de sueur. Pourtant, la nuit avait été fraiche et seul la maladie ou la douleur pouvait pousser une personne à transpirer ainsi sans effort physique.
Larry se leva donc et se dirigea vers la vasque de toillette qui contenait de l'eau fraiche et claire. Il s'en aspergea copieusement le visage et la poitrine pour se reveiller et enfila ses vêtements. Il n'adressa même pas un regard à Azharh, il le faisait toujours d'ailleurs, mais là c'était différent. Il semblait perdu dans ses pensées, au point de ne même pas remarquer Azharh.
Il alla ensuite réveiller Ninala qui eu moins de mal que la veille à se lever et le rejoignit dans la salle commune. Ils prirent leur déjeuner ensemble sans s'adresser un mot ou un regard. Pour la toute première fois, Ninala n'avait pas peur de Larry car celui-ci semblait pensif et peut-être montrait-il une première preuve de faiblesse. Larry vérifia ensuite le contenu du sac de l'écuyère afin de controler le poids des pierres présente, et ils partirent lorsqu'il fut satisfait.
Arrivés au lieu de l'entrainement, comme la veille, Larry tendit une épée d'entrainement à Ninala et en pris une lui même, toutefois, il ne prit pas la verge. Ninala attaqua et Larry para son coup avec une relative facilité, puis il contre-attaqua avec force mais stoppa son épée à quelques centimêtres des côtes de l'écuyère. Cette attitude n'était pas naturelle, Larry venait de se retenir, comme paralysé. Ninala, très étonnée, regarda le visage de Larry. Il avait baissé la tête et ses cheveux noir cachaient ses yeux, Ninala put voir qu'il était figé par le vide. Larry ne semblait plus rien ressentir, en tout cas il ne le montrait pas.
L'entrainement reprit. A chaque contre-attaque, Larry stoppait son coup à quelques centimêtres du corps de Ninala. Cette attitude était à tel point fausse que l'écuyère se sentait mal-à-l'aise de se battre avec cet homme qui ne voulait pas la toucher, c'était encore plus frustrant et blessant que de recevoir des coups.
Au bout d'un moment, Larry baissa sa garde et Ninala, profitant de l'opportunité, se jeta sur lui et frappa de toutes ses forces. Larry évita le coup en pivotant sur lui même et plaça son épée sous la gorge de Ninala.

-Sais-tu pourquoi je t'ai battu sur ce coup? Demanda Larry en releva le menton de l'écuyère de sa lame.
-Parce-que tu es beaucoup trop fort pour moi, répondit Ninala d'un ton amer.
-Absolument pas. Ce que je viens de faire est à la portée du premier venu. Il retira sa lame. Je n'ai fait que pivoter et j'ai ensuite attaqué en prenant tout mon temps.
-Comment-ça??? La voix de Ninala était pleine de frustration.
-Tu as mis toutes tes forces dans un coup horriblement prévisible et le résultat est que tu t'es déséquilibré et que tu as abandonné ta défense. Un enfant aurais trouvé la faille dans ton attaque.
-...
-Tu ne dois mettre toutes tes forces dans une attaque que si tu es sûre de gagner. Toutefois, avec cette méthode, tu risque plus de perdre tes combats car tu ne portera plus aucune attaque contre un bon défenseur.
-...
-Tu dois te battre pour gagner !!! Dans un combat à mort, ce n'est pas forcément le plus fort qui gagne, c'est bien souvent celui qui a envie de gagner. Pour cela tu as plusieurs méthode. Soit tu laisse faire ton instinct, soit tu éprouve un sentiment très fort envers ton adversaire. L'amour ou la haine. Dans tous les cas, tu dois être persuadée que tu va gagner.

Ces paroles étaient incroyablement sensées, c'étaient celle d'un homme qui avait déja beaucoup combattu et surtout qui voulait transmettre son savoir. Son regard était serieux, comme celui d'un professeur et imposait le respect et non plus la peur.

-Tu va réfléchir sur cela, et nous le mettrons en appliquation demain. Prends les couteaux.

Larry se dirigea vers l'arbre de la veille et traça un cercle plus petit dans le premier. Puis il planta son couteau au centre, revint vers Ninala et traça un trait au sol.

-Voilà ton objectif pour aujourd'hui.

Ninala s'attendait à ce que Larry prenne la verge, mais il n'en fit rien. La scéance de lancer débuta. Les travaux de la veille avaient portés leur fruits et les couteau de Ninala se plantaient presque tous dans le cercle. Les conseils éclairés de Larry l'aidaient à mieux se positioner et à mieux viser.
La matinée passa ainsi et Ninala fut beaucoup moins fatigué que la veille. Elle fut toutefois étonner de voir Larry rajouter un kilo de pierres dans son sac

Le dejeuner fut rapide et aprés le repas la jeune écuyère parti rejoindre son mentor à la rivière.
Comme la veille elle nagea une bonne partie de l'après-midi. Azharh lui fit travailler l'apné et la course de vitesse en plus. Il était toujours aussi gentil et affectueux.
Le soir, lorsqu'ils rentèrent, Azharh trouva Larry dans leur chambre entrain de répéter des mouvements de combat sans arme. Il avait attaché des poids à ses poignet et ses chevilles. Azharh pénétra rapidement dans la chambre :

-C'est l'heure de ton entrainement. Viens!

Azharh avait contaté que son écuyère n'avait pas plus de marques que la veille et que celle ci avaient faiblies, c'était la preuve que Larry ne l'avait pas frappé. Il décida donc d'en faire de même.
Pendant les dix premières minutes de leur entrainement, Azharh retint ses coups afin de ne pas toucher l'écuyer. Au bout d'un moment Larry rangea sa faux dans son dos et dit :

-Vous vous retenez, cela marche peut-être avec votre écuyère, mais je n'aime pas cela. Si il n'y a pas de risque, comment voulez vous que je me donne à fond ? C'est le même principe que j'applique à Ninala. Elle risque de ne plus progresser car elle ne risque qu'une seul chose, un kilo de pierre en plus. Elle n'est pas bête, et elle s'apercevra vite que je ne peux rien faire pour l'obliger à travailler.
-Je pense qu'elle a suffisement envie d'apprendre pour ne pas avoir besoin de motivation supplémentaire.
-Aujourd-hui, elle a fait un erreur stupide, que même un débutant n'aurais pas fait. Cela à cause de la frustration d'avoir un adversaire mou et qui ne la mettait pas en danger. Ne faites pas cela avec moi !!!

Cette dernière phrase fut accompagnée d'un regard meurtrier et Azharh se surpris à avoir peur. On aurais dit que Larry allait le tuer rien qu'avec ses yeux. Une détermination pareil était impréssionante chez un jeune homme de son âge. Larry tourna les talons et s'en alla souper, l'entrainement n'avait guère duré plus d'un quart d'heure

-D'accord Larry, Pensa Azharh, je ne me retiendrais pas.

Un sourire satisfait aux levre Azharh rejoignit les écuyers pour le diner.

Le reste de la semaine se déroula de la même manière. Le matin, Larry entrainait Ninala, qui en était maintenant à treize kilos et l'après-midi elle allait nager avec Azharh.
Le soir, le chevailer entrainait à son tour Larry et ne retenait pas ses coups. L'écuyer progressait à une vitesse impréssionnante. Il m'était en pratique tous les conseils d'Azharh, tant et si bien qu'un jour, Larry lui porta un coup qu'il dut eviter désespérément sous peine d'étre fendu en deux.

Le soir du huitième jour après leur arrivée, Azharh réuni les deux écuyers pour leur faire part des premies résultats de son enquête sur le dragon...

[Azharh]

Azharh avait donc réuni les deux Écuyers dans la chambre qu'il partageait avec Larry, car c'était la plus grande et elle ne possédait aucune fenêtre donnant sur la rue, ce qui la rendait un peu plus calme.

Toute la semaine durant, il avait profité de ses matinées libres pour glâner des informations de ci de là, écumant les Tavernes, les maisons de passe, les échoppes de marchands... bref, tous les lieux de renseignements habituels où, pour quelques pièces d'argent, on pouvait apprendre jusqu'à la couleur des dessous portés par la femme du Roy... (blancs, mais ceci n'entre pas dans le cadre de notre récit, aussi nous ne développerons pas )

Mais personne en ville ne semblait avoir entendu parler de Dradeth. Certes, les gens se remémoraient facilement l'an 1330, où un courageux Chevalier, devenu une légende, avait délivré la Ville du fléau que constitiuait Sacrum, un Dragon Vert de petite envergure qui croyait trouver dans le Trésor Royal quelque richesses succeptibles de l'intéresser. Le Prince régnant à l'époque avait envoyé tous ces Chevaliers à l'abattoir, avant que finalement l'un d'entre eux ne terrasse Sacrum, le payant par la même occasion de sa vie. Élevé au rang de Martyr, il avait tout de même permis au dit-prince d'asseoir un peu plus confortablement son pouvoir en devenant Roy, et par là même de renflouer quelque peu son Trésor... (car bien entendu les impôts Royaux sont légèrement plus conséquents que les impôts princiers...) Personne n'avait plus entendu parler de Dragons dans le Sud depuis ce (finalement assez peu) fâcheux "incident"... (comme les monarques se plaisaient à l'appeler)

Au bout de trois jours cependant, le Chevalier découvrit une piste. Un homme à l'allure quelque peu suspecte lui vendit (pour une somme assez rondelette, mais on a les moyens à l'ORT ) le nom et l'adresse d'un ancien Mage, grand érudit, qui s'était retiré du monde des Arcanes (et par la même occasion de la Ville) après une expérience ratée quelque peu embarrassante... (en gros une histoire de cafards qui se sont soudainement multipliés dans la ville sans qu'on sache trop pourquoi, mais cela n'entre pas dans le cadre de ce récit, nous ne le développerons pas...) Ce mage devait maintenant atteindre l'âge vénérable de 93 ans, mais l'informateur assura Azharh qu'il était encore très jeune dans sa tête. Le Chevalier se rendit donc dans la petite masure qu'on lui avait indiquée, à quelques 5 kilomètres de la ville, à l'orée d'un petit bois à l'Est. Curieusement, un grand nombre d'étourneaux se pressaient autour de la petite maisonnette, chose assez étrange à ce moment de l'année... Azharh, manquant de se prendre un de ces oiseaux peu attentifs dans la figure (ça va rappeler de bons souvenirs à Larry ça ), parvint finalement à atteindre la porte (ce qui ne fut pas si facile si on prend en compte l'amoncellement de ronces et d'orties qui poussaient devant... ) et à frapper. Au bout d'un certain temps, (un temps certain même !), et après plusieurs autres coups successifs contre la dite porte, un vieil homme tout rabougri vint lui ouvrir. Lorsque Azharh lui serra (délicatement) la main, il eut l'impression qu'une simple pichenette pourrait aisément tuer cet homme, mais la lueur d'intelligence qu'il lut dans ses yeux lui apprit que son informateur n'avait pas totalement menti. Le vieillard semblait encore avoir toute sa tête.

Après les présentations d'usage, Azharh crut bon d'en venir directement au fait... (il faut bien avouer que la perspective d'entendre parler des malheurs d'un pauvre vieux mage ne l'enchantait que très modérément... ) Aussi dit-il, d'un ton aussi aimable que décidé :

- Très vénérable ami, je venais vous trouver car on m'a assurer que vous auriez les réponses aux questions que je me pose...

- Héhéhé, il est vrai qu'autrefois j'étais assez réputé pour mes connaissances assez étendues dans un grand nombre de domaines...
On me qualifiait même bien souvent d'Érudit ou de Sage. Marcus le Sage, c'est ainsi que j'étais connu à Drogsahn, autrefois. Mais il advint un incident, et dès lors il m'appelèrent Fauteur de Trouble, Porteur de Misère... C'était il y a 32 ans, lors de la canicule qui...

- Mon ami le Sage (ouf ! Sauvé !!! ), pourriez-vous me parler d'un Dragon ??

- Huhuhu... Mes connaissances dans le domaine pourrons sûrement vous apporter quelques réponses : le domaine des créatures magiques est un de ceux que je préfère, presque autant que celui de la réplication !

-

- Bon, vous voulez que je vous parle d'un Dragon en particulier ?? Lequel ??

- Et bien celui-ci se nomme Dradeth et...

- Vous avez bien dit Dradeth ???

Une nouvelle lueur venait de scintiller dans le regard du vieil homme, une lueur de curiosité inquiète, une sorte de doute. Azharh senti immédiatement que le vieux mage cherchait à pénétrer son esprit, mais il échoua... (lamentablement, cela va de soi... ) Après quelques secondes de silence, il reprit finalement :

- Je ne sais pas ce que vous lui voulez, mais je vous conseille vivement de renoncer... Dradeth n'est pas un jeune dragoneau qu'il serait facile de duper pour lui dérober un peu d'or...

- Ce n'est nullement mon intention...

- Peu importe vos intentions, si vous vous opposez à Dradeth vous courez à votre perte. Il est extrêmement puissant... Et il a cet objet... D'aucun disent qu'il renferme des pouvoirs magiques incroybales, et que c'est de là qu'il tire sa puissance.

- Mais ce ne sont que des rumeurs ?

- C'est vrai... Mais il est rare qu'une rumeur soit sans fondement...

Azharh regarda le vieil homme... La peur se lisait dans ses traits, bien qu'il fit tout son possible pour la dissimuler... Le nom de Dradeth devait éveiller chez lui une grande crainte... Azharh se leva...

- Bien ! Je ne vais pas abuser plus longtemps de votre hospitalité... (puis les cafards qui se baladent un peu partout c'est moyen... )

Le vieux Marcus raccompagna Le Chevalier sur le pas de la porte. Avant de partir, Azharh se tourna une dernière fois vers lui, le fixa avec un regard très sérieux, presque sévère (un peu comme le regard-qui-tue © Pistachou), et dit :

- Où puis-je le trouver ???

- Je... En fait, je n'en suis pas sûr... J'ai entendu parler de sa présence, à l'Est, mais je ne suis sûr de rien... Je suis désolé... Mes informations me parviennent beaucoup moins régulièrement qu'avant... Il faut vous dire qu'à une époque, j'étais... (et ça y est... c'est reparti... )

- Je vous remercie pour ces précieux renseignements, l'ami !! (ouf ! ) J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir !!

- Je l'espère aussi !

"Mais j'en doute fort... " pensa-t-il. Azharh repartit donc avec ces quelques précieuses informations (en gros il venait une fois de plus de faire chou blanc... ) et rentra à Drogsahn, où il ne trouva pas plus d'information les jours suivants.

C'est ainsi que, ayant réuni ses deux Écuyers dans leur grande chambre de l'auberge L'abri du Voyageur, Azharh leur expliqua qu'il n'avait pu trouver d'information fiable concernant Dradeth. Ninala en fut évidemment assez déçue, mais ce que Azharh déclara par la suite fut bien plus gênant pour elle.

Le Chevalier avait en effet réfléchit à ce que lui avait dit Larry concernant les efforts fournis par l'élève suivant le comportement de son maître, et du relâchement qui guettait Ninala si il ne se montrait pas assez sévère. Il y avait bien un moyen d'empêcher que cela ne se produise ! Et ce moyen, il lui semblait l'avoir trouvé...

- Nous n'avons aucune raison de rester ici, à Drogsahn., plus longtemps... Bien entendu, des nouvelles du Dragon pourraient y arriver, mais est-ce que ça vaut le coup d'attendre ici ? Nous n'y faisons finalement pas grand chose... Et puis, il parait que tu te relâches dans tes entrainements avec Larry, Ninala...

- Mais c'est faux !!! Je...

- Voilà ce que je propose : tu as un mois, un mois de formation. Si ce mois passé, Larry ne trouve pas que tu as fait des progrès suffisants, nous repartirons à la Taverne et jamais plus un ORT ne t'aidera à chercher Dradeth...

-

- De plus, si Larry n'est pas content de toi, tu ne seras plus digne d'être mon Écuyère...

-

Ninala avait peine à retenir sa colère (à vrai dire, elle explosait intérieurement ) Comment osait-il être aussi abject ?? Ce n'était vraiment qu'un traître, un hypocrite et un sans-coeur... En cet instant précis, elle eut le vif sentiment qu'il la dégoûtait. Larry, quand à lui, affichait un sourire discret. L'ultimatum fixé par Azharh semblait l'amuser quelque peu...

Ninala prit congé d'eux avec une froideur qui indiqua au Chevalier que son message avait bien été reçu (mais assez mal digéré... ). Ils décidèrent alors de sortir faire un petit tour en ville. Azharh devait notamment donner des éclaircissements à Larry sur certains points importants de leurs derniers entraînements.

A Drogsahn, les nuits sont aussi calmes que les journées animées. Seuls quelques chiens errants et autres chats de goutières font entendre, de temps à autres, leur complainte à la Lune (avant de recevoir quelque objet contondant dans la gueule... Et oui, la nuit c'est fait pour DORMIR... Sales bêtes !! ). Quelques passants rentrent rapidement chez eux, ombres furtives dans la nuit. Certaines personnes, cependant, n'ont pas la chance d'avoir un "chez soi" où aller... Drogsahn est certes riche et prospère, mais comme toute ville comporte aussi son lot de miséreux et miséreuses... La petite Éloise était justement dans ce cas... La pauvrette avait à peine 16 ans. Ses parents, de pauvres fermiers des environs, avaient été emportés par l'épidémie de "fausse grippe" qui avait frappé la région, deux ans plus tôt. (mais ceci n'entre pas dans le cadre de notre histoire, et pourrait de plus émouvoir les lecteurs trop sensibles, aussi nous ne développerons pas...) A la mort de sa grand-mère, quelques mois plus tard, elle avait perdu la seule famille qui lui restait. Depuis, elle errait dans la ville, mendiant le jour sur les places, dormant où elle pouvait la nuit...

Mais ce soir-là, la pauvre enfant fit une bien mauvaise rencontre : un de ces groupes de voleurs qui sont le fléau nocturne de la Capitale, et que nous avons déjà mentionnés plus haut... Knurt, le chef de bande, était un homme d'une débauche sans égale, ce qui permettait aisément de comprendre sa profession. Il aimait boire, manger, voler, violer, tuer... (bref, tout ce qui fait la différence entre un simple escroc et un véritable chef de bande ) et par dessus tout, il ne supportait pas l'idée de travailler... Et lorsque lui et son groupe tombèrent, par un heureux hasard, sur une jeune fille perdue et sans défense, errant dans les rues, la nuit, à la recherche d'un abri, le jeune bandit ne put s'empêcher d'éprouver une certaine joie et un certain désir (dont les effets étaient d'ailleurs plus ou moins visibles, pour qui sait observer... --- NDA : pardon ). Les putes du Bordel qui se trouve dans le Quartier Ouest de la ville étaient certainement de compagnie très agréable, et indéniablement très expérimentées, mais rien n'excitait davantage Knurt que de voir une jeune femme violée hurler de douleur contre ses reins, peu avant qu'il ne l'égorge... (et oui, on est psychopathe ou on l'est pas... --- NDA : désolé ) La pauvre Éloise n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait : en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle était entourée d'un cercle d'hommes aux regards sombres et cruels, qui tenaient des dagues à la main d'un air menaçant. L'un deux, visiblement leur chef, s'avança vers elle et lui dit, tout net :

- Ahhh, ça faisait longtemps (depuis au moins 10 heures !! ) que j'avais pas tiré un coup !!! Quelle chance que tu sois justement passée par là.

Et, ce disant, il la saisit violement par le bras et, d'un geste brutal, il lui arracha les quelques gueunilles qu'elle portait. La vue de sa peau juvénile, bien que noire de crasse, excita necore davantage Knurt qui fit glisser son pantalon d'une main, sans pour autant lâcher sa prise. Éloise tenta de se dégager, de se débattre, mais cet homme ignoble était beaucoup trop fort pour elle. Alors, de désespoir, et sachant pertinemment que c'était inutile, elle hurla de toutes ses forces.

Un poing violent s'abattit sur sa joue, la projettant au sol, sur le pavé froid et sombre...

- Petite idiote !! Tu as envie de nous mettre la milice à dos ou quoi ??? Tu veux vraiment que je te tue, c'est ça ??? (comme si il n'allait pas le faire de toutes façons...) Continue comme ça, et c'est ton cadavre que je violerais !!! (ça, on ne doute pas qu'il le ferait... --- NDA : vraiment navré )

Éloise était en pleurs. Elle savait pertinemment qu'elle n'avait aucune chance de s'en sortir. Le pavé était glacé sur sa peau. Mais déjà Knurt se penchait vers elle. Elle l'entendait haleter comme un animal en ruth, elle sentait son souffle fétide contre son corps. Une main vint meurtir plutôt que caresser ses jeunes seins, et elle sentit quelque chose de chaud près de son ventre. Elle ferma alors les yeux et s'apprêta à ressentir une souffrance extrême. Jamais encore un homme n'avait posé la main sur elle. Ce serait sûrement la première et la dernière fois, et qu'elle horrible façon de perdre sa virginité, juste avant de mourir !!!

Mais, alors que tout semblait perdu, un sifflement rapide se fit entendre près de sa tête, suivit presque immédiatement d'un cri de douleur qui brisa le calme serrein de la nuit (). Knurt s'était relevé précipitamment, l'épaule gauche en sang. Le couteau qui lui avait infligé cette blessure, maintenant planté dans le mur qui se trouvait derrière lui, semblait provenir d'une rue adjacente, un peu plus haut vers le centre. Tous les voleurs se tournèrent d'un seul mouvement dans cette direction... Une ombre y était visible... Celle d'un homme assez grand, aux épaules larges bien découpées. Il semblait revêtir un cape sombre de bonne facture, et il tenait quelque chose de lourd dans sa main droite.

- Eh bien messieurs, est-ce bien ainsi la manière de traiter une jeune fille ???

- Qui es-tu ??? Et de quoi te mêles-tu ???, rugit Knurt, visiblement furieux (ça se comprend aisément, vu sa situation... )

- Partez, et que je ne vous revoie plus... dit la voix avec un ton chargé de menaces

Il y eut un moment de silence parmi les voleurs, puis ils éclatèrent de rire (pauvres fous !!! )

- Je ne vois pas ce qui vous fait autant rire... reprit la voix gravement

- Tu veux vraiment le savoir ??? , demanda Knurt d'un air profondément sadique. Eh bien, ce qui m'amuse, c'est de voir à quel point les gens peuvent être stupides. Grâce à toi, mes hommes et moi allons pouvoir nous défouler avant de baiser (la question est : est-ce qu'on ne se défoule pas là aussi ??? --- NDA : bon, c'est décidé, je sors... )

- Az, tu es toujours sûr de vouloir les épargner ???, demanda une autre voix, qui semblait provenir de derrière les voleurs, ce qui les surprit profondément, leur donnant à tous un brusque sentiment de malaise...

- Je leur laisse un dernière chance, reprit la première voix.

- Tuez-les !!! interrompit Knurt.

- Comme vous voudrez... dit simplement Azharh.

Quatre voleurs se jetèrent presque instantanément sur lui, dagues à la main. Mais lorsqu'ils armèrent leurs bras pour lui porter d'adroits coups synchronisés (la synchronisation de leurs attaques de groupe faisait la fierté des Voleurs de la Guilde des Assassins, à Drogsahn. Nous pourrions raconter comment ce concept est né, vers l'an 349, de l'idée de Narsham-Oeil-Fourbe, mais ceci n'entre malheureusement pas dans le cadre de ce récit, aussi, bien que ce soit très intéressant, nous ne développerons pas...), leur cible n'était déjà plus là. Un des voleurs s'écroula... La hache du Chevalier lui avait rompu la colonne vertébrale, et il était mort sans douleur... Nullement affectés par la mort de leur camarades (ouah, mais c'est qu'on aurait presque dit de vrais pros, si ils avaient su se battre... ), les trois autres revinrent à la charge, mais Azharh n'avait aucun mal à parer leurs attaques, et il leur portait de temps à autres de violent coups qui diminuaient grandement leurs aptitudes de combattants.

De son côté, Larry ne s'était pas fait prier pour venir à la rencontre de ses trois nouveaux amis (). Il aurait bien volontiers joué un peu plus avec eux, mais ils étaient malheureusement un peu trop fragiles pour sa Faux... ( faudra qu'il pense à se plaindre au SAV... --- NDA : bon là ça devient pitoyable... ) Après avoir esquivé ou paré la plupart de leurs attaques, il les avaient tous fendus en deux ou décapités, répandant leur sang impur sur les pavés froids...

Le combat avait à peine duré trois minutes, et déjà tous les voleurs gisaient à terre, la vie les avait à jamais quittés... Seul restait encore debout Knurt, le redoutable capitaine de cette bande... Il avait échappé à la violence de la bataille, non pas par peur du combat, mais plutôt parce qu'il avait dû se rhabiller rapidement (et qu'il s'y était fort maladroitement pris, perdant ainsi beaucoup de temps, mais chut, faut pas le dire... ). Il se tenait maintenant face à Azharh, sa rapière à la main droite, sa dague acérée à la main gauche. Il semblait bien plus expérimenté que le reste de ses troupes, et le Chevalier vit en lui un adversaire intéressant.

- Bien, je vois que tu n'es pas aussi lâche que tous ceux que j'ai rencontrés jusqu'à présent. Alors, qu'en dis-tu ??? Si tu me bats, tu auras la vie sauve, et tu pourras faire de moi ce qu'il te plaira, même me tuer. Mais si tu échoues, je serais sans pitié...

En guise de réponse, Knurt fonça vers Azharh à une vitesse étonnante , lui laissant à peine le temps d'esquiver le coup. Azharh sentit une violente douleur à son côté... Comment était-ce possible ??? Il ne l'avait même pas touché... Le Chevalier s'aperçut alors que la lame que portait le voleur dans sa main droite luisait d'une pâle lueur bleuâtre...

"Une lame magique, j'aurais dû m'en douter..."

Une seconde attaque, tout aussi rapidement portée, fut cependant largement évitée, mais là encore Azharh fut blessé. Le voleur commençait à rire : son adversaire ne pourrait résister longtemps à Draken, la Lame de Mort que tous les assassins de sa famille se transmettaient de génération en génération. Personne ne le pouvait !!! Il s'élança donc, afin de porter à son adversaire le coup fatal (quelle naïveté, le pauvre... ). Mais le coup fatal fut pour lui, lorsque Azharh, esquivant une fois de plus son attaque, riposta par un puissant coup de sa Grande Hache Dramborleg, atteignant Knurt en pleine poitrine, faisant jaillir de son sein des flots de sang. Le voleur s'écroula, les yeux exorbités, et poussa un dernier râle avant de succomber. Sa lame magique, brisée sous lui, ne brillait plus.

Azharh essuya sa hache avec les habits d'un des maccabés, et Larry fit de même. Puis le Chevalier se pencha vers Éloïse. La jeune fille était restée au sol, tétanisée par les évènements. Elle avait bien cru qu'elle allait vivre sa dernière heure, violée puis tuée par une bande de voleurs aux moeurs douteuses, et elle ne pensait pas pouvoir en réchapper. Les horreurs du combat l'avait aussi fortement ébranlée : tant de sang avait été répandu devant ses yeux (et encore, si ce n'était que du sang... ) Lorsque le combat fut achevé, elle finit par vomir. Puis donc, le premier de ses deux "sauveurs" se pencha vers elle. Elle pris peur, car elle ne les connaissait pas et car elle était nue et vulnérable devant eux. Mais l'homme détacha la cape qu'il portait sur les épaules et l'en enveloppa. Il ne dit pas un mot, mais son regard fixa celui de la pauvre fille, et celle-ci se sentit immédiatemment plus calme, comme apaisée. Elle ne savait pourquoi, mais elle lui faisait confiance. Elle finit par être rattrappée par ses émotions, et s'évanouit.

Azharh rentra dans la chambre de Ninala, portant la jeune fille qu'ils avaient secouru dans ses bras. Il la déposa sur la paille qui se trouvait près du lit où reposait son Écuyère. Celle-ci se réveilla, et fut quelque peu surprise de la voir là. Un réflexe bête : elle se mit à rougir en pensant qu'elle ne portait qu'une légère chemise de nuit, mais elle oublia vite ce détail en voyant ce que son mentor avait ramené... Elle s'approcha d'Éloïse avec un regard curieux mêlé de pitié. Azharh lui ordonna de trouver dans ses affaires quelque vêtement de nuit pour la jeune rescapé, puis il prit l'éponge et le petit seau qu'il avait empruntés à l'aubergiste (qui n'avait pas été très agréable, vu l'heure à laquelle on le réveillait... ), et il se mit à laver le corps sale dÉloïse. Ses bras blancs (une fois lavés bien sûr !) portaient les marques de la brutalité de Knurt, son corps tout entier était tâché de boue et de sang, et son entrecuisse était particulièrement humide à cause de la peur qu'elle avait eut, ce qui dégoûta quelque peu l'Écuyère, qui observait son mentor avec attention. Elle eut soudain le sentiment qu'il était quelqu'un de bon, quelqu'un qui ne pouvait pas supporter de voir les autres souffrir, aussi étrange que cela puisse parraître... La douceur et le soin qu'il apportait à laver la jeune rescapée témoignait de plus d'une évidente formation en médecine et soins. il devait sûrement en avoir reçu quelques rudiments, s'il avait eu une bonne formation de combattant, ce qui ne faisait aucun doute...

- Je te la confie, dit finalement Azharh, après avoir lavé et habillé la pauvre orpheline, il faut que tu veilles sur elle comme je veillerais sur toi...

- Bien, tu peux compter sur moi...

Sur ce, le Chevalier sortit et la porte se referma derrière lui. Ninala resta un moment silencieuse, à la regarder... Puis son regard se replongea vers la jeune inconnue... Elle la veillerait avec dévotion jusqu'au lendemain matin...

[lanaa]

Les deux compères, Lanaa et Shein, étaient toujours entrain de discuter sous le clair de lune, assis sur l'herbe, derrière la taverne de l'ORT:




Donc je vais commencer par le début…. Je vais ce soir te raconter un pan de ma jeunesse, qui a fortement contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui… Il m’est assez douloureux quelque part de me remémorer ce passage de ma vie, mais cependant je sens bien aujourd’hui, que me taire serait pire….

Cela a eu lieu lors d’une rude journée d’hiver….
J’étais accompagné de ma jeune sœur, nous étions jeunes, curieuses et bien insouciantes…
Nous étions parti dans l’ascension d’une terrible montagne….afin de vérifier une rumeur concernant une nymphe qui hantais ces lieux…
Je me rappelle si bien de ce moment… ces souvenirs hantent souvent mes rêves… je m’en rappelle jusqu’au moindre détails…

_________________…Flashback… ____________________________

.....Lanaa.......

Une douce voix glissait à travers le rugissement du vent glacial, une voix si douce, qu’elle semblait pouvoir caresser les âmes.

Lanaa… Viens à moi …

Cette voix… douce… chaude… enivrante… m’appelait à elle. Je ne savais pas d’où elle provenait, ni à qui elle appartenait, cependant je ne pus résister à son pouvoir, j’étais comme…hypnotisée… Je me levai et avançai vers le haut du sommet. De fortes rafales de neige me lézardaient le visage et risquaient à tout instant de me faire chavirer dans le vide. Malgré le danger et la douleur, je continuais inlassablement ma pénible ascension. Je n’étais plus maître de mon corps.

Subitement le temps devint plus clément et un timide rayon de soleil s’esquissa à travers la tempête, jusqu’à la faire disparaître. L’entrée d’une sombre grotte se dessina alors petit à petit sous mes yeux. J’en fus surprise car à ma connaissance aucune carte ne mentionnait son existence.

Malgré ma folle curiosité légendaire, quelque chose en moi criait au danger, et je voulus faire demi-tour, courir, rejoindre ma jeune sœur que j’avais laissée plus bas, endormie, seule et sans défense… Mais la voix se fit entendre à nouveau, plus persuasive que jamais…

Lanaa… oui… viens à moi… n’aie pas peur… approche douce enfant…

La voix abattit tous mes doutes et toutes mes craintes, j’avançais donc d’un pas ferme et résolu dans les entrailles de la montagne. Ma vue ne s’habitua pas rapidement à l’obscurité, je ne pouvais rien discerner de précis et j’avançais à l’aveuglette, attirée par la douce voix.
Tout à coup, je sentis une rapide pression sur l’épaule droite et je me retournai vivement.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que je me trouvais au centre d’une pièce !!! Elle baignait mystérieusement dans une douce lumière rougeâtre. C’était vraiment une immense pièce et toute sa cavité semblait avoir été taillée à même la roche. Je ressentais une sensation bizarre… les murs avaient l’air vivant… j’avais l’impression de les sentir pulser… à croire finalement que cette pièce était le cœur même de la montagne.

Je me tournai perplexe dans tous les sens, cherchant à comprendre comment j’avais pu passer d’un sombre couloir à un tel lieu, en tournant simplement la tête… je n’eus pas le temps de me poser plus de questions, car je me rendis compte que je n’étais pas seule. Une silhouette semblait se détacher de la roche, puis l’instant d’après, elle se tint debout. Je ne pus la distinguer clairement dans un premier temps car elle était trop loin et elle semblait entourée de brume. Mon cœur battait alors la chamade… la brume s’estompait à mesure que la silhouette glissait dans ma direction. Ce n’était plus une simple silhouette aux contours imprécis, mais bien une femme qui se trouvait désormais face à moi, si près qu’il me semblait que son souffle pouvait m’arracher tous mes rêves en une demi seconde…

La première chose qui me frappa chez elle, ce fut son regard : deux grands yeux d’un gris des plus purs…

Le monde aurait pu s’écrouler, que même un battement de cil aurait été incapable de briser le charme d’un tel regard. J’en fus fascinée immédiatement, et à tout jamais. Je n’arrivais jamais à définir quel rêve, quel amour, quelle peine, quelle joie, quelle défaite, ou quelle victoire avait pu laisser une empreinte si mystérieuse sur cet iris... Iris si vivant, si vif, si prompt à vous charmer, ou à vous briser…

« Bonjour Lanaa »

Sa voix me sortit de ma torpeur. Je pus détacher mon regard de ses grands yeux gris, avant d’y perdre pied, et je vis alors la superbe créature qui me faisait face : son regard indescriptible habitait un visage parfaitement dessiné, d’un ovale au contour des plus purs, d’une couleur abricot si tendre qu’on aurait voulu lui baiser le visage avant de pouvoir s’abandonner à ses délicates lèvres retroussées ; le tout était encadré par de longues et magnifiques boucles d’un roux des plus purs. Sa chevelure se mariait merveilleusement avec sa robe de soie rouge qui dissimulait des formes dont elle n’avait sûrement jamais eu à rougir. L’étoffe qui la parait brillait de mille feux, à croire qu’elle était vivante, que chacun de ses plis s’amusait malicieusement à refléter la lumière d’un feu pourtant inexistant dans la pièce…

Je levai de nouveau mon regard à sa hauteur, et je restais ainsi sans dire un mot. Elle esquissa alors un doux sourire.

« As-tu peur ? » s’enquit-elle.
« Non » dis-je tout en la toisant. Pourtant j’en pensais tout le contraire, et je savais pertinemment qu’elle le savait tout autant que moi.
« Et bien, moi je dois t’avouer que… j’ai peur… »

Je crus apercevoir une larme naître dans le creux de son œil, vivre furtivement le long de sa joue pour enfin mourir au coin de ses lèvres… c’était paradoxal, ce visage semblait incapable d’une larme. J’avais dû certainement rêver. (J'appris plus tard que c'etait dû à un Don de double vue)

« J’ai peur, car certaines révélations vont être dites aujourd’hui, et d’elles de grandes décisions prises. Chaque décision que nous prenons engendre son lot de joies, cependant chaque bonheur gagné n’efface pas la peine et le regret qu’elle engendre en contre coup »

Je ne comprenais absolument rien de tout son discours, pourtant si solennel… En fait je restais perplexe devant cette femme, qui, aussi inébranlable qu’elle semblait être, avait donc peur ! Mais je ne compris que bien plus tard de quelle peur il s’agissait alors…

« J’ai le don de Prédiction mon enfant. La rumeur que tu as dû entendre à mon sujet était bien vraie. Une prédiction me hante depuis plusieurs lunes déjà… »

Son visage se crispa de manière presque imperceptible.

« Elle se développe en moi, s’impatiente, enrage, me consume… Elle veut être libre de caresser l’âme à qui elle est destinée… »

Je compris immédiatement le pourquoi de ma présence en ces sombres lieux auprès de cette créature mythique. Mais je ne pouvais encore savoir que j’étais à l’aube d’énormes changements dans ma vie.
Je voulus lui parler, la questionner afin de mieux comprendre, mais je n’en eus pas le temps. Elle baissa lentement la tête, son visage se retrouvant alors caché par son opulente chevelure.
Quand elle releva sa tête, je crus défaillir : ses yeux… ses beaux yeux gris… ils n’étaient plus, un terrifiant regard de braise les avait supplantés. Même les yeux de feux du plus terrifiant et du plus furieux dragon sortit tout droit du cœur de l’enfer n’auraient pu être plus effrayants que ceux qui l’habitaient actuellement.
Elle leva les bras, je crus que toutes les tempêtes de toutes les mers enveloppaient alors la pièce entière….Une sombre voix qui semblait venue d’un autre monde se fit alors entendre, et proféra la prédiction suivante :

Bienvenue a toi, Ô naine forte et courageuse
Je t'ai faite venir, de par ces routes dangereuses
Pour une prophétie sur un avenir proche te faire
Même si, à n'en pas douter, elle va te déplaire...

Un grand danger plane sur un être cher
Si proche il est si grande sera la douleur amère
Pour lui l'affliction tu ne peux éviter
Le temps de sa route ne peut être dévié

Mais ensuite les multiples chemins sont voilés
De tes actes et faits découlera l'avenir
Vas-tu le délaisser, vas-tu le soutenir
En tes mains de cet être tu tiens la destinée

Je compris le sens de ces mots… malgré moi… car j’essayais de rejeter en bloc ce que j’entendais… en vain… La prédiction fit alors ce à quoi elle était destinée : elle me caressa l’âme, me tortura. Je ne me posai même pas la question de savoir qui était cet être cher… ils se comptaient sur les doigts d’une main pour moi : mes parents et ma jeune sœur… ils comptaient tous autant les uns que les autres pour moi…


La nymphe avait repris son apparence première, sans même que je m’en aperçoive. Elle s’approcha doucement près de moi, me tourna autour, m’observa dans mon affliction naissante et, finalement, elle me glissa au creux de l’oreille ces douces paroles :

« J’ai une solution… »

« Ce n’est donc pas une fatalité ??!!! » répondis-je avec joie.

« Malheureusement si, la fatalité est présente dans les astres, cependant, elle peut être amoindrie et déviée.
Je possède une dague… elle seule est capable d’empêcher la destinée d’être douloureuse. »

La joie et l’espoir reprenaient petit à petit possession de mon corps, je souris allègrement, et je voulus remercier la nymphe de sa bonté.

« Nan …. Je sais ce que tu vas dire… mais laisse moi finir avant… L’équilibre ne doit cependant pas être brisé… une disparition devait avoir lieu, et si une vie tu veux aujourd’hui sauver … la tienne tu dois me donner… »

Cette seconde révélation me fit l’effet d’un terrible choc… Quel horrible pacte me proposait-elle ?… Cependant, ma décision fut prise sur l’instant. Mon cœur et ma raison s’unirent d’une seule voix et me firent tendre la main vers la nymphe, afin d’accepter l’objet de ma perte, et sceller ainsi son pacte.
Je ne savais absolument pas ce qui allait m’arriver… peu importait après tout, un être cher allait être sauvé.
Je pris donc la dague dans mes mains, fermai les yeux alors qu’une larme coulait lentement le long de ma joue… Ma destinée était désormais scellée à jamais…

Un vent glacial me caressa alors le visage, ce qui me fit instinctivement ouvrir les yeux : je me trouvais à nouveau devant l’entrée de la maudite grotte !! J’aurais tant voulu rêver ces derniers instants, mais la dague que je tenais entre mes mains me rappela à la dure réalité… Je savais ce qu’il me restait à faire : rejoindre ma jeune soeur que j’avais laissée endormie plus bas sur un flanc de la montagne afin de lui remettre la magnifique Dague.

« Ma puce !! Je l'ai vue !! Je l'ai vue !! Regarde ce qu'elle m'a donné »

Je brandissais la dague, le soleil faisant danser sur la garde l'éclat des gemmes.

« Si tu l'avais vue ! Elle est si belle mais si triste! Je lui ai promis de ne rien dire à propos de son existence alors tu vas devoir ne rien dire non plus. »

Après que ma soeur eut acquiescé, je la raccompagnai jusqu’à la vallée. Elle admirait le « cadeau » de la nymphe : effectivement la dague avait quelque chose de fascinant, on ne pouvait pas dire quoi exactement mais on pouvait ressentir comme des émanations magiques s'échapper de l'objet.

" Dis Lanaa, elle t'a donné ça comme ça ? Sans rien en échange ? " demanda-t-elle subitement d’une voix empreinte de tant d’innocence…

Je serrai alors les mains de ma soeur qui tenaient fermement la dague. Je ne savais quoi lui répondre… Moi seule savais que ça serait la dernière fois qu’on se verrait… Je ne voulais pas lui faire plus de peine qu’elle n’en aurait bien assez tôt…. Je n’osai lui révéler la vérité… elle était trop jeune pour comprendre de toute manière… le pacte que j’avais fait avec la nymphe resterait éternellement un secret…

« Surtout, ne te sépare jamais de cette dague, elle t'aidera en temps voulu »

J’aurais tant voulu lui dire plus… tant voulu rester près d’elle, la voir grandir…partager mille rires avec elle, milles joies de la vie… Je ne voulais pas me séparer d’elle, mais la voix, cette douce voix m’appelait de nouveau à elle…

Lanaa… il est temps pour toi de revenir à moi… Lanaa

Je ne pouvais faire autrement… Le cœur brisé, je me retournai, les yeux noyés de larmes, résolue à accepter mon sort malgré moi… j’avais donné ma parole, je ne pouvais plus m’y soustraire… Je disparus des yeux de ma tendre sœur dans un rayon de soleil… Le fait de l’abandonner ainsi m’accabla de mille peines…

Sans que cela me surprenne plus, je me retrouvai à nouveau face à la nymphe…

Je n’eus pas peur alors de la toiser ouvertement d’un air inquisiteur… Je voulais savoir ce qui m’attendait alors… car après tout, je ne savais rien d’elle, rien de ce qu’elle me réservait… je savais juste que j’avais donné ma vie pour sauver un être cher…

Soudainement elle se mit à sourire, et elle ouvrit enfin la bouche afin de parler…

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Lanaa arrêta son histoire à ce moment là… elle ne voulait en dire plus, elle pensait en avoir déjà trop dit… se remémorer tous ces instants étaient déjà bien assez difficiles pour elle…

-Voila comment la vie d’une simple fille de riche marchand, se transforma du jour au lendemain, privé de tout amour familiale, séparée des seuls êtres qu’elle aimait…, dit-elle avec tristesse.

Shein la regardait avec tendresse… il comprenait un peu mieux maintenant…

[La_Pistachou]

Les trois compagnons quittèrent l’antre de la Prêtresse à la nuit tombée. Chteun et Gareph auraient souhaité discuter de cette visite avec leur amie mais elle semblait encore perturbée, ils se dirent qu’il était certainement préférable d’aborder ce sujet le lendemain, après une bonne nuit de sommeil réparateur.

Se sentant bien trop honteuse pour retourner chez ses parents après les derniers événements, Pistachou mena le groupe à l’Auberge la plus proche, celle à laquelle Gareph et Chteun s’étaient arrêtés pour reprendre des forces avec le voyage harassant. A la surprise de chacun, les clients ainsi que l’aubergiste leur firent gentiment comprendre que leur présence n’était pas la bienvenue en ces lieux. Alors ils n’eurent aucune autre alternative que de coucher, une fois de plus, à la belle étoile.

Ils sortirent de la ville et s’abritèrent au pied des montagnes. On y trouvait un tapis verdoyante agrémentée par des touffes d’herbes folles, de la caillasse qui avait dévalée le pan de la montagne; en soi l’endroit n’était pas désagréable, les Chevaliers avaient connu pire durant le voyage. Au moins cette fois ci, aucun bruit animal ne viendrait perturber leur rêve de dormir à la Taverne. Ainsi ils posèrent leur paquetage près d’un sapin et préparèrent l’endroit. Ils commençaient à avoir l’habitude, si bien que personne n’avait la nécessité de communiquer pour organiser le camp : Gareph s’occupait de trouver le dîner, Chteun était chargé de trouver de quoi faire un feu et Pistachou installait le tout (et oui je m’en sors toujours bien moi)
Une fois ces tâches accomplies, les deux curieux ne purent s’empêcher d’interroger leur amie :

« Alors ? Qu’est ce qu’elle t’a dit ? demanda Chteun.

- Rien … enfin … je ne m’attendais pas à des miracles, elle a fait de son nécessaire, répondit Pistachou la voix nouée. Je n’ai aucun autre choix que de me dire qu’Helvina doit être à son aise où elle est actuellement … »

Sur ces mots les trois se turent, comme s’ils rendaient un dernier hommage à l’enfant disparue ; ce silence marquait la fin de toutes les recherches vaines entreprises car désormais ils ne tenteraient plus de la retrouver. Gareph fut le premier à briser le silence :

« Désolé mais mon ventre dit qu’il a faim ! Goûtons les poissons qu’on trouve par chez toi Pistachou ; articula-t-il avant de mordre à pleine dent dans le poisson qui se débattait encore. Et bien ! Je vois qu’ici, rien ni personne ne se laisse faire facilement ! »

Chteun sourit à son amie d’un air complice.

« Heureusement qu’on est arrivé au bon moment quand tu étais avec l’autre là. Sinon, je ne préfère même pas imaginer ce qu’il se serait passé entre lui et ton corps …Je pense qu’il serait préférable qu’Az ne découvre jamais ça …

- Non, je lui dirai en arrivant, dit Pistachou coupant la parole à Chteun. Je n’ai aucune raison de lui cacher cela, je n’ai rien à me reprocher, je n’étais pas du tout consentante, ni consciente d’ailleurs …

- Mais qu’est ce qui t’a pris de boire autant ?! ajouta Feragoner qui avait pris sa forme draconienne. D’après le nom de la boisson n’importe quel plate d’idiot aurait deviné que c’était mortel ! Pourquoi tu en as bu autant ? »

Pistachou ne souhaitait pas répondre car elle avait tellement honte de son comportement. Certes elle souhaitait avoir l’âme en paix à ce moment là mais boire autant n’était certainement pas la solution la plus sensée.

« C’est bon Ferag, arrête de jouer ton protecteur ! Elle a juste voulu essayer autre chose ! Et puis elle était loin du mari qui ne pouvait pas surveiller ce qu’elle buvait (c.f la RIN cet été) alors elle en a profité ! »

Ouf ! Sauvée ! Elle n’avait pas à répondre !

« Oui … ajouta le dragon d’un ton incrédule. J’espère que ça ne se reproduira pas parce que nous ne serons pas toujours là pour te secourir ma petite Pistachou … »

Même si cette dernière avait enduré de nombreuses épreuves qui lui avaient permis de mûrir et de la rendre plus forte, elle restait toujours une jeune femme candide du haut de ses vingt-deux ans. Voyant que les yeux de ses amis étaient fixés sur elle, comme attendant une réponse, elle leur dit de sa voix innocente :

« Je suis vraiment fatiguée, désolée de ne pas rester plus longtemps discuter de ce sujet avec vous. Ca ne vous dérange pas si je prends le deuxième tour de garde ? Non ? Comme c’est gentil de votre part »

Puis elle se dirigea, comme si de rien n’était, vers la couche qu’elle avait tenté de se constituer avec ce qu’elle avait trouvé (en gros c’était comme si je dormais par terre quoi). La naine les entendait murmurer dans son dos, malheureusement elle n’arrivait pas à comprendre le sens de leurs messages quasi inaudibles. Au bout d’un certain temps, elle entendit le pas fatigué de Chteun s’avancer vers elle, son corps éreinté se laissa tomber sur le sol moelleux. Les ronflements ne tardèrent à suivre ce remue-ménage.

Pistachou enviait le sommeil profond de son voisin de couche : son esprit n’arrivait à prendre quelque repos car elle ne cessait de penser à son bien-aimé qui commençait à lui manquer énormément... Elle repensait à des moments intimes et privilégiés qu’elle avait passés à ses côtés, toutes ses petites attentions à son égard qui formaient un tout… un tout qui lui était indispensable. Désormais elle ne pouvait pas se réveiller et se blottir contre ce corps fort et robuste qui lui procurait cette impression de protection, elle ne pouvait pas s’endormir au son lent et apaisant de sa respiration (et oui car il s’endort le premier le Az) , elle ne pouvait pas le serrer contre elle pour qu’il sente que son cœur ne battait que pour lui, que pour leur amour … elle se sentait seule, abandonnée, délaissée depuis qu’elle l’avait quitté sur un coup de tête, sur une pulsion. Alors qu’elle était plongée dans leur passé, lui revint à la mémoire une scène, la scène… Elle se souvint de leur première séparation qui fut pour elle de loin la plus douloureuse.

Elle lui avait demandé la lune, il était parti lui décrocher pour se faire pardonner … Bien trop méfiante et fière pour lui avouer son amour plus tôt, elle avait eu la bonne idée de laisser parler ses sentiments juste avant qu’il ne la quitte… Il lui avait laissé sa hache et son mouchoir, son mouchoir à elle qu’elle lui avait offert pour se faire pardonner également …

Pistachou fourra sa main dans le haut de sa robe et en sortit la petite étoffe, délicatement pliée. Elle se dit qu’elle aurait au moins dû lui laisser le mouchoir, ce mouchoir qui représentait rien pour quiconque mais tout pour les deux amants.

J’espère qu’il n’oubliera jamais cela …

Soudainement une patte se posa sur son épaule, c’était maintenant à elle de monter la garde. Sa nuit était passée si rapidement ! Elle n’avait même pas fermé l’œil de la nuit à cause de cette rêverie éveillée ! Mais au fond d’elle, Pistachou se disait qu’elle préférait avoir passé ces quelques moments avec lui qu’avec le marchand de sable …

[Feragoner]

Feragoner se trouvait sur une verte colline, savourant le contact du vent sur ses écailles brillantes grâce au soleil de l’après-midi. Soudain il vit une épaisse fumée noir, il se métamorphosa en Gareph et couru à toute vitesse vers la dite fumée. Il arriva au sommet de la colline, un village brûlait de mille flammes et des cris déchirant de souffrance montait vers Gareph comme la drogue au cerveau. Il regardait attentivement et vit une forme avec de longs cheveux rouges bondir sur une personne. Il s’envola et se laissa tomber en plein milieu du village. Il regarda autour de lui, des corps ensanglantés étaient étendus sur le sol, des bras, des jambes éparpillés un peu partout. Il tourna plusieurs fois sur lui-même. Il se baissa, soudain, par instinct. Une lame lui frôla la tête lui coupant quelques bouts de cheveux au passage. Il se retourna pour voir son adversaire. Une voix parla, une voix remplie de tristesse et de haine. Gareph frissonna :

- Eh bien, j’attendais le jour où je pourrais te revoir Ferag.
- Je te croyais morte…….
- Ta petite expérience m'a terriblement fait souffrir, tu t’imagines même pas ce que je peux endurer.
- Je n’allais tout simplement pas te laisser mourir….
- Tu aurais dû……les souffrances que tu m’as donné sont pires que la mort elle-même..
- Viens avec moi…nous trouverons un moyen !!!!!
- JAMAIS !!!! Je ne peux plus te faire confiance….Prépares toi à mourir…
- Flara…att…

Flara sauta sur Gareph telle une panthère sur sa proie. Gareph parvint quelque temps à esquiver et à bloquer les attaques de Flara, mais celle-ci était beaucoup plus rapide et plus forte. Elle brisa sa garde après quelques secondes et lui envoya sa Suwayyah directement dans le cœur où un jet de sang bleu sorti.

- Voila la conséquence de ton aide, dit Flara, un sourire sadique sur son visage….
- Je t’aim…………….



Feragoner se réveilla en sursaut !!! Une respiration saccadée. Il se laissa tomber sur le sol, son visage de dragal totalement anéanti. Que signifiait ce rêve ?....Rien de bon, ça il en était convaincu. Il regarda le ciel, la lumière du soleil apparaissait peu à peu et annonçait une merveilleuse journée. Il se leva et marcha vers Chteun qui montait la garde pas très loin de Pistachou toujours endormie.

- Déjà debout ? demanda Chteun
- Ouais, je n’arrivais plus à dormir. Vas te coucher si tu veux, tu pourrais dormir encore une heure ou deux.
- Ah ça jamais, c’est mon tour de garde et je le ferai jusqu’au bout. De toute façon, il nous reste encore des poissons d’hier soir alors…pas besoin d’aller pêcher ou chasser pour ce matin.
- Ah d’accord dit Ferag en se métamorphosant en Gareph.

Ils attendirent que Pistachou se réveille afin de commencer leur petit-déjeuner. Apres avoir manger Pistachou prit la parole :

- Je crois que l’on devrait se séparer pour aujourd’hui….j’ai besoin d’être seule pour un temps
- Moi aussi dit Gareph…..
- Eh bien ça a l’air que je n’ai pas le choix…dit Chteun…
- Eh bien retrouvons-nous ici ce soir dit Pistachou avant de s’en aller en direction de Loughrun.
- A plus tard dit Gareph !!
- Ouais dit Chteun…..

Ils partirent chacun de leurs cotés, chacun, emprisonné par le passé.

Pendant ce temps, dans le sous-sol d’une taverne de Loughrun :

- Comment allons-nous faire pour piéger le dragon ?
- Hum…….Si je me rappelle bien vous savez comment il s’est énervé lorsque nous parlions de Pistachou ?
- Ouais….et ?
- Je propose qu’on enlève Pistachou et qu’on l’attire vers nous en plein milieu de Loughrun, comme ça si nous parvenons à le faire transformer, tout le monde croira que la malédiction jetée sur Pistachou vient de s’accomplir. Vous êtes d’accord ?
- OUAIS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! dirent t’ils tous en chœur…
- Mais, qu’allons nous faire du troisième ?
- J’ai tout prévu mes amis……Jaina !!!!! Viens ici….

Une merveilleuse et belle femme s’avança vers celui qui l’avait appelé. Ses lèvres étaient rouges et pulpeuses et elle avait de magnifiques formes et un visage à faire fondre le plus imposant glacier. Plusieurs hommes tombèrent immédiatement sous le charme.

- Voila notre arme face au troisième…aucun homme ne saurait lui résister….

Elle se retira, afin d’aller faire son travail, laissant de nombreux hommes déçus.

- Bon la rencontre est terminée, vous savez tous quoi faire et ne me décevez pas !!!!

Ils quittèrent la taverne, se mélangeant aux passants du village.

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Gareph se promenait dans Lougrun, ignorant les paysans qui le regardaient d’un air louche et parlant derrière lui. Il passa devant bon nombre de commerces divers et s’arrêta devant la forge de Loughrun. Il regarda les armes, en prit quelques unes, les examinait entièrement. Un vieil homme s’approcha et lui dit :

- Elle vous intéresse ?
- Non pas vraiment, en fait je suis un peu forgeron moi-même….alors la soif de nouvelles connaissances et techniques m’attire toujours vers les forges.
- Ah !!!! je vois…vous faites quel genre d’armes ?
- Surtout des armes magiques, avec des runes et tout….
- Alors je crains que je n’ai rien à vous apprendre mon ami….mais si vous voulez nous pouvons toujours discuter.
- Bien sur dit Gareph avec un sourire.

Gareph le suivit dans sa forge, une chaleur étouffante y régnait, mais Gareph pu s’y habituer un petit peu. Ils parlèrent de nombreuses heures de techniques de forge et Gareph en apprit un peu, voyant une technique si rudimentaire pour une première fois. Le vieil homme fut surprit de voir qu’un être aussi jeune d’apparence en savait autant sur les techniques de forge d’armes magique. Technique qu’il n’avait pu apprendre étant donné son manque de temps. Il faut dire que Loughrun ne comportait pas que des Elfes ou des Nains, une poigné d’humain y avait quand même élu domicile. Il se fit tard et Gareph prit congé, il quitta la forge du vieil homme et se dirigea vers la sortie de Loughrun lorsqu’il vit une énorme foule se diriger vers le centre du village. Il s’y dirigea et entendit une voix extrêmement familière crier à l’aide…

- Pistachou !!!!!

Gareph renversa de nombreux villageois et se retrouva, malgré lui au centre d’un cercle de villageois armé de fourche. Pistachou au fond, entourer de ses anciens prétendants, regardait Gareph, un couteau sous sa gorge.

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Pistachou venait de quitter Chteun et Feragoner pour se diriger vers Loughrun. Elle rentra rapidement dans la ville se mélangeant aux marchands qui arrivaient du sud afin de vendre leurs produits. Elle marchait dans l’allée principale regardant des vêtements, mais malheureusement pour elle à chaque fois qu’une commerçante locale la voyait elle lui faisait rapidement savoir qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle fut même refusée au magasin de confiserie où elle aimait tant venir dans son enfance.

Elle erra alors dans les ruelles qu’elle connaissait par cœur se remémorant des souvenirs tantôt heureux tantôt tristes. Elle tourna un coin et perdue dans ses pensée, frappa un homme qui semblait attendre quelques chose.

- Excusez moi dit’elle.
- Ce n’est rien…Pistachou !!!!

Le temps qu’elle sorte de ses pensées, il était trop tard. L’homme l’agrippa par les poignets et lui dit :

- Tu viens avec moi….
- Lache moi !!!! dit’elle en lui donnant un coup de pied à une place qui fait drôlement mal.

L’homme tomba sur le sol en criant. Pistachou se retourna et vit apparaître plusieurs de ses anciens prétendants. Tous plus tordus les uns que les autres. Elle se saisit du fouet en B-F qu’elle portait en sa ceinture et le fit claquer.

- Hé bien…on ne savait que tu aimais ce genre de truc dit l’un.
- Tu crois nous faire peur avec ce fouet ? HAHAHAHAHA……..

Pistachou venait de lui envoyer son fouet sur le corps. La tunique fut ouverte et du sang se répandit sur le sol. L’homme mit un pied sur le sol, son visage tordu par la douleur. Les autres refusèrent d’approcher voyant que Pistachou ne rigolait plus du tout. Soudain des mains s’enroulèrent autour de ses chevilles et elle s’écrasa sur le sol. Son fouet s’échappa de ses mains et elle fut entourée de dix elfes costauds. Elle fut tirée dans les airs et un couteau fut placé en dessous de sa gorge.

- Maintenant tu viens avec moi…et je garde ton fouet et ton arc comme cadeau.

Pistachou n’eut plus grand choix. Elle abdiqua et fut traînée au centre de la place publique. Tous les passants les entourèrent soudain et l’homme au couteau dit :

- Maintenant, crie à l’aide. Voyons s’ils viendront t’aider.

Pistachou cria de toutes ses forces, mais personne ne vint. Tout le monde resta là à la regarder. Elle cria une deuxième fois et soudain elle vit Gareph sortir du cercle. L'homme qui tenait le couteau s'écria:

- Enfin celui dont on voulait voir!!!!

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Chteun regarda Gareph et Pistachou. Il se retrouva seul avec sa conscience et avec Draco. Il se dirigea lui aussi vers Loughrun mais évita les endroits trop fréquentés. En marchant dans les sombres ruelles, il aperçu une taverne qui semblait localisé dans le sous-sol d’un vieux bâtiment. Il y entra et s’assit au comptoir. Il repéra assez facilement la jolie dame assise à une table un peu plus loin.

- Que voulez-vous ? demanda le tavernier dans un langage pauvre.
- Deux bières svp…
- De la bière ? On n'a pas de ça ici….on a juste du plus corsé, si tu vois ce que je veux dire.
- Héhé envoies moi donc deux choppes de ta boisson la plus forte alors.

Le tavernier lui servit les deux choppes remplies d’un liquide doré et alla s’asseoir sur la table de la jolie inconnue. Il lui offrit la choppe qu’elle accepta avec un sourire. Elle dit :

- Vous êtes bien aimable, j’attendais justement quelqu’un comme vous….
- Héhé c’est gentil de votre part. Vous vous appelez comment ? Si je puis me le permettre.
- Jaina dit’elle, et vous ?
- Chteun dit’il en buvant une gorgée de cet alcool plutôt fort.

Il regarda Jain plus attentivement. De belles courbes lui dessinaient le corps et elle était pourvu d’une belle poitrine. Elle avait de longs cheveux blonds bouclés et des yeux verts d’une clarté inimaginable.

Ils parlèrent ensemble un bon moment, Chteun reprenant choppe après choppe. Il fut bientôt à la limite de se tenir debout. Jaina, lui dit :

- J’ai quelques chose à te montrer…aller viens…

Chteun, très intéressé la suivait comme un agneau suit sa maman brebis.

Elle l’entraînant pendant presque une heure dans la forêt et ils se retrouvèrent au sommet d’une colline où l’on pouvait apercevoir Loughrun et les merveilleuses montagnes. Jaina s’approcha de Chteun et partit pour lui donner un baiser sur les lèvres mais un énorme rugissement se fit entendre. Chteun recula vivement, regarda vers Loughrun pour apercevoir une énorme forme bleue en plein milieu de la ville.

- Ferag……….DRACO !!!!!!!

Des flammes rougeoyantes entourèrent Chteun. Un des effets fut de faire disparaître toute trace d’alcool lui faisant redevenir aussi lucide qu’avant. Des ailes de feux se formèrent et il s’envola en direction de Feragoner.

Retournons quelques minutes en arrière :

Gareph se tenait en face de Pistachou et ses ravisseurs.

- Ah voila enfin le dragal !!!! Allez montres nous ta vraie forme.
- NON !!!! dit Pistachou ne le fait pas !!!
- TA GUEULE TOI !!!!!! dit’il en approchant toujours le couteau près de la gorge de Pistachou.

Gareph sorti ses griffes et fit un pas.

- Tutututut…..si tu approches encore je l’égorgerai.

Du sang commençait à couler de la gorge de Pistachou. Des larmes se formaient dans ses yeux. Gareph recula et ses griffes disparurent de ses mains. Il fit signe aux paysans de reculer ce qu’ils firent….

- Ne le fait pas dit Pistachou en sanglotant….

Gareph parla à haute voix dans le langage des dragons. Une aura bleue lui recouvrit le corps. D’énormes pattes cognèrent sur le sol. Une queue hérissée de pointes apparut, le corps grossit, le coup s’allongea et le visage humain disparu pour laisser place à un visage de dragon. Feragoner rugit du plus fort qu’il pu. Les ravisseurs eurent un sourire aux lèvres, quand ils virent les paysans s’armer d’épées, de lances et de boucliers.

- Voila dit Feragoner…maintenant relâchez la….
- Mais bien sûr….

Les ravisseurs poussèrent Pistachou au milieu de la place publique, à coté de Feragoner. Pistachou prit le contenu de la petite gourde qu’elle avait à sa ceinture. Sa blessure se cicatrisa en quelques secondes.

- FERAG !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Chteun tomba à coté de Pistachou, une épée bleue se forma sur son bras et il se prépara à attaquer les villageois qui s’avançaient toujours vers eux l’air menaçant.

- Que faisons-nous… demanda Chteun ?
- Rien… dit Pistachou.
- QUOI ??????????? répliqua Chteun.
- Si nous essayons de nous sauver on va sûrement en tuer quelques-uns. Je ne peux faire de mal aux gens de mon village même s’ils m'ont presque exilée.
- …………
- Je suis d’accord avec Pistachou dit Ferag.
- TOI AUSSI ???? ne vois tu donc qu’ils veulent te tuer ?
- ………….
- RAHHH !!!!!!!!!!!!!!! dit Chteun, faisant disparaître l’essence de la reaver.
- Ferag…dit Pistachou.
- Oui….
- Restes comme tu es….seulement en étant un dragal ils pourront voir qui tu es réellement.
- Compte sur moi dit Ferag
- Et Chteun dit Pistachou…
- QUOI ???
- Ne fais rien qui pourrait les blesser sinon je te ferai mal longtemps…
- Glup…d’accord d’accord !!! dit Chteun énervé.
- NOUS NOUS RENDONS !!!!!!!!! cris Pistachou aux paysans.

Feragoner fut collé au sol par d’énormes et nombreuses cordes rattachées par de profonds pieux. Pistachou et Chteun furent emprisonnés dans la prison de Loughrun, chacun dans une cellule individuelle.

[Azharh]

*Tu ne comptes quand même pas la garder avec nous ?*

...

Eloïse se réveilla tout doucement comme la douce tiédeur d'un rayon de soleil venait caresser son visage. Elle n'avait jamais aussi bien dormi que cette nuit, et pour une fois depuis très longtemps, elle avait été habitée par une sensation de sécurité et de tranquillité. Elle n'était assurément pas couchée sous un pont ou dans la rue...

Cette dernière pensée mit brusquement tous ses sens en éveil : où était elle ??? Elle ouvrit tout doucement les yeux, pour apercevoir tout près d'elle une jeune fille assise contre un lit et visiblement endormie. Vue sa position, nul doute qu'elle était là afin de la surveiller. Eloïse était partagée entre deux sentiments très contradictoires. Son esprit lui hurlait de se lever, de courir vers la porte, de l'ouvrir et de se sauver, mais elle ressentait pourtant toujours ce sentiment de paix et de sécurité qui l'avait envahie tout au long de son sommeil. Et de fait, elle n'osait bouger.

Les souvenirs se bousculaient dans sa tête... La nuit de la veille... Ces chiens au regards méchants qui l'avaient délogée de son abri de fortune... Ce groupe de brigands audieux qui l'avait brutalisée... Ce chef qui avait tenté de la violer... Ces deux hommes qui étaient intervenus et qui avaient massacré ses agresseurs... Tout ce sang qui n'avait fait qu'entretenir sa peur et qui l'avait transformée en terreur...

Puis... plus rien... Plus de souvenirs... Elle avait dû sombrer dans l'inconscience, c'était la seule explication... Et maintenant elle était dans cette pièce, avec cette autre fille endormie près d'elle. Elle entendait les bruits caractéristiques de l'agitation matinale de la ville, mais ils étaient lointains pour elle, car elle avait l'habitude de les entendre forts et clairs, s'endormant et se réveillant avec eux...

Elle avait rêvé, toute la nuit... Enfin, rêver n'était pas le terme exact... Elle avait plutôt revu des souvenirs, des scènes du passé, de SON passé... Son enfance pauvre dans la petite ferme de ses parents, leur mort ainsi que celle des autres membres de sa famille, sa vie d'errance et de misère, jusqu'à ce fameux soir... Beaucoup de ces souvenirs étaient douloureux pour elle , mais elle sentait en elle quelque chose de réconfortant, comme une présence, qui séchait ses larmes et lui donnait du courage...

Elle leva de nouveau son regard vers la jeune fille devant elle, et vit avec horreur que celle-ci avait les yeux ouverts, et la regardait...


Ninala avait bien profité des leçons données par son mentor... Même si elle avait eu (et avait toujours ) quelques difficultés à les assimiler et à les mettre en pratique, elle n'en avait pas moins fait des progrès extraordinaires, dont son mentor pourrait être fier, du moins c'est ce qu'elle se disait amèrement, attendant désespéremment quelque félicitation de la part de celui-ci... Aussi, elle avait tout à coup, dans son sommeil, ressenti comme une présence auprès d'elle, celle d'une personne bien éveillée, et elle avait également perçu une respiration qui n'était plus celle du sommeil, mais bien celle d'une personne éveillée... Elle avait ouvert les yeux pour s'apercevoir que la jeune rescapée ne dormait plus.

Lorsque celle-ci leva des yeux plein de terreur vers elle, elle se baissa doucement dans sa direction, murmurant des mots apaisants, mesurant la vitesse de ses gestes, à la manière d'une mère qui prend soin de son enfant. Elle lui dit :

- Tu n'as rien à craindre, tu es dans un endroit sûr... Je m'appelle Ninala, je suis Écuyère...

- Pour... pourquoi suis-je ici ?? Et où suis-je ???

- Tu es dans une chambre de l'auberge L'Abri du Voyageur, tu es en sécurité ici...

Ninala s'interrompit... On venait de frapper à la porte... Elle invita d'une voix douce la personne à entrer, et la porte s'ouvrit pour laisser apparaître un homme jeune et solide, aux cheveux sombres et aux yeux clairs, habillé comme un Chevalier. Il eut un sourire lorsqu'il vit qu'Eloïse était éveillée, et celle-ci ressentit alors ce même sentiment de calme et de sérénité qui l'avait habitée tout au long de la nuit. Elle n'eut aucun mal à reconnaître en lui son sauveur de la veille et, prenant son courage à deux mains, elle se leva maladroitement pour se courber devant lui, et dit :

- Mon Seigneur ! Si je ne me trompe pas, c'est à vous que je dois la vie... Je ne possède rien qui ait suffisamment de valeur pour vous remercier, aussi je vous donne ma vie. Faîtes-en ce qui vous plaira...

Eloïse fut très surprise de ce qu'elle venait de dire... Ces paroles avaient spontanément jailli de sa bouche, sans qu'elle y réfléchisse vraiment, et elles sonnaient tellement vrai, tellement juste...

Azharh n'en était pas moins surpris, et il sourit intérieurement à la pensée qu'il avait peut être vu juste...

Il s'avança alors vers elle... Elle, toute tremblante, tomba à genoux, face contre terre. Encore une fois, elle était déchirée entre des sentiments très contradictoires. Son esprit lui disait de fuir par la porte restée entrouverte, de fuir cette pièce et cet homme qui pouvait être très dangereux, mais quelque chose en elle la poussait à agir comme elle le faisait... Elle sentit alors qu'il posait sa main sur son épaule et qu'il la relevait. Elle leva la tête vers lui, les yeux remplis de crainte et d'incompréhension...

- Nul besoin de telles révérences, Eloïse !! dit-il en souriant

Elle s'aperçut alors qu'il savait son prénom... Comment était-ce possible, il ne la connaissait pas... Mais toute peur et tout doute la quittèrent lorsqu'elle croisa ses yeux, remplis de bonté, de compassion, de bienveillance.

Une autre personne se présenta alors à la porte. C'était un homme grand et maigre, qui semblait froid et sombre... Mais, curieusement, Eloïse n'éprouva aucune peur à sa vue, seulement un étrange sentiment de malaise, que le regard du premier dissipa bien vite. Le nouveau venu était assurément celui qui avait attaqué les brigands alors que le premier s'occupait de leur chef. Il portait dans ses mains un plateau où étaient posés du pain, un morceau de fromage, une carafe remplie de lait, un bol et quelques noix. Il le déposa sur une petite chaise non loin de la porte, lança un regard vide d'expression en direction d'Eloïse, puis repartit aussi rapidement qu'il était venu.

- Je m'appelle Azharh, dit alors le premier. Je suis Chevalier dans un Ordre Brave nommé Ronde Table. La jeune fille qui t'a veillée toute la nuit a pour nom Ninala. C'est mon Écuyère. Le jeune homme pas très bavard qui vient de t'apporter le petit déjeuner s'appelle Larry.
Si tu n'as rien contre, j'aimerais discuter un peu seul avec toi...

Lorsqu'elle entendit ses paroles, Eloïse eut peur. Il voulait être seul avec elle, qu'avait-il en tête ???? L'avait-il sauvée du viol des Brigands dans le but de se l'approprier pour lui même ??? Bien qu'il lui semblait que cette possibilité était nettement préférable au viol et meurtre par des bandits, Eloïse ne se réjouissait guère de cette éventualité. Mais encore une fois, le regard bienveillant du Chevalier la calma... Il ne lui voulait aucun mal, elle en était sûre.

- Tout ce que Mon Seigneur voudra...

- Appelle-moi Azharh, je t'en prie ! Ninala, pourrais-tu nous laisser je te prie ??? Je te remercie d'avoir veillé Eloïse cette nuit. Je pense que c'est bientôt l'heure de ton entraînement avec Larry... Ne le fais pas attendre !

- Bien sûr ! J'y vais tout de suite !

Lorsque la jeune Écuyère fut sortie, Azharh invita Eloïse à s'asseoir sur le lit, et il prit la seule chaise de la chambre pour lui. Eloïse prit le plateau sur ses genoux et mangea goulûment... Elle n'avait pas l'habitude de manger à sa faim, aussi ce changement fut pour elle plus qu'agréable...
Ils discutèrent ensemble pendant trois heures, et Eloïse lui faisait de plus en plus confiance. Elle lui raconta les malheurs de sa vie, mais il semblait déjà les connaître, bien qu'à aucun moment il ne l'interrompit...

Et, lorsque Larry et Ninala revinrent de leur entraînement, ils découvrirent avec étonnement qu'Eloïse avait été embauchée en tant que serveuse par le patron de l'Abri du Voyageur...



Une semaine plus tard, lors de leur entraînement nocturne, Azharh déclara à Larry qu'il avait beaucoup progressé, et qu'il était juste qu'il se batte de façon plus sérieuse et respectueuse avec lui dorénavant. Larry ne le savait pas, mais c'était là une grande marque de considération de la part du Chevalier, et il ne disait pas ce genre de choses à la légère... C'était un honneur.

Azharh apprit également à Larry que sa vitesse, bien supérieure à celle du commun des mortels, était gâchée si elle était utilisée dans des mouvements d'attaque, ce qu'ils avaient travaillé jusqu'à présent. Il lui déclara que pour lui, il fallait surtout travailler la défense, que sa célérité lui permettrait sûremenr des parades spectaculaires, comme de foudroyantes contre-attaques. Il allaient donc travailler sa défense à partir de ce jour-là, et Azharh ne se battrait plus avec des armes d'entraînement, mais avec une épée longue de bonne facture qu'il avait achetée chez un forgeron local.

Tout en se battant avec Azharh, Larry tentait de cerner le Chevalier. Quelque chose l'intriguait... Depuis quelques jours, Ninala faisait des progrès beaucoup plus rapides qu'à l'accoutumée, lors de leurs entraînements. Il lui semblait même qu'elle progressait beaucoup trop rapidement, comme si quelque chose avait changé en elle... Il avait cherché l'explication dans la peur qu'elle pouvait éprouver à l'idée de ne pas le satisfaire à la fin du mois, mais il n'avait rien trouvé de satisfaisant dans cette supposition. Une seule réponse s'imposait d'elle-même à son esprit, mais il avait du mal à l'accepter.

Lorsqu'il avait rencontré Azharh et Ninala, il avait tout d'abord pensé que le Chevalier tentait, par tous les moyens, de décourager son Écuyère afin qu'elle renonce à devenir Dame-Chevalier. Puis, au fur et à mesure qu'il les observait, il lui avait semblé qu'Azharh agissait de façon paternelle envers Ninala, lui enseignant l'Art du Combat parce qu'elle le lui réclamait avidement. Il avait fini par conclure qu'en fait, Azharh voulait faire de son Écuyère une Guerrière très talentueuse. En défintive, il semblait qu'il y avait un petit peu de tout ça... Mais Larry était au moins persuadé d'un chose : Azharh n'oserait jamais risquer la vie de la jeune fille pour quelque raison que ce soit. Tous les évènements auxquels il avait assistés imposait ceci à son esprit.

Et pourtant... !! La seule explication aux progrès phénoménaux de Ninala ces derniers jours ne pouvait être que celle-ci : Azharh avait eu recours à une Méthode de Gladiatorat !!!!

Le Gladiatorat était un système de formation accélérée pour combattants. Tout d'abord utilisé par le Roi Destrios pour entraîner ses troupes d'Élites, il avait fini par être très populaire dans le monde des gladiateurs (d'où son nom), car il permettait une formation rapide et efficace. Cependant, ce système avait un grave inconvénient. Il poussait le corps à ses extrémités, lui infligeait des tensions affreuses bien que totalement indolores, et ainsi beaucoup d'élèves des Écoles Gladiatoriennes mouraient soudainement, sans qu'on eut pû le prévoir. Seuls les plus résistants survivaient, mais pour les gens qui avaient tout perdu (la majorité des postulants au "poste" de gladiateur), le jeu en valait largement la chandelle.

"C'est impossible... Azharh connait les risques !! Jamais il n'utiliserait de telles méthodes avec Ninala !!! C'est impossible !!! A moins que... A moins que ce soit elle qui ait insisté pour qu'il fasse ainsi... Quelle inconscience !!!! Non !! C'est impossible !!! Il doit y avoir autre chose..."